RD CONGO : 20 ans d’existence de BC Molokai pour quel héritage ?

L’équipe masculine de basket-ball Molokai a accompli 20 ans d’existence. L’événement a été fêté le samedi 01 septembre sur l’avenue Inzia dans la commune de Kasa- Vubu en présence des représentants des entités qui gèrent le basket-ball à Kinshasa et d’un bon parterre de journalistes.

Fondé par Koko Do en 1987 à Kinshasa/Matonge, ce dernier se retrouve présentement au Gabon où il a installé ses pénates, le BC Molokai qui faisait la fierté et de son quartier et de la ville de Kinshasa avec sa pléiade de vedettes dans les années 90, n’est plus que l’ombre de lui-même aujourd’hui.

La saison 2007 aura été la plus sombre de son histoire car l’équipe a sombré corps et biens au point d’être reléguée en poule B, loupant ainsi l’occasion de jouer le play- off. Les journalistes présents ont apprécié l’attitude des dirigeants de BC Molokai qui ont reconnu que leur équipe est tombée trop bas de l’échelle et qu’elle est à rebâtir. A qui la faute ?

Là également ils ont reconnu leur responsabilité du fait qu’ils ont délaissé l’équipe. Néanmoins, ils ont jeté des fleurs à l’actuel président le Commandant John qui a récupéré l’équipe pratiquement dans la rue et s’est battu pour redonner vie à cette équipe. Les choses doivent changer, ont-ils reconnu.

Pour la petite histoire, BC Molokai incarnait le quartier Matonge où résidaient les ¾ des athlètes de cette équipe. Celle-ci a fait la pluie et le beau temps de son histoire au courant de l’année 95, 96 et 97 lorsqu’elle a remporté le titre local de Kinshasa, ensuite celui du Congo ex Zaïre et finir par représenter le pays en compétition africaine inter clubs. Signalons qu’à l’époque, BC Molokai avait livré 33 matches sans subir la moindre défaite. Le club avait alors adopté comme cri : " To gagner to lemba te " (traduisez nous gagnons sans nous fatiguer).

Ensuite, le club avait pris comme cri : " Molokaï eyi nzambe " etc . En ce moment-là, l’équipe s’entraînait au stadium Ymca où les joueurs avaient le loisir de s’entraîner à leur guise. Aujourd’hui, les choses ont changé.

Ymca est devenu beaucoup plus un lieu de deuils et fêtes.

Ce haut lieu de sports ne sert plus assez le sport au détriment des activités sus évoqués et autres. Les dirigeants de Molokai déplorent évidement cette situation tout comme ils reconnaissent qu’aujourd’hui la majeur partie des athlètes qui compose l’ossature de l’équipe vient de Ndjili. Il y a très peu de jeunes de Matonge. C’est cela la triste réalité.

( Antoine Bolia )