TUNISIE : Equipe nationale - Des choix à faire
Le Mondial se prépare soigneusement, mais il faudra se fixer, dès maintenant, sur le profil de l’équipe qui ira en Turquie
On ne sait pas si l’on doit être content ou inquiet d’entendre Adel Tlatli, sélectionneur national, parler d’une forme «en deçà du requis dans le dernier stage de Turquie». C’est vrai que cette remarque claire et nette met tout le monde devant ses responsabilités, joueurs en premier lieu, mais en même temps, on se demande si, à quelques mois de l’échéance, c’est rassurant de le constater. Le contingent de joueurs n’est pas actuellement en mesure de représenter la Tunisie au Mondial, si la prestation demeure la même. Mais il faut noter que le groupe actuel est celui qui a ramené la qualification au Mondial, et a appris à capitaliser des réflexes, défensifs surtout. C’est bien de maintenir la concurrence entre les 14, voire 16 joueurs de la sélection, comme le veut le sélectionneur, mais en même temps, peut-on, en si peu de temps, monter une équipe homogène (et on sait bien que faute d’arguments techniques et athlétiques, la cohésion et la défense demeurent les premiers atouts), qui sait aller jusqu’au bout de ses intentions? C’est la question à laquelle Adel Tlatli, Ali Benzarti et le bureau fédéral doivent répondre.
De l’apport des pros!
Le programme de préparation et de matches amicaux de la sélection est intéressant (en attendant, bien sûr, de fixer définitivement quelques dates et le nom de quelques adversaires). On ne peut pas imaginer une meilleure palette de choix avec des sélections de rang international telles que la France, la Serbie ou la Belgique.
Nos joueurs seront confrontés à des adversaires plus forts et qui offrent une possibilité de progresser. Et ça, c’est une opportunité qui ne se présente pas tous les jours. Avec quels joueurs? C’est ça la question. Douze places seulement pour 18 candidats, sans compter ceux qui peuvent débarquer. Les joueurs tunisiens qui jouent à l’étranger, hormis Maoua, Dhifallah, Kechrid et Rezig, sont maintenant au cœur du débat.
Idriss, qui a fait une apparition il y a deux ans, mais aussi Fabien Daure, Laâbiri, Jallah, voilà des noms qui pourraient prêter main-forte à la sélection au Mondial.
La décision revient à Adel Tlatli qui sait bien que faute de pression de résultat, il aura le devoir de bien figurer. Au niveau du jeu intérieur, il sait aussi qu’il sera très content d’avoir un pivot costaud par exemple. Cependant, a-t-on pensé à l’équilibre de la sélection et à sa stabilité si l’on opère de gros changements?
Même si techniquement, un joueur de haut niveau peut vite s’intégrer à un système de jeu, il est difficile de prévoir si l’intégration dans le groupe se passera sans douleur. Le risque de rejet, de clans et même de division, comme c’est le cas de toutes les sélections au monde, sont des imprévus qui restent d’actualité. Il faudra se décider dès maintenant sur l’hypothèse de convoquer ou non des Tunisiens qui jouent à l’étranger. Il faut également préparer le terrain à ces joueurs, notamment du côté des anciens. C’est capital à notre avis.
Aller au Mondial avec la même ossature au risque d’affronter des sélections plus aguerries, ou innover et ouvrir la porte aux nouveaux «pros» au risque de perdre l’homogénéité, ce sont les deux cas extrêmes. Entre les deux, tout un travail de sape à faire pour maintenir la solidarité du cinq national.
Rafik EL HERGUEM
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