REUNION : Pas de point final

Le BCD a gagné une bataille, mais pas encore le titre. (Photo : Stephan Laï-Yu)

Si le BCD a enlevé samedi, chez lui à Champ Fleuri, la première manche de la finale, tout reste possible pour Saint-Pierre qui y croit dur comme fer.

Basket-ball : après la victoire du bcd

On garde le souvenir, l’année dernière, de Saint-Pierrois atterrés. Abasourdis par leur pâle prestation en finale du championnat, laissant la première manche au BCD. Les hommes de Daniel Doro venaient de livrer une "prestation niveau cadets pendant trois quarts-temps". Sûrement les pieds et la tête plombés par une pression qu’ils s’étaient mise tout seul, clamant haut et fort leur désir de titre. En face, le BCD avait déroulé un basket de rêve, ne laissant aucune chance à ses concurrents pour aller décrocher un titre qui leur échappait depuis quatre ans, la semaine d’après, à Mandela, les Saint-Pierrois semblant crispés par l’enjeu.
"c’était kif-kif"
Les années se suivent mais ne se ressemblent pas. Si le BCD l’a emporté hier, et donc Saint-Pierre a perdu, les langues et les visages ne disaient pas la même chose. Battus, les Sudistes étaient loin d’être vaincus après cette première bataille. Calmement, posément, les hommes de Daniel Doro répétaient leur conviction de pouvoir disposer des tenants du titre, en enlevant les deux prochaines manches dans leur antre jusqu’ici imprenable cette saison. Ils en ont les armes. Ils l’ont prouvé hier, proposant un basket toujours physique mais plus serein. Né de l’expérience de deux finales perdues sans enlever le moindre match et de l’apport de Yannick Doro et Laurent Parata, deux anciens qui bien qu’en dehors du cinq de départ ont décroché la palme des deux meilleurs marqueurs de la rencontre, avec respectivement 17 et 14 points.
Ça n’a pas suffit à compenser un trou d’air fatal dans le 3e quart-temps où le BCD a pris les devants. Des Dionysiens sérieux, appliqués, mais loin d’être flamboyants, qui ont tout de même su appuyer là où ça faisait mal.
des points faiblesà exploiter
"C’était kif-kif, mais on a fait les actions positives que Saint-Pierre n’a pas réussi à réaliser", analysait justement Sébastien Biscou après la rencontre. C’est là le principal motif d’espoir de Saint-Pierre, mais aussi du BCD. De ne pas avoir livré leur meilleur basket et de pouvoir augmenter leur niveau de jeu dimanche.
Enfoncer le clou sur le point faible de leurs adversaires, ce qui a donné le match aux Dionysiens samedi dernier, avec des attaques rapides qui ont fait la différence. Ce que n’a pas pu, ou su, faire Saint-Pierre, supposé dominateur à l’intérieur mais où la triplette Panchbaya-Souffou-Minatchy n’a apporté qu’un maigre pécule offensif (12 points), bien tenu par Diallo et Clain, des "petits" intérieurs mais costauds. La raquette muselée, c’est logiquement à l’extérieur que s’est joué le combat. Où Saint-Pierre a manqué d’adresse et où le BCD a fait la différence. Des tendances qui ne demandent qu’à être renversées par les partenaires de Gilles Loyalle. Ils l’ont déjà fait contre la Tamponnaise, lors d’une demi-finale qu’ils ont enlevé dans la difficulté, après la perte de la première manche. Peut-être un acte fondateur pour cette lutte qui s’annonce dimanche face au BCD. On est loin d’avoir mis le point final sur le nom du futur champion.
Hervé Brelay