09 février 2010

SENEGAL : Malick Bachir Diop (Entraîneur de l’Ugb) - ‘On sera plus agressif pour monter sur la plus haute marche du podium’

L’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis reste intouchable depuis le début du championnat National 1 Masculin. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, son entraîneur Malick Bachir Diop raconte son parcours du combattant.

Wal Fadjri : Depuis quand êtes-vous à la tête de cette équipe de l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis ?

Malick Bachir Diop : J’en suis à mon quatrième mois. Normalement, je devais coacher l’équipe féminine du Saint-Louis basket club (Slbc), mais c’est au dernier moment que le staff technique de l’Ugb m’a sollicité pour prendre les reines de l’équipe. Après plusieurs réflexions, je me suis dit pourquoi pas. D’autant que l’équipe avait fait une bonne prestation l’année dernière en terminant vice-champion du Sénégal. J’ai accepté l’offre, en ayant en tête d’offrir cette année à cette équipe tous les titres. Et je suis sur la bonne voie (Rires).

Wal Fadjri : Après quatre mois, vous êtes parvenu à faire des résultats…

Malick Bachir Diop : (Il coupe) C’est parce que j’ai bien travaillé et seul le travail paie. En plus, mon intégration n’a pas été difficile parce que quand je suis arrivé à l’Ugb, j’y ai trouvé tous les moyens qu’il fallait pour faire des résultats. Les dirigeants de l’équipe m’ont accueilli à bras ouverts et ont pris des mesures d’accompagnement. Sur le plan du collectif, j’ai trouvé aussi des joueurs disciplinés, courageux et travailleurs. Je n’ai jamais eu de problème avec un joueur. Ce sont des gosses qui se respectent et qui respectent mes consignes. Je ne veux pas citer de noms, mais il y en a parmi eux qui me donnent envie de travailler. Parce qu’ils savent ce qu’ils veulent.

Wal Fadjri : Quel a été votre objectif initial ?

Malick Bachir Diop : J’avais comme objectif de porter l’équipe au plus haut sommet, faire de sorte qu’elle remporte toutes les coupes qu’elle a perdues l’année dernière. C’est possible de le faire et nous sommes sur la bonne voie. Qui me connais sait que je suis un gagneur. Pour preuve, quand on me confiait l’Us Louga, l’équipe venait juste de monter en première division. Beaucoup de gens minimisaient alors le club lougatois, mais par la grâce de Dieu, j’avais réussi à disputer la finale de la coupe du Sénégal, en terminant cinquième du championnat. En ce moment, j’avais de bons joueurs, expérimentés. C’est ce qui se passe actuellement à Saint-Louis. On a une équipe de jeunes et nous croyons que cette année sera la bonne. Et vous verrez une nouvelle équipe de l’Ugb. Chaque match sera différent de l’autre. Nous avons un plan de jeu qui consiste à faire des études sur l’adversaire. Nous restons des jours à étudier le système de jeu de nos adversaires. C’est pourquoi il nous est facile de faire la différence à chaque fois que de besoin. On sera beaucoup plus agressif, rien que pour aller sur la plus haute marche du podium.

Wal Fadjri : Quelles sont les forces de votre équipe ?

Malick Bachir Diop : A l’Ugb, c’est l’interchangeabilité qui fait la différence. Par exemple, si vous allez à Gorée ou à Bopp, il n’y a que six ou sept joueurs. Mais à l’Ugb, on fait tourner onze à douze joueurs par match. Il y a aussi la personnalité. Les joueurs sont des professionnels, ils n’ont pas peur de perdre, ils sont toujours optimistes. A la mi-temps du match retour contre Bopp, on a été dominé (27-24), mais dans les vestiaires, les joueurs ont cru à la victoire. Et ils ont réussi à faire la différence.

Sur le terrain, ils constituent une famille. Il n’y a pas d’individualité. Ils sont collectifs et leur rythme de jeu est fou ! Ils se parlent, se donnent des conseils et chacun essaie de corriger son partenaire à chaque fois qu’il commet des erreurs. C’est ça l’esprit de groupe et c’est ce qui fait gagner mon équipe.

Mais il nous reste un long chemin à faire, car beaucoup de matches qui nous restent, se joueront à l’extérieur. Mais Marius Ndiaye n’appartient à personne. Toutes les équipes se valent ici. Quand je fais un déplacement à Dakar, je dis à mes joueurs : ‘Faites comme si on recevait à Saint-Louis.’ Dieu merci, nous avons réussi à enregistrer deux victoires à Dakar, l’une contre Police et l’autre face à Bopp. Ainsi, nous comptons renforcer notre effectif durant les prochaines sorties à Dakar. Vous verrez une autre équipe de l’Ugb avec de nouveaux hommes forts.

Wal Fadjri : Quel a été le match le plus difficile disputé par l’Ugb depuis le début de la saison ?

Malick Bachir Diop : C’est le match que nous avons joué lors de la huitième journée contre Bopp. C’est un match très difficile. Une rencontre où l’adversaire nous a posé beaucoup de problèmes. Mais cela est dû à un manque de préparation. Comme je l’ai tantôt dit, les joueurs étaient partis à Touba et ils sont revenus le vendredi pour décoller le soir et arriver à Dakar la nuit vers minuit. Durant tous les quarts-temps de ce match, il fallait courir derrière le score. Mais on était conscient qu’on aurait le gain du match. Et on a réussi à remporter la manche alors que notre meilleur joueur Mor Faye n’a pas joué. C’est une rencontre que nous avions préparée sur le plan défensif. C’est pourquoi on n’a pas beaucoup misé sur les tirs primés. L’effectif n’a pas tourné comme je le souhaitais, mais ça viendra.

Wal Fadjri : S’il fallait tirer un bilan à mi-parcours, quelle serait votre plus grosse satisfaction ?

Malick Bachir Diop : C’est d’avoir dominé mes adversaires durant toute la phase aller du championnat. C’est génial de diriger une équipe qui est restée invaincue après huit journées. C’est un bilan positif. D’autant plus que Bopp a enregistré sa troisième défaite et l’Us Gorée a été battue par le Saint-Louis basket club ce week-end (Slbc -Us Gorée ; 62-59 Ndlr). Maintenant, nous allons nous concentrer sur notre prochaine sortie face au Slbc. Ce sera un vrai derby saint-louisien.

Wal Fadjri : Quelle stratégie de jeu adoptée pour maintenir votre invincibilité ?

Malick Bachir Diop : Nous allons renforcer notre attaque en zone et augmenter le travail. Il sera question de reconduire les deux séances de travail par jour et nous aurons largement le temps de combler nos lacunes en défense et en attaque. Quand on est fort en défense, il faut se mettre en attaque, parce que toutes les équipes nous attendront en attaque. Puisqu’ils vont chercher à nous empêcher de marquer 80 points. Ce sera le travail à abattre et on s’y mettra.

Propos recueillis par Papa Bakary KAMARA http://www.walf.sn