18 avril 2007

ALGERIE : Djamel Cherrabi (Manager de la section Basket-Ball du MCA) Revient sur les Decisions de la FABB suite aux Incidents

Le Mouloudia d’Alger, champion d’Algérie et détenteur du trophée national lors la saison dernière, a tout perdu cette année. Dans cet entretien, le manager de la section basket-ball du Mouloudia d’Alger, Djamel Cherrabi, revient sur le match livré par son équipe contre le DRB Staouéli qui n’est pas allé à son terme et les sanctions qui ont été prononcées quarante-huit heures plus tard par la FABB. A travers cet entretien, le manager de la section du MCA, Djamel Cherrabi, qui est dans le circuit depuis 1961 en qualité de joueur de l’équipe nationale dans différentes catégories et entraîneur national, dénonce les incidents qui ont émaillé la rencontre et juge “justes” les sanctions dont son club a fait l’objet.

Le Soir : Pourquoi avez-vous donné des consignes à vos joueurs de quitter le terrain ?
Djamel Cherrabi : Nul ne pouvait poursuivre le match dans des conditions dangereuses que mes joueurs ont vécues. En dépit de notre intervention auprès du commissaire de la rencontre afin qu’il prenne ses dispositions, rien n’y fit. Ce dernier se contenta juste de nous rassurer en affirmant que tout allait s’arranger. Entre-temps, les projectiles continuaient (pétards, billes de roulement et même des bouteilles d’eau congelée) continuaient à s’abattre sur nous. On a vécu un véritable cauchemar. Avec un arbitrage digne de ce nom, la partie aurait été arrêtée le plus réglementairement du monde.
L’entraîneur de Staouéli a affirmé que le MCA avait quitté le terrain parce qu’il était incapable de faire face à sa formation ?
Contourner la thèse des incidents, cela est doublement grave. Pourquoi donc la Fédération algérienne de basket-ball a réagi en suspendant le terrain de Staouéli pour huit matches ? Une sanction suprême survenue en raison des incidents qui ont prévalu dès le début de la confrontation. C’est bien ça la supériorité de son équipe ? Techniquement parlant, ceux qui connaissent vraiment la discipline savent qu’en basket-ball, il y a toujours des renversements de situation. On a quitté le terrain à six minutes du premier half au cours duquel Staouéli menait de sept points seulement (28 -21). Si les conditions étaient réunies, on pouvait revenir au score à tout moment, comme on pouvait perdre plus lourdement. A Hydra, on a dominé largement Staouéli en réussissant à l’emporter par une différence de 20 points (67-47) sans pour autant que les joueurs de Staouéli subissent une quelconque agression ou que la salle omnisports de Hydra soit suspendue. Le fair-play était total. On a perdu contre le WAB et rien ne s’est produit à Hydra. Mieux encore, on a vécu presque une situation similaire cette saison à Boufarik, mais au moins le président ainsi que les dirigeants de Boufarik sont intervenus pour maîtriser leur supporters. L’attitude des dirigeants de Boufarik était courageuse.
Qu’en est-il de l’arbitrage ?
On le laisse avec sa conscience. L’origine de ces incidents provient de l’arbitre Boulemia qui manquait de cran et de courage en faisant preuve d’une grande passivité. Cet arbitre, qui a officié cette saison plusieurs matches de Staouéli, n’a pas appliqué les règlements internationaux. Il faut juste rappeler à Boulemia que dans les mêmes conditions, l’arbitre français qui nous a arbitrés lors de la dernière coupe d’Algérie (MCA-WAB) avait arrêté la rencontre lorsque les supporters de Boufarik avaient lancé des pétards sur le parquet de Harcha. L’arbitre français n’a pas attendu de graves dépassements pour sévir. Il a fallu l’intervention du président de la fédération, Berraf, pour que le referee français reprenne la partie après un quart d’heure d’arrêt. Toute la différence est là. Si Boulemia avait pris les mêmes décisions que celles prises par son homologue français, la finale du play-off n’aurait guère connu de scènes de violence. A moins que Boulemia est mieux qualifié par rapport à l’arbitre français pour qu’il ferme les yeux et tolère les projectiles ?
Pourquoi le MCA n’a pas recusé cet arbitre ?
Contrairement au championnat où la FABB communique les noms des arbitres qui sont désignés pour officier les rencontres, durant la finale des play-off, les arbitres ne sont connus qu’au dernier moment. Il est clair, on aurait souhaité refuser Boulemia mais cela fut impossible. Je suis pour l’option d’un arbitre algérien honnête.
Vous avez déclaré qu’il faut revoir la formule des play-off ?
Cette saison, il y a deux salles (Boufarik et Staouéli) qui ont été suspendues par la FABB pour les raisons que tout le monde connaît. Il est temps de faire comme la Fédération algérienne de handball dont les play-off se déroulent sur les terrains neutres. Depuis cette formule, aucun incident ne s’est produit à travers les différentes salles du pays. Avec ce système de neutralité des compétitions à ce niveau-là, on évitera sûrement des débordements qui sont en train de ternir de plus en plus le basket-ball algérien.
Propos recueillis par M.M.