MAROC : L’abécédaire de l’édition 2005-2006
A comme Assemblée
Une première dans les annales du basket-ball national, la non tenue de l’assemblée générale ordinaire. Surprenant, à plus d’un titre dans la mesure que rien ne justifie un tel report au singulier comme au pluriel.
B comme Bouazzaoui
Pour le sport national en général et slaoui en particulier, Feu Fatah Allah Bouazzaoui reste l’un de ses grands symboles, et ce pour avoir beaucoup donné non seulement à la grosse balle orange, mais au sport dans la cité des corsaires. Feu Bouazzaoui reste l’un des rares basketteurs à avoir pris part aux Olympiades, Mexico 68 aux côtés de Belgnaoui, Laghrissi, feu Yamani, feu Moulay, Alaoui, Farouk, Seyad, Cherradi, sans oublier qu’il est le premier entraîneur national à avoir exercé dans les pays du Golfe. Les responsables à Salé en donnant à la nouvelle salle le nom de Bouzzaoui Fatah Allah, n’est pas seulement une reconnaissance de l’abnégation de son vivant dont il a fait preuve, mais un exemple pour la jeunesse future.
C comme commission
S’il y a une commission qui durant la saison a fait l’actualité, ce n’est autre que celle des arbitres au point que l’arbitrage est devenu un mal nécessaire, et que nul au sein de la fédé n’a pu débrider, laissant ainsi libre court à des régularités qui ont faussé bien des rencontres.
D comme déceptions
Nul ne prévoyait à Tanger durant l’inter saison, que l’IRT va rater sa sortie en fin de saison, laissant le titre de Champion du Maroc lui glisser entre les doigts. Avec un effectif oh combien étoffé, et un public des plus attachés à la cause de son équipe, mais cœur qui soupire n’a pas toujours ce qu’il désire., les Azurs - Blanco durant la finale ont évolué dans un climat hors du commun, à cause d’un public qui n’a pas su faire la part des choses. C’est vraiment dommage. Espérons que d’un côté comme de l’autre qu’on va retenir la leçon, pour repartir de bons pieds la saison prochaine. Le basket à Tanger est plus qu’une tradition depuis les Castillo, Benkirane, feu Faddoul, Taferssiti pour ne citer que cela.
E comme espoir
Chaque saison en témoigne l’éclosion d’un, deux ou trois jeunes talents pour ne pas dire plus, et, celle de 2005-2006 n’a pas failli à la règle avec les Bekkas Omar (MAS), Ben Makssoud (FUS) Saïd El Fath (RCA), trois jeunes qui méritent un encadrement spécial pour pouvoir aller de l’avant, leurs qualités technique et physique ne font pas défaut.
F comme formation
Une formation qui ne se complète pas se perd. Avec la venue du technicien Yougoslave M. Miodrag Marianovic, les responsables de la fédération avec le concours de la solidarité olympique comptent apporter un plus à la discipline. Donc avec l’ouverture future du centre de formation, un brin d’optimisme plane sur l’avenir.
G comme Guerch
Il n’y a pas de plus difficile que prendre un train en marche, et c’est le moins que l’on puisse dire pour l’entraîneur Guerch Bouchaib, qui après une saison 2004-2005, plutôt sabbatique avec le WAC, reprend les manettes techniques du Raja, et dans des conditions un peu difficiles. Avec un groupe disloqué après la suspension de Lichtaf et Layadi, mais Guerch en vieux routier a su comment remonter les ressorts des verts, pour tirer en fin de compte le tapis rouge sous les pieds d’une équipe de Tanger, et s’offrir un titre de champion, le deuxième dans l’histoire du Raja.
H comme Hooliganisme
Le fléau n’est pas nouveau à la discipline, mais lors de la finale il a atteint son paroxysme, jetant la balle au panier dans le KO. Les événements qu’a connu la finale entre le Raja et l’IRT resteront à jamais gravé dans l’histoire du basket-ball national, et heureusement qu’on une déplore que des dégâts matériels, et ce grâce à l’intervention ultra-rapide du service d’ordre, autrement dit...
I comme Itihad
La formation de l’Itihad de Tanger, a été sans aucun doute l’attraction n° 1 la saison 2005-2006, et ce pour avoir donné une nouvelle impulsion à la discipline, tant sur le plan humain que financier. Son entourage n’a pas hésité de mettre la main au portefeuille pour s’offrir des joueurs de calibre international. L’Itihad était à un doigt de remporter le championnat après avoir gagné la Coupe du Trône.
J comme jadis
Lorsqu’on évoque le basket on se dit sport des intellectuels, peut-on continuer à lui coller toujours la même étiquette avec ce qu’on a vu durant cette saison un peu partout dans nos salles ?
K comme Kamal
Le capitaine des Verts, Kamal Lichtaf a plus d’une fois bravée la chronique par ses prises de positions avec les responsables du club, mais surtout par sa présence au sein de la phalange du Raja. Après la finale perdue en Coupe du Trône face l’IRT, Kamal a fait l’objet d’une suspension, les observateurs pensaient alors que son divorce est consommé. Mais Kamal revient par la grande porte lors de la finale du championnat pour brandir le sacre comme en 2004-2005. Sacré Kamal.
L comme laxisme
Le manque de fermeté affiché par certaines commissions, a donné lieu un certain laxisme. Là les observateurs de la balle n’avaient pas besoin de photo, les exemples ne manquent pas.
M. comme militaire
Depuis la mise en veilleuse au point de vu résultats de la valeureuse équipe de l’ASFAR, celle de Himoud, feu Bel Caïd Allal, feu Gourdi, Samai, Khouh, Jbilou, Abdellah, Guelzim, Boufaés, Bouazza sous la conduite de colonel Akkari, c’est la formation féminine qui prend le relais pour continuer à faire honneur au basketball militaire, et ce par la domination qu’elle exerce en Coupe du Trône comme en championnat sous la conduite du coach Hanafi. Bravo les filles en attendant le retour au premier plan des garçons.
N comme niveau
Le niveau de notre basketball s’inscrit toujours dans le petit registre, et ce, depuis notre troisième place durant la dixième édition africaine des Nations qui s’est déroulé au Maroc en 1980. Certes, il y a des résultats positifs, mais ça reste sporadique.
O comme organisation
L’organisation du championnat mérite d’être revue afin de le rendre plus attrayant, et pour lui éviter de se dérouler vers la fin dans l’impasse. Comme c’est le cas cette saison, tout le monde pense à prendre ses vacances, alors que le championnat n’a pas encore baissé le rideau de manière officielle.
P comme pensée
Chaque fois, on pense à ceux qui nous ont quitté, ceux qui de leur vivant ont enchanté les amateurs de la balle au panier. Les feu Yamani Khalil, Zeroual Mustapha, Bouyafroui, Arazane, Souary Nabil, Ouiri, Taia Abderrazak, Bouazzaoui Fatah Allah, Hadj Bouanane, Mamoune, Moulay Riad. Au basket-ball, on dira toujours, il était une fois telle ou telle personne, mais notre pensée ira aussi à ceux qui sont toujours de ce monde, et que le panier suspendu garde toujours la marque des points encaissés, et qui méritent amplement l’organisation d’un match de gala.
P comme phalange
La phalange nationale : Mouaq (FUS), Zakaria (TSC), Bassim (MAS), Bouhali (IRT), Adnane (RCA).
La phalange étrangère : Alpha (MAS), Matar (MAS), Papis (IRT), Merouane (IRT), Sow (ASS).
La phalange de l’espoir : Bekkas (MAS), Ben Meksoud (FUS), Said El Ftah (RCA), Najah (RCA), Barzi (ASE).
Q comme qualité
Tant que nos équipes ne disposent toujours pas d’une vraie politique sportive avec une structure financière et humaine solide, la qualité technique de notre championnat n’avancera pas d’un pouce.
R comme Raja
Au début de la saison, la formation chère au quartier mythique de Derb Sultane, a connu le départ de plusieurs de ses titulaires. Au point que les observateurs ont commencé à craindre le pire pour l’Aigle Vert du Raja. Mais c’est mal connaître le potentiel humain dont dispose le Raja. Certes, il y a le retour au bercail de Fenjaoui Mourad, en plus de l’enfant terrible du WAC, Layadi Karim, mais Saïd Fath, Najah, M’Saadia Adnane, avec Fadil, Lichtaf ont mis une fois encore le Raja sur orbite avec une troisième place au Championnat Arabe des Clubs Champions, et le sacre 2005-2006.
S comme Salé
Malgré que les résultats sur le plan sportif n’ont pas suivi cette saison quittant la scène 2005-2006 les mains vides, la satisfaction à Salé est grandissime. Tout d’abord par le succès qu’a connu l’organisation de l’édition Arabe des Clubs Champions, sur le plan sportif et médiatique, ensuite l’ouverture de la salle Bouazzaoui après une attente de plus de dix ans. Donc à l’ex-cité des corsaires, on voit l’avenir d’un œil nouveau, maintenant, l’infrastructure ne fait plus défaut.
T comme tangage
Chaque saison, on se fait des promesses et notre cœur bat à nouveau pour un championnat loin des faux calculs, mais tout ce qu’on peut dire, ça oscille toujours.
T comme tiercé
Les trois meilleurs trios de la saison dans le domaine de l’arbitrage sont :
- Ben Naghmouch, Zouina, Karim ;
- Zyad, Khan Tour, Mabrouk ;
- Guerjmi, Raiss, Mme Hanafi.
U comme utopie
Il y a du bon et du moins bon, mais on ne doit tout de même pas se faire d’illusion, le basket-ball a besoin d’une refonte pour ne pas perdre la boule.
V comme vapeur
Vouloir, c’est pouvoir, mais quand le vent souffle du mauvais côté, on chavire et cette saison bien des équipes ont vu leurs espoirs s’évaporer au fond de la pensée au rythme de la vapeur.
W comme Wydad
Le Wydad qui glousse, le Wydad qui trépasse, au football, tout ou presque baigne dans l’huile. Au basket-ball, ce n’est pas la satisfaction, et pourtant ce ne sont pas les bonnes volontés qui manquent, mais alors que manque-t-il ? La réponse se trouve peut-être chez le Comité directeur de l’un des plus grands clubs du Royaume Chérifien.
X comme x
La déclaration faite par le président de l’IRT après la finale du championnat au sujet de sa démission, a semé le doute dans les esprits de l’entourage de la formation de Tanger, au point que certains pensent que l’équation tangéroise est inconnue du moins pour le moment.
Y comme Yacine
Après de longues et loyaux services, comme joueur et dirigeant, Yacine Ben Jelloun met la clé sous le paillasson, donnant libre court à bien des interrogations sur l’avenir du WAC. La succession ne sera nullement une mince affaire, pour cela, on laisse entendre dans les coulisses du club qu’une médiation se profile à l’horizon pour faire revenir M. Yacine Ben Jelloun sur sa décision, car on ne quitte pas un club comme le WAC aussi facilement.
Z comme zeste
La grosse balle orange continue à faire chavirer les cœurs, tenir les amateurs partout dans le monde en haleine, par la rapidité de ses actions, par la complexité de ses règles, par son attrait particulier, dans un match de basket, on ne s’ennuie que rarement. Pour notre basket, et dans l’optique d’un avenir meilleur, un changement de peau pour 2006-2007 est plus que jamais souhaitable . « Il faut exiger de chacun ce que chacun peut donner : l’autorité repose d’abord sur la raison ! », fonder l’avenir et exclusivement penser le présent. Alors bonnes vacances, messieurs-dames, pour une arrivée de printemps.
Saïd BEN CHERKI