30 août 2007

CÔTE DE IVOIRE : Koré Moïse (Président FIBB) : « Nous avons effectué une progression qualitative »

Quelques jours après la clôture de la 24e CAN Masculine qui s’est déroulée en Angola, le Président de la Fédération Ivoirienne de Basket fait le bilan de la participation ivoirienne et jette un regard sur la prochaine CAN féminine qui se jouera du 21 au 30 septembre au Sénégal.

Quel bilan faites-vous de la participation des Eléphants à la 24e CAN masculine qui s’est jouée en Angola ?

A l’issue de la CAN 2007 sur 16 équipes nous sommes 8 e, au milieu du tableau. C’est déjà une progression car nous étions 10 e sur 12 nations lors de l’avant dernière CAN. Je pense que nous avons effectué une progression qualitative. Les aléas de la préparation comme je l’avais noté avant le départ pour l’Angola, ont fait qu’une partie de l’équipe est retournée à ses occupations. Mais nous essayerons de remobiliser tout ce monde pour les prochaines compétitions. Nous avons étalé certaines faiblesses dans le jeu intérieur car toutes les grandes tailles que nous avions sont reparties au sein de leur club.

Vous auriez affirmé que vous irez à Luanda pour décrocher une médaille. Une place de 8e ne contraste-t-elle pas avec vos objectifs même si la Côte d’Ivoire progresse dans le classement continental ?

Je n’ai jamais dit que j’allais pour monter sur l’une des marches du podium. J’ai dit lors de la dernière conférence avant le début des compétitions que nous allions faire ce que nous pouvons. Maintenant il faut que l’on comprenne que l’équipe de football de Côte d’Ivoire que tout le monde adule aujourd’hui n’a pas pu, pour sa première constitution, se qualifier pour la CAN 2004 en Tunisie. Avant de faire une maison il faut faire la fondation. Nous sommes en train de mettre les fondations et nous allons monter les murs pour que d’ici deux ans, on ait une maison qui soit à la hauteur des autres maisons continentales.

Dans la poule B montré comme celle de « la mort » vous réussissez à battre le Sénégal et le Mali, des probables vainqueurs. L’envisagiez-vous un instant autant que de sortir second de cette poule très relevée?

Je suis le seul qui dise que quand l’on part à une compétition, c’est pour la gagner. Je ne suis jamais parti en victime résignée. Quand on a fait le tirage au sort on nous a dit que nous étions dans la poule de « la mort » car trois potentiels champions étaient logés avec nous. Nous sommes quand même sortis de cette poule. Je veux dire que l’objectif n’est jamais atteint avant le terme de la compétition. Il suffit de voir la progression au cours de cette CAN du Cap Vert et surtout du Cameroun, deuxième, qui a eu accès à la CAN à la suite d’un repêchage et non pas par qualification. Il n’a rien qui est donc acquis.

Quelles sont les leçons que vous tirez de cette CAN en Angola ?

Cette compétition nous a permis de nous faire une idée sur les forces en présence et nous pensons que nous avons les moyens de postuler aux premières places africaines. Et ce, quand nous auront repris tout ceux qui se sont découragés. Nous allons continuer de travailler pour cela.

Quel est l’avenir à présent de Jacques Monclar à la tête des Eléphants de Côte d’Ivoire ?

Nous allons faire des analyses. Mais je félicite Jacques Monclar pour le travail qu’il a abattu. Nous sommes tout à fait satisfaits et nous avons ensemble des projets pour le futur. Nous avons des discussions à mener parce que nous étions en contrat uniquement que pour la CAN. Nous avons par ailleurs mis un programme de formation en place. Il y a un autre ancien basketteur français, qui est là avec nous et qui va beaucoup plus venir en Côte d’Ivoire pour animer des séries de formations pour améliorer le niveau de nos cadres et nos joueurs locaux. Mais nous continuerons à prospecter aux Etas Unis.

Les Eléphants ont évolué avec des équipements pas du tout dignes de la Côte d’Ivoire. Que s’est-il passé avec l’équipementier avec qui vous aviez signé un contrat de deux ans ?

C’est vrai que nous avons un problème avec Dia. Le 31 juillet dernier je l’ai rencontré lors d’un voyage à Paris et il m’a assuré que les équipements seraient livrés à la sélection avant le début de la CAN. Mais ce n’est qu’à la fin de la compétition qu’il s’est proposé de les acheminer et de venir s’adresser à la presse ivoirienne sur le fait que la faute lui incombait principalement. J’ai signé un partenariat qui n’a pas été utile. Alors nous allons nous tourner vers des équipementiers tel que Adidas, qui frappent à notre porte et qui sont prêts à nous offrir des équipements déjà pour la CAN Féminine. Je dois reconnaître que nous n’avons eu aucun point de satisfaction avec Dia. Alors quand c’est comme ça il faut savoir s’arrêter. Egalement l’argent qui devait nous permettre de confectionner d’autres maillots n’est arrivé que lorsque la sélection était déjà en Angola. Mais croyez moi, pour toutes les autres compétitions la Côte d’Ivoire sera dotée de touts les équipements car nous sommes en passe de signer avec un nouvel équipementier.

La CAN Féminine s’est pour dans quelques jours. Quels sont vos objectifs ?

Nous allons y aller et je crois que nous allons encore surprendre. Parlant d’objectif, je veux dire que la sélection nationale féminine est pour nous un gros chantier parce que le basket dans ce domaine en Côte d’Ivoire a beaucoup régressé. Mais quand nous jetons un regard sur le basket féminin continental, nous ne sommes pas si mal que ça. La preuve c’est que nos filles des moins de 18 ans sont vice-championnes d’Afrique et se sont qualifiées pour le Mondial de la catégorie. On y va avec des filles qui n’ont certes pas l’expérience mais qui ont quand même battu le Mali qui est l’ogre dans ce milieu aujourd’hui. Lors du tirage au sort j’ai dit que la Côte d’Ivoire ira à la CAN pour la gagner. C’est toujours le même objectif que s’affiche car on ne va jamais à une compétition pour perdre.

Interview réalisée par Patrick GUITEY