Ils s’invitent chez les grands…
C’est une équipe pétrie de qualités techniques et humaines, celle qui s’est qualifiée au Mondial. Le marathon de préparation qui commence permettra-t-il au cinq tunisien de jouer d’égal à égal avec les ténors de la balle orange ? Ce qui est sûr, c’est qu’il ne faut pas oublier que le plus dur reste à faire. Il faudra apprendre avant tout
Plus de 14 joueurs se rassemblent autour de Adel Tlatli et le staff technique à l’issue la dernière séance d’entraînement, avant-hier soir au Palais des sports d’El Menzah.
Une salle vide, assez sombre, mais il y avait de la vie. Les joueurs, soulagés certainement d’en finir avec une bonne charge de travail, et qui s’apprêtent à plier bagages et rentrer chez eux. Mais ce n’est pas la fin. Ce n’est que le commencement d’un long cycle de travail pour la sélection nationale qui aura à disputer le mondial en Turquie pour la première fois de l’histoire du basket tunisien. Ce stage d’une semaine s’est donc achevé en l’absence de 4 cadres qui jouent tous à l’étranger, à savoir Atef Maoua, Amine Rezig, Naïm Dhifallah et Marouane Kéchrid.
Ceux que nous avons aperçus ne manquaient pas de motivation ni de qualité, malgré tout ce qu’on dit sur le niveau du championnat et des matchs. Une bonne partie des artisans de la médaille de bronze en championnat d’Afrique et de la qualification au mondial, étaient présents tels que Marouane Lahmar, Hamdi Braâ, Mohamed H’didane, Nizar Kenioua et Makram Ben Romdhane, mais aussi des revenants (Amine Maghrebi, Anis H’didane) ou des nouveaux (Ben Chenia, Trabelsi).
Un groupe varié, mais homogène comme le font entendre ces internationaux. La liste élargie comprend une vingtaine de joueurs qui auront à convaincre le sélectionneur d’ici le mondial. Ce sera une bataille rude pour arracher une place pour la Turquie. Le souffle long, la constance, la qualité du travail chez le club et la fraîcheur physique seront les déterminants de ce tri ô combien pénible et sensible.
Hamdi Braâ :
«Le mondial,
c’est un rêve»
L’un des joueurs qui a accompli de tangibles progrès est Hamdi Braâ. Même s’il reste sur un championnat d’Afrique 2007 meilleur que celui de 2009, il représente un joueur de base pour le poste de pivot. Il revient d’abord sur le stage qui vient de se conclure. «En l’absence de certains joueurs, nous avons opté pour une bonne charge de travail en insistant sur des séquences bien déterminées. L’ossature de la sélection est là, tous les joueurs partagent le même objectif, à savoir travailler en vue de disputer un bon mondial. On en est encore loin, mais il faut s’y mettre dès maintenant. Côté joueurs, je peux vous dire que la motivation est là pour réussir ce mondial. Il faut avouer que le tirage au sort nous a été défavorable, vu que nous avons à rencontrer des «puissances» du basket mondial, en premier lieu les Etats-Unis.
La barre a été placée très haut, mais nous n’avons ni peur ni une pression fatale sur les épaules. Nous irons en Turquie, ce qui est déjà un rêve.
Nous avons nos atouts, nous avons surtout envie de bien représenter le basket tunisien, sans complexes aucun. L’équipe est jeune, mais la présence des cadres est rassurante pour ne pas accuser le coup».
Braâ, s’il est retenu, sera soumis à rude épreuve sous le panier face à des ténors qui mesurent largement plus de deux mètres. Il piaffe d’impatience «pour jouer face à Howard».
Aymen Trabelsi :
«Apprendre…»
Un autre international est en train de percer dans la sélection, il s’agit de l’organisateur nabeulien Aymen Trabelsi. «C’est sa 2e convocation en sélection. C’est mon 2e stage avec la sélection, sachant que j’ai déjà fait partie des sélections des jeunes. En senior, la mentalité et les attentes sont complètement différentes. J’essaye de travailler et de confirmer cette sélection parmi le cinq national. Le groupe m’a accepté, et c’est là un point fort de la sélection. Je pense que les aspects travaillés dans ce stage, surtout la phase défensive, ont été bien traités. Personnellement, je vais tout faire pour aller au mondial, même si la mission s’annonce difficile pour arracher une place parmi les 12. Le mondial va permettre d’améliorer le niveau du basket tunisien, et va permettre aux joueurs tunisiens de s’affûter sur le plan international. C’est une chance unique que de jouer face à des ténors du basket mondial, des ténors que l’on a l’habitude de regarder à la télé, comme Koby Brayant ?». C’est le même discours tenu par les autres sélectionnés. Le cycle de travail commence petit à petit, en attendant le plus dur et le plus chargé. D’ici là, à chaque joueur de convaincre Adel Tlatli.
Programme
riche, mais…
Jusqu’à maintenant, on n’a pas arrêté le programme de préparation pour le mondial. Les grandes lignes y sont, mais il manque quelques détails, tels que les sparring-partners. Ce qui est sûr, c’est qu’il y aura des rassemblements toutes les 4 semaines, à partir du 15 janvier. La plus grande partie du travail devrait commencer le 15 juin avec des stages à Aïn Draham, à Tunis, en France, en Turquie, sans oublier qu’auparavant, la sélection pourrait jouer le Canada. L’heure est maintenant pour fignoler le programme, mais qui doit être finalisé avec des dates précises, et avec des noms d’adversaires connus. Le tirage au sort, qui nous a mis avec la Slovénie, par exemple, a fait annuler un stage et un test face à cette même sélection. En tout cas, la sélection a besoin d’une bonne dose de travail et de continuité dans l’effort. Ce n’est pas le championnat qui va nous aider à le faire, ce sont les matches de haut niveau qui vont aguerrir les joueurs tunisiens qui auront affaire à des joueurs plus forts qu’eux. Cela dit, il ne faut pas, non plus, faire de la propagande. C’est une qualification qui a redonné ses lettres de noblesse au basket tunisien, mais essayons d’être bien prêts pour capitaliser l’expérience et pour jouer d’égal à égal avec les autres.
R. EL HERGUEM