2006 va sans doute marquer les annales de la balle orange. Entre la poule unique, un exode plus massif et les bancs qui se renouvellent, le basket sénégalais s’apprête à vivre intensément à partir de cet après-midi une saison où il lui faudra trouver de nouveaux repères. Déjà, les techniciens sont sceptiques quant à l’issue du système de la poule unique. La polémique est plus que vivace car certains se demandent pourquoi l’insertion de demi-finales avec près de 20 matches de poule. En attendant, voici un panorama exhaustif de l’avant-saison.
ETATS DES LIEUX - Forces en présence : Bopp-Rail, sacré remue-ménage
L’heure est aux derniers réglages avant le démarrage du championnat de basket. Cet après-midi, la succession de l’Us Rail (garçons) et du Duc (filles) sera lancée. Et sur les terrains de chauffe, on met les derniers accents sur la plénitude physique. Car la saison 2005-2006 sera longue. Au total, chaque équipe va disputer 18 matches de poule pour les filles (9 à l’aller et 9 au retour) et 22 chez les hommes (11 rencontres en aller et retour).
Au centre Moustapha Gaye de Bopp, les nouveaux maîtres des lieux (Ousmane Diallo pour les garçons et Matar Bâ pour les filles) sont à l’ouvrage depuis deux mois. Histoire d’imprimer leurs marques, de se (re) familiariser avec l’élite après leur passage par la petite catégorie et, surtout, de réinventer un collectif. Car, non seulement le banc est au remodelage après le départ des frères Diouf (Cheikhou pour les garçons, Dame pour les filles), mais l’équipe aussi a connu une grosse saignée à l’intersaison avec de gros départs.
Le peuple de Bopp a en effet perdu son ossature tant chez les filles (Ndèye Dior Mbengue et Ndagou Paye au Jaraaf ; Marie Alé Seck à la JA ; Astou Camara et Louise Diallo au Slbc) que chez les garçons (Souleymane Diatta à l’As Douanes ; Pathé Touré, Amadou Diallo et Sileye Dioum au Qatar ; le «Roi» Mous-tapha Niang en France). C’est dire que ce début de saison sera dur à Bopp. Où Ousmane Diallo, le coach des Hommes, prône déjà pour le maintien : «Bopp est en reconstruction», avertit-il d’emblée. «Maintenant, il faut travailler avec les jeunes pour revenir», se convainc-t-il. Loin d’être nihiliste, il peaufine déjà ses stratégies de reconquête. Mais, pour plus de prudence, il donne rendez-vous aux inconditionnels des vert-blanc en 2007, pour retrouver la gloire.
Mais les Boppois ne sont pas seuls à être hantés par le stress du recommencement. D’ailleurs, ils peuvent se consoler dans la mesure où ils ne sont pas les seuls dans cette situation du moins inconfortable, car leur usurpateur de titre de champion 2005, l’Us Rail, est aussi à la peine. Les «Cheminots» ont perdu leur majeur : Moustapha Ndoye (Valence, Espagne) ; Ousmane Lô et Mouhamed Faye (Etats-Unis) et Mouhamadou Lamine Dial (Lybie). Et leur «gourou» : le coach-prodigue Bengaly Kaba. Devant une telle saignée, le club thiessois ne compte que sur la relève et les arrivées des juniors Adama Gassama (Jaraaf), Mamadou Moustapha Ndiaye (Sonacos) et Assane Sène (Slbc) pour défendre une couronne plus que jamais convoitée.
Dès cet après-midi, les choses vont se dessiner. D’autant que les objectifs chez les uns et les autres sont connus. Dans le lot, on distingue deux catégories : les clubs qui veulent confirmer leur rang de favoris et ceux qui désirent le maintien.
A la Douane, on souhaite faire mieux que la saison dernière. «Nous voulons gagner le maximum de matches possibles. Nous souhaitons faire mieux que l’année dernière», décline Tapha Gaye, l’entraîneur des «Gabelous». Tandis que le nouvel entraîneur du Rail, Iba Mar Ndiaye, prône «la conservation du titre. D’ailleurs, depuis mardi, nous sommes en regroupement», informe-t-il.
Loin des préoccupations d’hégémonie du Rail (garçons) et du Duc (filles) ou rebond (JA et Douanes en garçons ; JA et Jaraaf chez les filles), d’autres aspirent simplement à «exister» sous les sunlights de l’élite du basket national. A l’instar des promus féminins de Mbour qui désirent ardemment le maintien dans l’élite. La Petite-Côte, qui est sortie victorieuse du tournoi de montée en D1, ne compte pas quitter de sitôt la crème du basket local.
Ainsi, Vieux Fall, l’entraîneur du Stade de Mbour, compte sur sa bonne étoile pour ne trébucher au moment de monter les marches : «Nous avons fait un bon parcours en D3 sans défaite. En D2, nous avons terminé avec une grande satisfaction», se réjouit-il. Toutefois, le Mbourois est conscient de ce qui l’attend : «Nous savons que la D1, c’est autre chose», mesure-t-il. D’autant qu’il a perdu certaines de ces cadres : Tening Sabelle Diatta (Duc) et Lika Sy (Sibac). Des filles qui «jouaient des rôles dans l’équipe. Mais, on ne se prend pas la tête, on a des cartes à jouer», martèle Vieux Fall.
Non loin de ce sillage où le maintien est une devise, Alexandre Adams, coach de Bc Mbour, rumine encore sa déception de ne voir la fusion des deux promus mbourois. «Mon souhait était d’avoir une seule équipe à Mbour, mais cela n’a pas marché», regrette-t-il. L’on espère qu’au moment du bilan de fin de saison, ce n’est pas tout Mbour qui va s’en mordre les doigts.
21 équipes sur le départ
Garçons : Jeanne d’Arc, Usc Saint Louis ; Douanes ; Rail ; Us Louga ; Ndiambour ; Gorée ; Asfa ; Duc ; Bopp ; Police.
Filles : Jaraaf, Us Ouakam ; Saint-Louis basket club ; Basket club de Mbour, Stade de Mbour ; Jeanne d’Arc ; Sibac ; Asfo ; Bopp ; Duc