10 mai 2006

MAROC: Championnat arabe des clubs champions (Salé du 27 avril au 7 mai 2006))

La troisième marche du podium pour le Raja (Maroc)
Les lampions se sont éteints dimanche sur la 19ème édition arabe des clubs champions et qui a vu la victoire finale du club libanais du Ryadi qui confirme sa prépondérance sur le basket-ball arabe.

Dès le départ, sur le papier personne n’aurait pu oser ou même d’avoir la folie de prétendre ou de miser un centime sur les chances de l’une des équipes en lice pour descendre les Libanais de leur nuage, tellement que leur valeur technique et tactique est d’un cran supérieure, la seule formation qui pouvait bousculer les Libanais et l’Ittihad de Djeddah mais rien ne fut puisque les Saoudiens ont subi la loi du rouleau compresseur du Liban.

Les portes-paroles du basket-ball national, l’ASS et le Raja ont fait honneur à plus d’un titre à leur participation jouant avec audace et sans complexe face à des équipes dont la gestion financière et administrative reste un rêve pour nous autres. Mais cela n’empêche que la participation et la troisième place du Raja doivent apporter un changement important dans la pensée des décideurs qui doivent désormais penser à mettre en place une nouvelle structure avec des actions ciblées surtout dans le domaine de la formation de la balle au panier. Les joueurs de l’ASS tout comme ceux du Raja, ont démontré qu’ils n’ont rien envié aux autres et qu’ils possèdent aussi des arguments pour pouvoir aller de l’avant dans le domaine de la grosse balle orange.

Un changement de mentalité d’où une prise de conscience et de volonté de changement dans le fonctionnement du basket-ball est plus que jamais nécessaire en laissant de côté les structures trop verticales d’où un manque de clarification au niveau de chaque commission. Si durant le championnat, l’enchaînement des rencontres a usé les joueurs de l’ASS et du Raja, c’est à cause d’une structure floue de notre championnat sans oublier l’incohérence dans les règlements. Le basket-ball est un produit qui se vend bien, reste à savoir comment le vendre tout en préservant ses valeurs. Il est temps de revenir à la fête finale.

La petite finale pour l’Aigle Vert du Raja

Avant le coup d’envoi, on se faisait vraiment peur pour les Verts du Raja, éprouvés par l’effort fourni durant le premier et second tour du championnat, mais aussi vu la valeur et la qualité technique des Koweitiens avec comme tourne - manivelle du système d’attaque l’Américain Chudny Ayrel Jara, véritable poison pour la défense. D’entrée donc, les Koweitiens vont acculer en défense les Rajaouis qui, dans la foulée, vont amasser les maladresses en attaque comme en défense, avec une avance de 8 pts (20-12) après le premier quart de temps, et devant la passivité des Rajaouis, on commence à se frotter les mains du côté du banc des Koweitiens, on ne va pas rentrer bredouille à Koweit-city, une médaille de bronze peut faire l’affaire. Mais une fois encore c’était mal connaître les Rajaouis, et le génie de créativité de Khalfi Mustapha, qui va très vite mettre l’Aigle Vert sur le cerceau, et petit à petit l’avance des Koweitiens qui était alors de 10 pts, va fondre comme de la neige sous le soleil. Tour à tour Fanjaoui, Khalfi et Saïd El Fath vont prendre les affaires en main et le jeu pour leur compte, pour ne plus le lâcher, laissant sur le parquet une phalange koweitienne qui n’arrivait nullement à réaliser ce qu’il lui arrive, à l’image de son généralissime Américain Jara. Victoire amplement méritée du Raja qui dans la foulée gagne le droit de figurer sur le palmarès du livre d’or de l’Union Arabe, une place qui fait honneur au grand club de la métropole économique, après celle acquise par celle du football. Bravo donc à l’Aigle Vert du Raja, et au basket-ball national qui, non seulement, a osé se frotter aux gros bras du monde arabe, mais de prouver une nouvelle fois sa présence au singulier comme au pluriel qu’il est capable d’organiser de manière fort intéressante et il ne faut pas aussi oublier la belle prestation de l’ASS tout le long du championnat, tenant la dragée bien haute au plus grand, et ce n’est pas pour rien que le coach libanais a déclaré que la partie la plus difficile qu’il a livré, reste celle contre l’ASS, ca veut tout dire.

Les Libanais sans frémir

Après le plat d’entrée, place à la grande finale, entre deux formations au jeu diamétralement opposé. D’entrée les tenants du titre, avec une bonne présence défensive, avec pression sur le porteur de la balle, une articulation sans relâche sous le cercle avec un trio que compose Vogel, Ismaïl, Warner, les Libanais vont freiner la marche des Saoudiens qui avaient du mal à développer leur jeu extérieur.

Sentant le danger, le coach de l’Ittihad, l’Argentin Ricardo, va multiplier les changements dans l’optique de désarticuler le jeu des Libanais, mais rien ne fut, dans une parfaite coordination tactique, le Ryadi va imposer son jeu sur le parquet, au point qu’i n’y a eu plus de match , mais on avait droit à quelques gestes techniques de la part de Warner 35 pts, et meilleur joueur de la partie au côté de Ismaïl 20 pts. Victoire sans sommation des Libanais qui confirment leur statut de meilleure équipe à l’échelon arabo-asiatique.

Le rideau est tombé sur la 19ème édition, avec ses regrets et ses satisfactions, reste à tirer les leçons qui s’imposent. Merci pour les responsables de l’ASS d’avoir oser organiser une compétition de cette envergure, pour faire vivre les amateurs de la grosse balle orange du 27 avril au 07 mai des journées de basket-ball que nous ne sommes pas prêts d’oublier de sitôt. Encore une fois bravo et merci, et place au championnat du Maroc qui reprend ses droits dès le week-end prochain.
Saïd BEN CHERKI