20 juillet 2007

SENEGAL : JEUX AFRICAINS D'ALGER/ MOTS CROISES - Adama Diakhate et Anta Sy : Les «Mamies» vous saluent bien !

Elles descendent ce soir sur le téraflex de Hydra devant le pays hôte, l'Algérie en quarts de finale. En attendant, les «Mamies» font une analyse technique sur l'équipe et sur le jeu. Avec des chambres côte à côte au pavillon D de la résidence universitaire de Ben Aknoun, Anta Sy, le capitaine et Adama Diakhaté, s'adonnent à leur rôle de mère-poule avec de plaisir. Elles éprouvent beaucoup de bonheur à couver leurs cadettes dont c'est la première sélection chez les A. Un dialogue croisé où les idées se recoupent en traversant les murs jaunes de la cité universitaire. Parole aux guides «orange».


BOLY BAH LE QUOTIDIEN


Anta Sy et Adama Diakhaté
Anta Sy et Adama Diakhaté
Comment préparez-vous les quarts de finale face à l'Algérie ?

Anta Sy : Là, on est en train de redoubler d'efforts pour le quart de finale de demain (aujourd'hui). Nous savons que ce ne sera pas de tout repos puisque l'Algérie joue chez elle et elle a un public qui pousse. Mais cette équipe algérienne que j'ai vue jouer ne devrait pas trop nous inquiéter. La seule inquiétude se situe au niveau de l'arbitrage-maison. L'apport du public peut être aussi déterminant. Présentement, on est en train de nous retrouver. Et comme vous l'avez remarqué, le jeu s'améliore de jour en jour, et les coaches ne cessent de réfléchir pour voir comment rectifier le jeu.

Adama Diakhaté : Les matches de poule n'ont pas été faciles parce que les équipes ont le même niveau de jeu. Là, il nous faut rencontrer l'Algérie. Et jouer contre le pays hôte n'est jamais facile. Maintenant si on s'appuie sur notre force qu'est le jeu rapide, le match peut se jouer d'entrée, surtout si on leur impose notre jeu. Maintenant, il faut éviter de leur donner le temps de prendre des repères puisque les Algériennes jouent chez elles…


Comment comptez-vous négocier le maillon faible de l'équipe qu'est le jeu intérieur ?

Anta Sy : Vous savez c'est normal qu'il ait des défaillances sur le plan défensif. Les joueuses qui se partagent la raquette n'ont eu que 15 jours de préparation. Et ce n'est pas suffisant pour que chacun sache là où son camarade excelle. Pour une bonne défense, il faut savoir dans quel secteur aider sa coéquipière, ses forces et ses faiblesses. Pour jouer en haute compétition, il faut au moins jouer ensemble un mois voire 45 jours pour que chacun puisse s'adapter au jeu de l'autre. Ces passages à vide dans la raquette ne sont que le fruit d'un manque de préparation.

Adama Diakhaté : Je pense que ce n'est que lors du match contre le Nigeria que nous avons fait une mauvaise prestation. Mais si nous continuons à nous adapter à notre jeu rapide et à essayer de bien défendre, ça ira dans le bon sens. Tant que les filles jouent rapidement, on n'aura pas de problèmes. Maintenant si elles veulent faire admirer leur talent personnel, nous filons tout droit vers des difficultés. Egalement, si les jeunes manquent de concentration, l'adversaire sera plus présent sous la raquette. Donc, les pivots doivent redoubler d'efforts et être beaucoup plus présentes sinon nous serons dominées sous la raquette. Je pense que nous allons résoudre ce problème puisque l'entraîneur nous a exhortées à plaquer davantage nos vis-à-vis pour mieux prendre les rebonds.


Quel est votre rôle dans le groupe ?

Anta Sy : On peut dire que nous sommes les troisième et quatrième coaches, Adama et moi ! Nous avons eu la chance de faire toutes les compétitions internationales en basket. Nous avons tout gagné sur le plan continental, maintenant notre rôle est d'aider les jeunes. Nous essayons de leur montrer la voie à suivre.

Adama Diakhaté : Notre véritable rôle est de les encourager et les corriger sur le terrain. Nous nous acquittons bien de notre mission puisque ces jeunes nous écoutent et cela se vérifie sur leur rendement.


Comment appréciez-vous la prestation des nouvelles dans le groupe ?

Anta Sy :Une première sélection n'est pas une mince affaire. Quelques fois, il est même difficile de s'adapter en Equipe nationale. Mais, elles se sont bien adaptées et sont moralement prêtes.

Adama Diakhaté : Les nouvelles se sont bien adaptées. Elles se sont bien intégrées dans le groupe. Elles sont enthousiastes. Pourtant, une première sélection n'est jamais facile, mais nous les encourageons pour qu'elles gardent le même esprit de groupe.


Anta, ces derniers temps votre temps de jeu n'est plus conséquent. Qu'est-ce qui en est l'origine ?

Anta Sy:Depuis deux matches je ne joue pas assez parce que j'ai mal au doigt, mais je ne suis pas prête de quitter le club parce que mon absence pourrait saper le moral des jeunes. Je suis le capitaine et je suis leur guide. Les médecins m'ont assuré que ça va aller mieux.


Qu'est ce qui explique le fait que vous partagiez vos chambres avec les Bleues ?

Anta Sy: (elle partage la chambre avec Ndèye Sène) On veut les encadrer davantage. Depuis Thiès, on avait décidé que dans la répartition, il faut un jeune et une ancienne.

Adama Diakhaté (avec Ndagou Paye)
On les a prises avec nous pour mieux les guider. C'est pour les exhorter à mieux récupérer. On veut leur montrer la voie à suivre. Quand deux jeunes se partagent une chambre, elles peuvent passer la nuit à discuter et ce n'est pas bien pour la récupération (rire). Elles sont là parce qu'elles ont fait un bon championnat.


Boly BAH

Jeudi 19 Juillet 2007
Amadou Lamine NDIAYE