22 avril 2013

REUNION : Le BCD s’est placé

07h26
 
Gilles Loyalle et les Saint-Pierrois ont buté pendant trois quarts-temps face à un mur dionysien. Avant de trouver la parade dans le dernier acte, mais trop tard. (Photo : Éric Lejoyeux)
 
finale hommes - Malgré une frayeur en fin de match, le BCD a parfaitement maîtrisé la finale aller dans sa salle, bloquant des Saint-Pierrois qui se sont réveillés trop tard
Ils pourraient invoquer l’heure inhabituelle de l’affiche. Ou encore l’arbitrage, comme issue de secours bien trop souvent utilisée quand le torchon brûle. Ils auraient du mal à trouver une oreille attentive à leurs explications. Les Saint-Pierrois n’essaient d’ailleurs même pas. Admettant avec justesse et lucidité ce qui leur a coûté la première manche de la finale, hier, à Champ-Fleuri, laissant le BCD prendre l’avantage 75-68. "On ne gagne pas une finale en ne jouant qu’un quart-temps, avance froidement Daniel Doro, l’entraîneur des Saint-Pierrois. Je n’ai pas reconnu mon équipe. On dormait !".
le bcd sort sa défense
Une longue sieste qui a duré une mi-temps, avant un réveil timide lors de la reprise qui devenait brutal lors du dernier acte. Insuffisant pour prétendre s’imposer sur un parquet qu’ils sont les seuls à avoir conquéri cette année, lors de la première phase de championnat. Les explications, elles sont également à chercher du côté du jeu du BCD. Un récital pendant une mi-temps. Un modèle de défense et d’attaque à cinq, où chacun était dans son rôle avec le soucis simple, mais rare, de mettre son partenaire dans les meilleures dispositions possibles. Et de venir apporter l’aide nécessaire sans quoi une défense censée être un barrage devient vite une passoire. La solide base de leur succès hier avec un Souleymane Diallo impérial dans un rôle défensif dont il a enfilé avec bonheur les habits. "C’est ce que je préfère, soutient-il. C’est dans ce rôle que je suis le plus efficace. Et quand on est bien défensivement, ça se voit en attaque. Je savais qu’il essaieraient de m’isoler. Ça a libéré de la place pour les autres". Qui en ont pleinement profiter. À commencer par Sébastien Biscou, jamais aussi efficace que dans ce rôle d’électron libre qui lui sied à merveille, enfilant les paniers comme des petits pains. Mettant les siens sur orbite en rentabilisant les ballons récupérés grâce à une défense haute et agressive, empêchant toute pénétration saint-pierroise. Muselant la force athlétique adverse mais aussi ses artilleurs à l’extérieur. Georges Assassa disait hier dans nos colonnes ne pas pouvoir brider le SPBB dans tous les domaines. C’est pourtant ce que les hommes du technicien dionysien sont parvenus à faire pendant 20 minutes, maintenant les Saint-Pierrois à 27 points en une mi-temps. "On a joué avec notre expérience et on a prouvé que l’on n’était pas là par hasard", appuyait Sébastien Biscou.
réveil trop tardif
Lui et ses coéquipiers basculaient à 25-13 après le premier quart. L’écart gonflait pour atteindre 46-27 à la mi-temps. Le troisième acte, plus délié et confus, voyait les Saint-Pierrois réagir avec l’énergie du désespoir. Le BCD pliait alors mais ne rompait pas, répondant avec ses individualités et un Alexandre Dubard toujours utile. Le score affichait alors 56-39 avant le quatrième quart-temps. Les regards étaient vides sur le banc saint-pierrois. Démobilisés. Presque résignés. Rien ne laissait présager une révolte. Elle se profilait pourtant avec un 8-0 d’entrée et un écart ramené à 10 points après deux minutes dans le dernier acte. Le public se réveillait alors. L’ambiance remontait. Et l’écart continuait de fondre. Un panier primé d’Ibrahim Panchbaya donnait un fol espoir. À trois minutes de la fin, les Saint-Pierrois n’étaient plus qu’à 6 points et les Dionysiens pas au mieux de leur forme (65-59), perdant de nombreux ballons et montrant quelques signes inquiétants de fébrilité et de fatigue. La réponse de Dubard derrière la ligne venait les regonfler. Avant qu’un énorme contre de Diallo sur Panchbaya, qui pouvait ramener les siens à 5 points, ne climatise la chaleur qui montait du Sud.
"niveau cadets pendant 3 quarts-temps"
Le BCD n’avait plus qu’à dérouler. Et les Saint-Pierrois à regretter un match mal entamé "tellement boosté que l’on n’a pas pu se libérer, constatait Julien Minatchy. On a joué à un niveau cadet pendant trois quarts-temps. Le dernier était bien, mais c’était trop tard". "Peut-être que l’on a joué trop facile, avançait de son côté Gilles Loyalle. Rien ne fonctionnait. Mais on va rester sur la note positive de la fin et on va réagir. S’il faut aller jusqu’à la belle pour être champion, on ira".  Ça promet un beau retour, dimanche à Mandela, où les Dionysiens tâcheront de maintenir leur rythme et leur agressivité sur toute la durée d’un match après trois quarts-temps "trop beaux pour être vrais, estimait Georges Assassa. Par rapport à nos intentions, tout se déroulait comme prévu". Signant le meilleur match de leur saison. Qu’ils devront répéter pour s’offrir le titre. Et une belle opposition au public face à des Saint-Pierrois désormais au bord du puit des désillusions
Hervé Brelay
- BCD - SPBB 75-68
À Champ-Fleuri. 800 spectateurs. Arbitres : MM. M’Pota et Joharane. Mi-temps : 46-27. Quarts-temps : 23-14, 23-13, 10-12, 19-29.
BC DIONYSIEN : Bounin (2 pts), Biscou (18), Clain (12), Diallo (12), Hassani (4) puis Coindevel (8), Dubard (13), Géréone (6). Entraîneur : Georges Assassa assisté de Bernard Hospital. SAINT-PIERRE BB : F. Payet (0 pt), Minatchy (7), Panchbaya (7), Loyalle (26), Bitor (9) puis Mardaye (6), U. Payet (7), Saïd (2), Aragot (4), Naria (-). Entraîneur : Daniel Doro assisté de Roberto Joany.