17 février 2006

SENEGAL: Polemique - Poule unique en filles et garçons : Une formule controversée

La nouvelle formule en «poule unique» du championnat national de basket-ball soulève le débat. A l’orée d’une saison 2005-2006 qui s’annonce longue et harassante, les avis divergent et la polémique enfle sous le panier. Si à prime abord, l’initiative est louable, force est de constater que son application et le retard accusé dans le démarrage du champion laissent dans l’expectative certains techniciens interpellés sur le sujet. La controverse prend forme quant à la faisabilité. On l’aime mais…

«C’est super», jubile Ousmane Diallo, le coach de l’Ascc Bopp. Mais à la condition que le championnat se termine à temps, ne connaît pas trop de ruptures comme de coutume. D’où ses interrogations : «Avec ce démarrage tardif, est-ce qu’on va finir le championnat ?»

Certes, l’initiative est bonne dans la mesure où toutes les équipes vont se confronter mais, les techniciens ont des appréhensions sur cette formule tant souhaitée par la direction technique nationale dirigée par Ado Sano. «C’était un souhait, sous réserve que le championnat démarre tôt. Maintenant, ce serait gênant parce que la saison démarre très tard», souffle Moustapha Gaye, le coach de la Douane. Surtout avec un championnat qui risque de connaître les prolongations avec les échéances de la Coupe du monde de basket (août –septembre) aussi bien chez les Hommes que chez les Dames. Ce qui «va être gênant», selon Tapha Gaye.

Pour sa part, Iba Mar Ndiaye, nouveau coach de l’Us Rail, reste sceptique. L’introduction de demi-finales après le marathon de 22 matches le laisse dubitatif. «C’est une aberration !», fulmine-t-il. Avant de poursuivre : «L’équipe championne va jouer au moins 28 matches pour un championnat amateur. En principe, «c’est l’équipe qui est placée première au terme des rencontres qui doit être championne. Même en France, cela n’existe pas !», explose-t-il. En écho, le Dtn, Ado Sano, s’explique : «Cette formule en poule unique permet de donner plus de compétitions aux clubs. Et le système de play-off qui a été maintenu, c’est juste pour donner un air de finale au championnat. Et puis, les play-off, importés des Etats-Unis, existent chez nous depuis 25 ans…»

La question des effectifs figure également dans le lot des préoccupations des maîtres du banc. C’est le cas de Nancy Cissé qui trouve «bonne» la formule de la poule unique. «Toutes les équipes vont se rencontrer, applaudit-elle. Seulement, est-ce qu’on aura assez d’effectif pour terminer la saison», s’interroge la technicienne de la Sibac-filles. D’autant plus que le phénomène de l’exode s’amplifie d’année en année. Suffisant alors pour que Iba Mar Ndiaye tire sa conclusion : «Au rythme où vont les choses, je me demande si le championnat sera relevé. Chaque année les joueurs qui partent à l’étranger se multiplient. Il faut trouver une solution à cela », recommande-t-il.

Belle : Prime au rang

La saison dernière, l’Us Rail a longtemps rechigné avant de venir jouer la «Belle» face à l’As Bopp au… Stadium Marius Ndiaye. Proposant sa tenue sur terrain neutre, les «Cheminots» avaient brandi comme argument l’avantage que cela conférait aux Boppois qui «recevaient» ainsi pour la deuxième fois en trois matches.

Alors pour s’éviter une polémique du genre et combler le vide juridique, la Fédé de basket a légiféré sur la question : «En cas d’égalité de victoire lors de la finale, il sera joué un troisième match appelé «Belle» pour désigner le champion. Il sera organisé chez l’équipe qui bénéficie de l’avantage du rang.» C’est-à-dire la mieux classée en phase de poule.