Nelson
Richardson et Anli Souffou ferment l’arceau à Daniel Coindevel mais
c’est le BCD de Matthieu Gereone qui viendra à bout de leurs hôtes après
une finale aller intense. (Photo Stephan Laï-Yu)
FINaLE
HOMMES. Les Dionysiens ont enlevé hier la première manche, chez eux, au
terme d’un vrai combat qu’ils ont su enlever sans s’affoler. Les
Saint-Pierrois ont baissé la garde dans 3e quart-temps sans pouvoir
revenir. Mais l’opposition est loin d’être finie entre les deux
prétendants au trône.
Ils avaient promis "la guerre" et un
match qui se jouerait "à l’envie". Julien Minatchy et Alexandre Fontaine
n’ont pas menti. Saint-Pierrois et Dionysiens se sont livrés une
bataille, hier, à Champ Fleuri. Une vraie. Un combat annoncé des
prétendants à la place de chef qui a tourné à l’avantage du BCD, avec
une première manche dans la poche mais pas encore les deux mains sur le
trophée.
Car la semaine prochaine, et éventuellement celle d’après, il faudra
aller décrocher la deuxième manche et le titre à Saint-Pierre, jusqu’ici
citadelle imprenable. Que les soldats de Daniel Doro comptent bien
défendre bec et ongles pour aller chercher un titre qui les fuit depuis
deux ans et autant de finales perdues sans glaner la moindre bataille.
"Cette année c’est pour nous", clamait le technicien saint-pierrois
après la défaite d’hier.
Il peut y croire, après un premier acte où les siens ont montré "de
l’intensité dès le début", appréciait Nelson Richardson, neveu de qui
vous savez, qui a livré hier un gros match. Qui n’aura pas suffi. Au
contact tout au long de la rencontre, enfin débarrassés de ce "syndrome
finale", que décrivait Daniel Doro, les Saint-Pierrois ont fini par
craquer. Se prenant un courant d’air dans le 3e quart-temps, "comme à
chaque fois", soufflait l’arrière sudiste.
Fatal 3e quart-temps
C’était après un temps fort des siens, qui avaient pris leur plus
grand écart du match. Menant de cinq points (34-29, 23’), avant de se
voir infliger un 11-0 par des Dionysiens qui ne se seront jamais
affolés. Qui ont "su rester concentrés malgré le jeu dur de
Saint-Pierre", soulignait Georges Assassa. En plantant un couteau dans
le dos à leurs adversaires avec des attaques rapides et un rebond enfin
favorable.
Car si c’est l’attaque qui fait gagner des matches et la défense qui
fait gagner des titres, c’est bien le BCD qui a su le mieux allier les
deux facteurs. "On a su rester calme et se concentrer sur la défense
avant d’attaquer", appréciait Souleymane Diallo version iroquois côté
capillaire et défensif côté basket. Des champions en titre dominés en
début de match par des Saint-Pierrois plus agressifs et qui jouaient
petit, s’adaptant au cinq de départ de leurs adversaires "sans véritable
intérieur avec Diallo et Clain dans la raquette", rappelait Daniel
Doro.
"On attend le prochain"
Une stratégie payante, qui lui permettait de récupérer beaucoup de
secondes chances. Mais sans adresse, au contraire du BCD. Dans un match
au coude-à-coude, et parfois au coude à menton, aucune équipe ne se
détachait et tout le monde rentrait aux vestiaires sur un petit score
27-27. Avant cette troisième période cruciale, où le BCD aura su faire
la différence. "C’était kif-kif mais on a fait les actions positives que
Saint-Pierre n’a pas réussi à réaliser", soulignait Sébastien Biscou.
Comme ce panier primé de Mathieu Lebian avant la fin du 3e acte qui
donnait 12 points d’avance aux siens clôturant "une baisse de régime
fatale" des Saint-Pierrois, expliquait Daniel Doro. Ses hommes
reviendront bien à 4 points grâce à Laurent Parata (56-52, 35’) mais
Daniel Coindevel ne tremblait pas sur la ligne des lancers-francs (7/8)
dans les dernières minutes et assurait aux siens le gain de la première
bataille. Qui est déjà rangée aux archives pour Georges Assassa. "On
attend le prochain", confiait l’entraîneur dionysien. Nous aussi.
Hervé Brelay