14 septembre 2007

MAROC : Entretien avec M. Abdelhamid Bellitou, président de l’IRT - « A chacun son domaine, le sport aux sportifs, la politique aux politiciens »

« L’IRT - basket, va œuvrer à son tour pour l’expo 2012 »

Après une saison 2005-2006, de rêve, avec en prime une Coupe du Trône, la première dans l’Histoire du club toutes les disciplines confondues, une place en finale du championnat.

La saison dernière, le club du détroit sort les mains vides pire, après les places d’honneur de la saison 2005-2006, il se voit reléguer au rang des mauvais élèves de la cour des grands. Comment les Azurs-Blanco ont pu tomber si bas, autant de questions qui se pose autour du porte drapeau de la grosse balle orange dans la région du Nord. A Tanger, malgré qu’on reste passionné par le championnat Ibérique, l’IRT a une place de choix dans le cœur des Tangérois qui digèrent mal la situation du club, souvent victime de conflits entre personnes, d’où un manque de stabilité, un mot que le président de l’IRT, n’a cessé d’évoquer à travers l’entretien qu’on a eu avant le début de la nouvelle saison :

L’Opinion Sport : Grandeur et décadence pour l’IRT ?

M.Abdelhalmid Bellitou : Effectivement durant la saison 2005-2006, la formation de Tanger a réalisé une saison extraordinaire, et ce, après avoir remporté, et pour la première fois, la Coupe du Trône. Mais au fond, notre équipe c’était un colosse aux pieds d’argile. Le départ massif des joueurs de base, nous a poussé à colmater les brèches au plus vite, dû essentiellement à l’absence d’une politique de base, tant au niveau administratif, technique et financier. Puis, il y a eu la démission du président, donc il fallait prendre le train en marche, et la je tiens à remercier toutes les personnes qui ont contribué à la survie de l’équipe.

Q : A Tanger, le sport en général et le basket en particulier n’est-il pas victime d’un manque de stabilité ?

R : Entre parenthèses, on doit garder toujours en mémoire, les différents messages qu’adresse notre Auguste Roi Mohamed VI, que Dieu le glorifie, d’œuvrer pour la mise à niveau du sport national. La ville de Tanger doit jouer pleinement son rôle, sur les plans éducatif, économique et sportif.

Q : Chaque saison, l’IRT se voit obliger d’aller dénicher des joueurs ailleurs ?

R : Nous sommes conscients de la situation, mais le manque de stabilité comme je l’ai dit auparavant, au sein du club, donne lieu à beaucoup d’alias.

La commission technique que va présider M. Khalil Rouass, qui mérite respect pour son abnégation, est en train d’étudier le cycle de formation qu’on va instaurer au sein du club, et là, on va mettre toute notre énergie, pour que demain l’IRT donne naissance à de nouveaux Amine Mezouari, Salah Eddine Mezouar, H’Sissen, Kajjaj, Ben Haddou pour ne citer que cela.

Mais cela ne veut pas dire qu’on ne va pas recruter deux ou trois joueurs pour épauler, non seulement l’équipe, mais rendre le spectacle plus attrayant.

Q : Un centre de formation, ça suppose des moyens humains et financiers ?

R : Pour le moment tout est à l’étude, on ne peut pas démarrer à l’aveuglette. Les membres du comité par leur contribution personnelle au projet, un devoir pour la jeunesse de la ville, puis nous sommes en pourparlers avec les autorités de la ville de Tanger, et la Fédération Royale Marocaine de Basket-ball pour contribuer à leur tour à la construction du centre de formation, pierre angulaire pour la relance du basket-ball , non seulement à Tanger, mais dans la région du Nord en pleine mutation.

Q : Le sport à Tanger n’est-il pas aussi victime de règlement de compte en personne ?

R : Dans la vie, il est toujours facile de détruire quelqu’un ou quelque chose, porter un jugement gratuit sur quelqu’un, mais pour édifier quelque chose, ou pour trouver une personne dévouée pour la cause sportive, ce n’est toujours pas facile. Personnellement, et l’Histoire le retient, j’imagine mal qu’un jour je vais nuire à mon équipe de près ou de loin. Je me demande comment une personne qui met les bâtons dans les roues,ose se mettre devant un miroir.

Q : La gestion du sport en général ?

R : Le sport pour qu’il puisse retrouver sa vraie identité, il faut optimiser l’utilisation des ressources existantes, rechercher de nouveaux moyens et avoir une gestion financière performante.

Q : On évoque de plus en plus le statut du joueur national ?

R : Le joueur Marocain bascule entre l’amateurisme, et le professionnalisme, au point qu’il n’arrive pas à se situer sur le plan juridique. La Fiba-Monde, il y a une année, avait exigé qu’à partir de 2007, tout joueur doit être lié à son club par un contrat. Un point qu’on doit mettre sur la table de la fédération pour en parler.

Q : Peut-on parler du futur de l’IRT ?

R : L’IRT est déjà dans le futur, pour cette saison, on a déjà conclu de principe avec l’ex-entraîneur de l’équipe nationale aIgérienne, M. Bilal Fayed.

La technique du club sera confiée à M. Khalil Rouas. Sur notre bloc note, nous avons quatre joueurs de très bon calibre, l’équipe a son propre local et qui dispose de tout sur le plan logistique.

Q : Y aura-t-il des renforts pour la nouvelle saison ?

R : D’abord, il y a le retour de Merouane Chekrid de Papis, puis le recrutement de deux ou trois joueurs de très bon calibre.

Q : Et Khalfi Mustapha ?

R : Nous sommes en pourparlers avec les dirigeants du Raja pour un transfert définitif.

Q : l’IRT-Basket et l’Expo 2012 ?

R : La candidature de la ville Tanger pour accueillir l’expo 2012, est l’affaire de tous marocains et la section basket de l’IRT ne va pas rester indifférente.

Pour cela, nous comptons mettre sur pied un tournoi international avec la présence de formations de renommé, la ville de Tanger doit être le phare qui illumine le détroit.

Q : Le sport et la violence ?

R : La violence est un phénomène purement social, qu’on ne doit pas combattre à coup de battons, mais par l’éducation au niveau de la base, chose qu’on a trop négligé. Puis les responsables des clubs doivent donner l’exemple aux supporters, leur offrir un cadre meilleur le jour des rencontres.

On doit rester optimiste pour changer les mentalités des uns et des autres.

Si je le dis, c’est que nous avons vécu l’expérience avec nos supporters, la preuve lors de la finale de la Coupe du Trône, et malgré les multiples provocations, ils n’ont pas réagi. Donc, il suffit tout simplement d’en parler avec eux..

Q : Pour conclure ?

R : Actuellement, la ville de Tanger est en pleine mutation, le sport ne doit pas rester en dehors.

Propos recueillis par Said B.Cherki