SENEGAL : Mathieu Faye ancien international de basket - « Nous ferons valoir notre parole, nos idées… »
Retenu sur la liste des cooptés du ministère du sport, Mathieu Faye, animateur du Collectif des Basketteurs sénégalais (Cbs) au lendemain de la défaite des “Lionnes” aux championnats d'Afrique à Dakar, est resté sur sa faim après la constitution du nouveau bureau de la Fédération. Dans cet entretien, l'ancien champion d'Afrique, le premier “Roi“ du basket sénégalais n'a pas caché sa déception et émet aujourd'hui, des doutes sur la volonté des uns et des autres à servir le basket sénégalais..
Vous faisiez partie des cooptés du ministère des Sports dans le Comité directeur de la Fédération de Basket. Après l'élection du nouveau bureau, quelle lecture pouvez-vous faire du scénario qui a sanctionné cette élection ?
Je pense qu'il n y a pas eu assez de débats pour les 27 membres afin de dégager un consensus. Comme le système veut qu'il y ait des cooptés et des élus, je pense que d'entrée les élus se sont ligués pour installer leur propre bureau tout en oubliant royalement les 9 cooptés. Si on avait jaugé les capacités et les valeurs de chacun d'entre nous, le bureau aurait pu se constituer autrement que comme il l'est. L'élection m'interpelle sur la volonté de vouloir servir le basket. Parce que quand j'entends dire, au départ, qu'ils ne seront pas dirigés par des cooptés, je me dis qu'ils n'ont pas fait preuve de recul, d'une certaine volonté de vouloir travailler pour le basket et rien que pour le basket. Le collectif des basketteurs du Sénégal (Cbs) était minoritaire. Il n'était pas contre les élus. Ces derniers se sont ligués d'un coup pour dire que ceux qui sont issus du Cbs ne nous dirigeront pas. C'est dommage car c'est le basket qui en pâtira. Parce que ce qu'il était d'un bon ton que les gens se réunissent.
Mais, est-ce qu'on peut tout de même faire confiance à cette nouvelle équipe ?
Tout le mal que je leur souhaite c'est qu'il puisse réussir. Ce n'est pas parce qu'on ne fait pas partie du comité directeur que l'on ne va pas leur souhaiter de réussir. Nous faisons partie jusqu'à présent du comité directeur. Nous ferons tout ce que l'on doit faire pour que le basket aille de l'avant. C'est le but du jeu. Mais, nous ferons aussi valoir notre parole, nos idées. Nous allons nous réunir, nous serons présents jusqu'à preuve du contraire. Je serais le premier à œuvrer pour soutenir le basket.
Vous avez néanmoins des exigences ?
Je n'en ai jamais eu.
Mais, quelle est selon vous les urgences du moment ?
L'urgence est de remettre le basket à niveau. Au niveau des ligues, il y a un déficit. Il y a aussi un quiproquo monstre au niveau des équipes nationales. On patauge vraiment dans le flou. Il va falloir mettre une politique pour re-dynamiser tout cela. Remettre le mini-basket, les petites catégories, le championnat de 1er et 2e division, les compétitions. Il y a beaucoup de travail à faire à la Fédération sénégalaise de basket.
Quel sera, selon vous, l'apport de la tutelle dans tout ce travail ?
C'est aux autorités de le définir. C'est une question à laquelle je ne peux pas répondre.
Quels sont selon vous les points auxquels on doit se pencher ?
Le basket doit trouver les moyens additionnels pour asseoir la politique. Tout ne peut pas venir du ministre ou des autorités. A ce propos, nous sommes une frange du comité directeur qui, à travers les connaissances, les contacts, les entrées, à faire face à ce besoin en essayant d'amener des moyens additionnels conséquents. Cela, je peux le garantir.
Il y a un reproche que l'on fait à certains anciens joueurs comme vous. C'est de ne pas s'être réellement impliqués dans le développement de leurs anciens clubs ?
C'est trop facile de dire qu'ils ne s'impliquent pas dans leurs clubs. Au niveau du Cbs, les gens s'impliquent dans leur club ;, mais ils ne le crient pas sous tous les toits. Cela se fait de façon anonyme. Pour ce qui concerne la Jeanne d'Arc, cela ne date pas d'aujourd'hui. Je suis de la Ja ; et ce que je fais je ne le dis à personne. Il y a des autorités comme Mamadou Sow qui sont là et qui peuvent le témoigner. Ce n'est pas moi qui vais dire ce que j'ai fait ou je n'ai pas fait à la Jeanne d'Arc. Aujourd'hui, nous sommes dans une posture où ce n'est pas uniquement dans nos clubs qu'il faut intervenir ; mais c'est au niveau du basket national. Ce sera à la Ja, au Diaraf ou au niveau du Saint Louis basket club. Dans ce dernier club, les gens peuvent dire aussi ce que j'ai fait là-bas.
Donc quel est l'appel que vous pouvez lancer en direction des anciens basketteurs ?
Leur combat continue toujours. Parce que depuis quelque temps le courant passe entre les basketteurs et basketteuses. Nous parlons le même langage, on est tous ensemble. Nous aurions pu le faire un peu plutôt. Mais mieux vaut tard que jamais. Au niveau du Cbs, les anciens basketteurs et basketteuses ont`un rôle à jouer. Le Cbs en France aussi a un rôle important à jouer. Les gens sont en train de se mobiliser. Nous ne sommes pas dans la logique de dire que l'on va aider tel club et non un autre. Nous sommes dans une logique et nationale du basket sénégalais
Est ce vous êtes toujours liés avec l'équipe nationale de la Côte d'Ivoire dont vous étiez l'un des managers ?
Je ne suis plus avec l'équipe ivoirienne. J'avais beaucoup plus de temps et j'avais formulé une demande à la fédération sénégalaise qui y a opposé une fin de non-recevoir. J'ai eu des amis qui m'avaient demandé de prêter main-forte à la Côte d'Ivoire. C'est ce que j'ai fait en l'espace d'un championnat d'Afrique et les résultats ont suivi.
Est ce que vous êtes aujourd'hui prêt ou intéressé pour prendre en charge une équipe nationale ?
Je pense que je serais plus utile ailleurs dans un autre registre qu'entraîner l'équipe nationale du Sénégal. C'est ce que j'ai fait avec la Côte d'Ivoire et que j'ai déjà fait, il y a très longtemps avec certaines équipe africaines qui se préparaient pour des différents championnats du monde.
Dimanche 31 Août 2008
Amadou Lamine NDIAYE