SENEGAL : Finales coupes du maire de Dakar dimanche : Double confrontation Duc-Bopp

Ce dimanche dans l’après midi à Marius Ndiaye, les finales de la coupe du maire de Dakar en basket, proposent des affiches inédites avec une double confrontation entre le Duc et Bopp en dames et messieurs. Une première que les deux clubs abonnés aux titres et aux gloires mais aux trajectoires différentes, abordent et préparent avec sérénité. Entre Bopp estampillé meilleur club du circuit féminin dans les années 1970 à 1980 et le Duc qui a fait une Opa sur les compétitions féminines à partir de la décennie 1990, on partage désormais presque les mêmes ambitions : faire aussi des conquêtes masculines. Bopp n’a-t-il pas remporté tout dernièrement la très convoitée coupe Saint Michel aux dépens du ...Duc ? Les retrouvailles de dimanche promettent beaucoup. Çà et là, on jure la main sur le cœur qu’après les incidents qui ont émaillé la finale de la coupe Saint Michel et qui, avec la suspension d’un an avec sursis et une amende infligée par la ligue de Dakar au Duc, avait fini de plonger le basket dans une crise de plus d’un mois, le fairplay va prévaloir. « Avec la fédération et la ligue, nous avons situé les responsabilités, confie le président du Duc, Pape Ousmane Diallo, rencontré avant-hier au terrain de basket de l’université. Si tout le monde tire les leçons de ce qui s’est passé, il n’y aura pas de problème. Ce sont d’ailleurs nos supporters qui avaient pris la décision d’aller rencontrer la ligue ».

Aujourd’hui, visite du camp universitaire où l’on estime que les deux équipes « sont habituées aux grands rendez-vous » non sans avouer que « cela pose des problèmes sur le plan matériel avec un seul local pour regrouper deux équipes en finale”.

Duc : quand les « Grands chelemistes » font des émules

Club le plus titré d’Afrique (vainqueur de la coupe d’Afrique des clubs champions féminin en 1993,1997 et 1999) et du Sénégal, le Dakar université club (DUC) veut désormais se conjuguer au masculin. Une finale de la coupe Saint Michel perdue aux dépens de Bopp, une autre à disputer dimanche contre le même adversaire Bopp, sans compter une qualification aux quarts du play-off masculin, cela vous classe une formation. Cela faisait une éternité que les basketteurs de l’université de Dakar n’avaient pas connu pareils bons résultats. A la barre, le magistrat Pape Ousmane Diallo, président de la section de basket, plaide « qu’il faut reconnaître que depuis trois ans, l’équipe est sur la pente ascendante, avec un socle qui est resté ». Il y a aussi « une grande solidarité entre les joueurs qui sont des étudiants qui vivent ensemble et sont très disciplinés. Contrairement aux filles qui sont contractuelles au Coud, certains ne sont même pas boursiers à l’université mais se donnent à fond ». Last but not least, « il y a le travail de Parfait, le coach, ancien joueur qui se donne entièrement et qui a fait de l’équipe des garçons son patrimoine ». Dimanche, le coach qui n’a pas connu en tant que joueur le bonheur de remporter des trophées, voudrait bien avec un groupe composé entre autres de Martin Badiat, El Hadj Malick Ndiaye, Pape Maguette Dione, Mamadou Ndiaye, Diène, des juniors Alssesse Badji, Dioudia Niang, Youssoupha Ndiaye, Ousseynou Laye et autre revenant Babacar Touré (ex : JA), combler ce manque. « Avec presque le même effectif, nous avons conservé nos acquis et travaillé nos lacunes. Notre objectif est de faire une belle saison. Il ne faut pas y aller avec l’esprit revanchard ; il faut oublier la finale de la coupe Saint Michel perdue et y aller sans pression et jouer notre basket. Bopp aura un ascendant psychologique ».

Des « Duchesses » en outsiders

A ceux qui considèrent que ce point psychologique, les Duchesses, « Grand chelemistes » à profusion ces quinze dernières années et qui l’ont emporté deux fois en autant de sorties cette saison en championnat, devraient l’avoir face aux Boppoises, leur coach Dame Diouf prend le contre-pied. Dimanche, ses protégées se présenteront en outsiders et pour cause.

« Au cours de la saison, nous avons perdu notre scoreuse Aminata Diop (partie en Espagne) et cela s’est fait sentir dans notre rendement offensif. Tout se jouera dans la gestion du groupe et de notre état physique. Il faudra bien gérer notre groupe pour tenter de faire un holdup. » Il est vrai qu’avec les retraites des internationales Adama Diakhaté et Anta Sy, les retours de Awa Diamé (au Saint louis basket club), le crû de cette saison n’a pas la même valeur et la même puissance que dans un passé récent avec une saison sans défaite en 2007. « Au début, il y a un grand nombre qui n’y croyait pas. Mais quand on juge les forces en présence, on sait qu’avec beaucoup de solidarité, un bon état d’esprit et un travail collectif, on pouvait s’en sortir. Bopp a un gros effectif. Dès le début, tout le monde en faisait le favori des compétitions. Seulement, sur le plan psychologique, nos filles sont bien armées ». A force de truster les titres, Adja Bineta Mbaye, Khady Diakhaté et les leurs sont sans doute convaincues que rien de grave ne pouvait plus leur arriver, « même si le départ de Aminata Diop complique les choses ».

Pour une équipe qui présente difficilement douze joueuses interchangeables et qui accuse un autre départ, celui de la meneuse malienne Mariétou Diarra « appelée en présélection par son pays », l’expression « un être vous manque et tout est dépeuplé » trouve toute sa pertinence. Le Duc qui gagne c’était celui des dames : dimanche, les messieurs voudraient bien suivre la voie tracée dans une finale que leur coach Sir Parfait Adjivon considère d’abord comme une fête ». Ainsi soit-il !
El Hadj Mamadou DIOUF