TUNISIE : La dernière ligne droite!
Le Play off a livré son verdict il y’a trois semaines et nous a éclairé sur les quatre équipes qualifiés pour le sprint final.
En réalité, il n’y eut aucune surprise!
Les quatre premiers qualifiés étaient les meilleurs statistiquement depuis le démarrage de la saison et surtout durant le Play off.
Des Etoilés toujours aussi brillants!
Les Sahéliens terminaient la première phase premiers et le Play off pareillement. Meilleurs sur tous les plans et justifiant leur statut de champion en titre, ils ne perdaient qu’une rencontre sur 14 jouées contre leur dauphin nabeulien, l’autre sérieux prétendant pour le titre. Avec 1154 points marqués durant cette 2ème phase, ils confortent leur statut de meilleur potentiel offensif. Ils sont tout autant agressifs défensivement puisqu’étant aussi premiers avec 886 points encaissés.
Avec 5 internationaux dont les trois joueurs intérieurs Makrem Ben Romdhane le fougueux, Hamdi Braâ le généreux et Salah Mejri le géant, l’ESS fait mal sous le cercle. Tous ses adversaires redoutent ce trio explosif et solide.
Les joueurs extérieurs sont, tout autant, performants.
Entre un Zied Toumi fort et entreprenant, un Mouhli volontaire et ayant de l’allant, un Haythem Essayed résolu et au grand talent et un Hardy Jammar, à chaque match un peu plus surprenant, Ridha Labidi n’a que l’embarras du choix.
Un effectif jeune mais qui a considérablement progressé sous la houlette de son coach. Bien secondé par l’ex basketteur numéro un de l’ESS Nabil Hattab, les deux hommes forment un tandem soudé autour d’un groupe solidaires.
C’est d’ailleurs le leitmotiv adopté par Ridha Labidi et assimilé par ses joueurs, qui a fait de l’acronyme ESS, une manière élégante de dire « ensemble, solides et solidaires ».
Dans un club bien structuré et honorant comme il se doit, à terme et à temps ses engagements et un encadrement adéquat en la personne de Radhi Ben Ali, président de section dévoué et sportif dans le sang puisque fils du doyen de la presse sportive, Raouf Ben Ali, les Etoilés possèdent toutes les exigences et les conditions de la réussite. Ils les exploitent, d’ailleurs à bon escient en travaillent tous les jours et sans discontinuer.
Les étoilés entament, donc, les super Play off le moral au zénith, favoris, conscients de leur suprématie tout en restant concentrés sur leur adversaire kairouanais qu’ils ne sous estiment nullement!
Les « Potiers » n’ont pas dit leur dernier mot!
Tout autant valeureux, les Nabeuliens sont aux trousses de leurs devanciers aux goals différentiels. Même nombre de victoires (13) pour un seul match perdu, une performance de taille pour une équipe. Les protégés de Monem Aoun, le jeune entraîneur qui ne cesse de confirmer sa valeur et la place importante qu’il occupe, désormais, dans le paysage « basketballistique », ont aussi leur mot à dire dans la suite des débats.
Leurs ambitions sont à la mesure des qualités physiques, techniques, de la maturité tactique et de l’expérience que possèdent les éléments composant le groupe.
Hdidane, Mohamed et Béchir, duo dangereux et capable de faire des prouesses extraordinaires avec la balle orange sont les leaders d’un groupe où le collectif rodé et aux automatismes affutés est des plus redoutable.
Nizar Knioua, véritable dynamo, Anis Hdidane métronome et le jeune Trabelsi qui a de l’ambition à revendre renforcé par les deux joueurs intérieurs étrangers sont difficile à maîtriser quand ils ont le vent en poupe.
Véritable bastion de la balle au panier, le SN possède l’avantage d’une équipe dirigeante toute acquise à la cause de ce sport. Il est, de même, soutenu par un public admirable qui sait pousser à fond la motivation de son équipe.
Malgré quelques problèmes financiers, les « Potiers » demeurent la fine pleur du panier.
Leur confrontation contre les Monastiriens s’annonce, tout de même ardue car ces derniers, s’étant éclipsés de la coupe mettront toutes leur force dans les demi finales de Play off.
Les Monastiriens, un grand investissement à capitaliser!
Le 3ème qualifié, l’USM, a-t-elle les moyens de ses ambitions?
Pas sûr si l’on se réfère à ses prestations de Play off !
Malgré de gros investissements dans les recrutements, Walid Dhouibi, Majdi Maâlaoui, Adel Mokrani, enfui en cours de saison pour une équipe libyenne et les deux étrangers, l’ailier américain et le pivot nigérien, le rendement de l’équipe était en dent de scie.
Les joueurs n’ont pas donné le plus escompté et se sont avérés de moindre calibre que ceux des deux grands clubs à savoir ESS et SN.
Le retour de Jamec Pranislav à la tête de l’équipe fanion secondé par Meher Khanfir a amélioré le style de jeu des Monastiriens mais sans véritable percussion.
La présence de joueurs comme Hosni Saâyed ou Anouar Bir Ezzine fut efficaces mais incapables à eux seuls de faire la différence.
Les perturbations de l’équipe dirigeante monastirienne et le passage du président de section Riadh Bhouri à la présidence du club a, peut être, joué sur la stabilité du groupe.
Tout de même, avec 23 points à leur actif, 9 victoires et 5 défaites, 1076 points marqués contre 984 encaissés, les Monastiriens ont bien gagné et mérité leur classement en tant que troisième ainsi qu’une place au super Play off.
Ils auront la rude tâche de passer le cap des Nabeuliens s’ils veulent se qualifier pour la finale et sauver leur saison.
Après leur élimination amère au stade des huitièmes de finale de dame coupe, ils ne manqueront pas de défendre leur chance à fond dans ces demi finales de championnat.
La JSK, un hôte improvisé des super Play off !
A la 4ème place, nous retrouvons les Kairouanais, hôte impromptu du super Play off.
Diminués de plusieurs de leurs joueurs cadres dont le plus important, Atef Maoua, l’ailier de l’équipe nationale parti en Espagne, les Aghlabides voulaient reconstruire en rajeunissant l’effectif.
Le Coach Walid Gharbi connu pour son travail assidu et son apport considérable dans la formation des jeunes talents fut recruté dans cette optique.
Travailleur acharné et passionné du ballon orange, il sut profiter de l’affaiblissement évident des clubistes, des zaharois et des Radésiens et tirer le maximum de profit de l’effectif à sa disposition pour arracher la qualification aux super Play off.
Avec 7 victoires pour autant de défaites, 943 points marqués et 1003 encaissés, les Kairouanais surclassent les trois prétendants susmentionnés.
Walid Gharbi a pu compter sur un Laghnej transcendant dans les grandes occasions et des jeunes talentueux comme la JSK sait en former.
Ils rencontrent les étoilés et devront se surpasser pour être à la hauteur de leur adversaire en demi finale des super Play off.
Formule du championnat à revoir !
Une interrogation plane tout de même dans tous les esprits et préoccupe les amoureux de basket. Pourquoi le niveau du championnat s’est –t-il détérioré à l’ère où notre équipe nationale connaît un réveil retentissant, a conquis le monde arabe, l’Afrique glanant une place de mondialiste?
Nos techniciens sont quasi unanimes pour dire que la formule du championnat ne convient pas à notre environnement basketballistique.
Divisées en deux groupes de 6 dans une première phase, 8 des 12 équipes engagées dans la nationale A disputent les Play off et quatre se rencontrent en Play out. Certaines équipes ne se sont, donc pas rencontrés depuis deux ans dans le championnat de basket.
Les quatre disputant les Play out jouent parfois une fois toutes les deux ou trois semaines, ce qui est tout à fait anormal.
Formule à revoir en concertation avec les clubs qui sont les premiers intéressés et qui l’ont refusé en bloc dès le départ.
En fait, les problèmes du basket ne sont pas du tout résolus.
Toute la famille du basket en assume à part plus ou moins égale la responsabilité.
Le président de la fédération l’a clairement avoué, au cours de sa dernière conférence de presse. La FTBB manque de moyens et a fortement besoin d’être à moitié financé par le ministère. Il en a appelé au soutien de la tutelle pour permettre à l’équipe nationale de mener à bien sa préparation.
Le gouffre s’est considérablement creusé entre les deux clubs de tête ESS et SN et les autres par manque de moyens mais aussi par la faute d’une mauvaise politique de gestion.
Ceci est un autre sujet à débattre !
Pour l’heure, nous avons recueilli les avis des quatre coachs qualifiés au super Play off pour vous rendre compte de leur préparation à cette dernière phase et de leur opinion sur l’actuelle formule du championnat.
Aida Arab Achab
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