REUNION : Surtout, ne pas remplir les valises

Habitués aux roustes en métropole, les Tamponnais et Portoises veulent d’abord bien figurer avant d’espérer quoi que ce soit.

Ils n’osent pas vraiment le dire, mais les métropolitains le savent sûrement. Chaque année, à pareille époque, les Réunionnais repartent de l’Hexagone avec les valises en surcharge pondérale. Pour ces finalités de N3 (qui réunissent les deux meilleures équipes de la division, en plus de la meilleure de la zone Antilles et de celle de l’océan Indien), il n’y a pas grand-chose à faire, c’est quasiment toujours la même chose, l’écart entre la N3 métropolitaine et la Régionale 1 est grand. Alors, sans voeu particulier, Victor Carlot (CS Port) résume l’objectif simplement : "Bien représenter la Réunion". Jean Piat, président de l’Union basket de Chartres métropole, l’adversaire du Tampon ce soir, tente d’ailleurs de réduire l’écart qui semble exister entre les deux équipes du jour : "On a essayé un peu de se renseigner sur le basket de la Réunion. Apparemment, c’est un niveau régional. Bon, cela ne veut rien dire, il y a des régions très fortes, et d’autres moins." Pour éviter la large défaite, les Tamponnais pourront toujours faire valoir leur courte défaite contre Roche-la-Molière, en N2 en février, montée en N1 depuis. "On a pu le faire une fois. En étant appliqués et motivés, c’est faisable." L’argument vient trouver un autre défenseur en la personne de Jean Piat, à Chartres : "Ah bon, ils ont perdu de peu contre Roche-la-Molière ? Ah… De toute façon, on sait bien que sur un match, il peut se passer des choses. On ne les connaît pas du tout, les Tamponnais, et on n’a jamais joué contre des Réunionnais. J’ai cru comprendre qu’ils étaient costauds." L’effet de surprise, cela marchera-t-il ? Il va en falloir, des circonstances favorables, contre des Chartrais invaincus depuis janvier, larges vainqueurs de leurs matches les emmenant directement en N2, eux qui avaient raté la montée de peu l’an passé.

Une aventure

Avec tout ça, les Tamponnais n’ont donc pas forcément de quoi se rassurer, eux qui n’ont plus joué depuis quelques semaines (sauf vendredi soir, voir ci-dessous), qui se présentent sans leur entraîneur Marc Risacher qui n’a pu se libérer (ils seront entraînés par le duo Hoareau - Tami Tabeth). Reste que des matches compliqués face à de grandes équipes métropolitaines, les joueurs de la TBB connaissent… ce qui n’est pas du tout le cas des Portoises. "Le BCD connaît bien le genre de basket en métropole, mais pour nous, c’est l’aventure et la découverte !" s’inquiète un tantinet Victor Carlot. Ses filles rencontreront l’Etole de Voiron, vainqueure du championnat de N3 dans sa zone sud-est. De sérieuses clientes. "Collectivement, elles seront supérieures, c’est sûr, concède Carlot. Nous aurons donc à leur opposer notre vivacité. . Au pire, on finira troisièmes. On n’y pense pas, la priorité est ce premier match." Et bien représenter la Réunion, on a donc bien compris. Histoire que les Métros arrêtent de jouer les Réunionnais avec un petit sourire en coin.

Loïc Chaux