SENEGAL : 20è championnat d’Afrique féminin des nations : Paniers ouverts
A compter d’aujourd’hui et jusqu’au 30 septembre 2007, Dakar et Thiès abritent le 20ème championnat d’Afrique féminin des nations de basket. Douze sélections nationales d’Afrique réparties entre deux groupes de six devraient prendre part à ce cinquième rendez-vous de l’élite féminine du basket en terre sénégalaise. Dans le groupe A à Dakar on retrouve le Sénégal (détenteur du record de victoires 10 : 1974, 1976, 1979, 1981, 1984, 1990, 1992, 1997, 1999 et 2000), Mozambique, Côte d’Ivoire, Tunisie, Mali, Madagascar champion en 1970. Le groupe B est composé Groupe B du Nigeria (champion en 2003 et 2005), de la RD Congo ex Zaïre (championne en 1983, 1986 et 1994), de l’Angola, du Cameroun, du Kenya (2è en 1992 à...Dakar) et du Cap Vert. Outre le sceptre continental détenu par le Nigeria depuis deux éditions (2003 et 2005), le visa pour le tournoi féminin de basket des Jeux olympiques de 2008 en Chine est l’autre enjeu de cette compétition. Avec le nouveau système de compétition mis en place par la FIBA Afrique, les formations participantes sont divisées en deux poules où les équipes classées aux quatre premières places disputeront des « quarts de finales croisés ». Les quarts de finale, demi finales se disputeront a Dakar. Quant aux matches de classement ils auront lieu à Thiès.
Sénégal, Nigeria, Mali, Mozambique, RD Congo, les trois premières places du podium ne devraient pas échapper à ce « cinq majeur ». Avec le Nigeria parmi les « grands », le Sénégal dont la majorité des joueuses de la dernière génération dorée a pris sa retraite (Mame Maty Mbengue, Anne Marie Diokh, Khady Diop, Aminata Kane, Nathalie Sagna, Khady Sall, Mborika Fall, Coumba Cissé entre autres) et la RD Congo qui, depuis plus de vingt ans, régnaient sans partage, ont désormais plus qu’un sérieux concurrent. La preuve en a été administrée à Abuja en décembre 2005 où les « Ladies Tigers » emmenées, par la nouvelle icône du basket africain, la véritable clutch player Mfon Udoka ont triomphé devant les « Lionnes » en finale.
Désormais pour le leadership continental chez les féminines en mutation, il faudra compter avec le pays le plus peuple d Afrique.
Pour la première fois depuis longtemps les « Lionnes » du directeur technique national et coach Maguette Diop (vainqueur des Can 1997, 1999 et 2000) aborderont un championnat d’Afrique féminin des nations sans être les super favorites car les Nigérianes double championnes en titre demeurent des candidates crédibles au sacre suprême. Sans compter les Congolaises, les Maliennes et les Mozambicaines. Jamais les jeux n’ont été aussi ouverts. Presque une révolution.
Retrouvailles sénégalo nigérianes très attendues
Il est loin le temps ou le basket féminin sénégalais dominait outrageusement le continent (vainqueur 10 fois en 19 éditions de championnat d Afrique) et ou la perte d’un titre constituait une surprise. Car depuis 2003, un autre pays constitue le nouvel épouvantail, le Nigeria vainqueur des deux dernières éditions du championnat d’Afrique féminin des nations (2003 à Maputo et 2005 à Abuja). Le règne sans partage des « Lionnes », ou la bataille pour le leadership entre les Sénégalaises et les Zaïroises entre 1983 et 1997, est à ranger dans l’armoire aux souvenirs.
Le souvenir nous est resté vivace comme si c’était aujourd’hui. Lors du tournoi féminin de basket des 9e Jeux africains (du 11 au 23 juillet 2007), le Nigeria s’est imposé face au Sénégal en match de poule (66 - 64). En finale, les « Lionnes » ont pris leur revanche sur les « Ladies Tigers ». Entre les deux valeurs étalon du basket féminin continental et super favorites du 20e championnat d’Afrique féminin des nations (du 20 au 30 septembre 2007 à Dakar et à Thiès, au Sénégal), le Nigeria qui a ouvert la succession des « Lionnes » au titre de champion d Afrique en 2003 a Maputo et le Sénégal, les retrouvailles promettent beaucoup.
Avec la révolution qui s’est opérée au sommet du basket féminin continental, nul doute que les prétendants seront un peu plus nombreux. Le Sénégal qui n’a jamais perdu un championnat d’Afrique féminin sur ses terres (vainqueur en 1976, 1981,1984 et 1992 à Dakar) aura avec le Nigeria la faveur des suffrages. Avec une formation de forte influence française (Bineta Diouf, Astou Traoré, Jeanne Senghor, Awa Guèye, Fatou Balayara Ndiaye, Ndèye Ndiaye) et américaine (Aya Traore), de très fortes individualités sur les ailes (Adama Diakhaté, Aya Traoré, Awa Guèye), et à l’intérieur (Bineta Diouf, Astou Traoré, Jeanne Senghor, Ndèye Ndiaye, Anta Sy), le directeur technique national et coach des féminines Maguette Diop a les moyens de concocter un cocktail détonnant. Mais pour pratiquer ce basket rapide qui est leur marque de fabrique, il faudra que les meneuses comme la talentueuse Mame Diodio Diouf (Suisse) et Fatou Balayara Ndiaye soient dans le tempo. L’expérience de ces joutes (seule Adama Diakhaté 1990, 1992, 1997,1999 et 2000 et Anta Sy 1997) Awa Guèye et Bineta Diouf (1999 à Johannesburg) en ont dans ce groupe connu les joies d’une victoire continentale) qui faisait la force des basketteuses sénégalaises qui commencent un autre cycle. Avec le Nigeria double champion d Afrique en titre (2003 et 2005), l’ordre établi depuis des deux décennies chez les féminines (depuis 1981 précisément) avec un duo de favoris (le Sénégal et la RD Congo ex Zaïre qui se sont partagé les lauriers) a été complètement bouleversé. Les « Ladies Tigers » dont la plupart viennent des Etats-Unis comptent en leur sein l’une des basketteuses les plus complètes de l’histoire du circuit féminin continental. Sur un parquet la clutch player Mfon Sunday Udoka, car c’est d’elle qu’il s’agit, sait tout faire. Ailière, elle excelle à l’intérieur et à la mène. A côté d’elle, une autre joueuse à tout faire Amachree Mactabene, ou les intérieurs Olejabi Funmkayo Asha Mohammed ne sont pas des manchots.
Maliennes et Mozambicaines en embuscade
Seulement les Nigérianes qui savent alterner jeu rapide et jeu lent souffrent de la « Udoka dépendance ». Si elle va le Nigeria triomphe, si Udoka tousse les « Ladies Tigers » éternuent. A côté du duo Sénégal-Nigeria, une fois n’est pas coutume ce n’est pas la RD Congo, mais le Mali, le Mozambique et l Angola qui ont la faveur de nos suffrages.
Le Mali avec Hamchetou Maiga qui après avoir fréquenté la Wnba a survolé cette année le championnat de France, Sadio Sangharé, Aminata Sinita, Kadja Touré, Aminata Sérémé et autres Fatoumata Touré, présentera une équipe qui a beaucoup de vécu. S’il y avait une palme à décerner à la nation la plus performante en petites catégories cette saison, la FIBA Afrique n’aurait pas hésité à choisir le pays du président Hamane Niang présent presque sur tous les fronts du monde. Et puis au Sénégal, Hamchetou Maiga et Sadio Sanghare qui sont les premières étrangères à porter les habits de « Reine » (traduisez meilleure basketteuse) sous les couleurs du Dakar université club (Duc), ne seront pas en terrain inconnu. Dans un pays ou leur label est reconnu, les Maliennes seront en pleine confiance. 2007 pourrait être une apothéose pour le basket malien dont le Djoliba en club s’est tressé des lauriers continentaux en 2005 à Bamako. Le Mozambique qui retrouve ses stars, le pivot Nica Gemo et l’ailière Flavia Anizeira et dont on annonce le retour de son excellent pivot Clarisse Machawangana (ex Wnba ) et d’autres joueuses de qualité comme Marta Monjane est un outsider très sérieux pour le titre. L équipe de la meneuse de classe Deolinda Ngulela (MVP du CAN 2003), est l’une des rares équipes africaines à exceller aussi bien dans le jeu intérieur qu’extérieur. Seulement les Mozambicaines ne font pas souvent preuve d’une dureté au mal. L’Angola d’une des basketteuses qui fait partie des plus régulières, Irene De Guerreiro (présente en championnat d’Afrique depuis 1992), ne vaut la plupart du temps que par son jeu extérieur. Une lacune qui limite les ambitions de l’une des joueuses les plus adroites à 3 points, Irene De Guerreiro. A côté de ce « cinq majeur », la RD Congo pourrait elle aussi avoir des prétentions. Mais son pivot, machine à points et rebondeuse hors pair Pauline Nsimbo Akonga, est trop esseulée pour réussir des miracles. A moins que la puissante, efficace et talentueuse Mwadi Mabika ne réapparaisse. Sinon la combativité ne pourrait remplacer le talent.
Pour la Tunisie dont la seconde place derrière le Sénégal en 2000 est restée sans lendemain, Madagascar scotché à son titre de 1970, le Cameroun souvent performant à chacune de ses rares apparitions, le Kenya, irréguliers dans leurs apparitions et le Cap Vert qui devrait continuer son apprentissage du haut niveau, on attend les premiers « entre deux » pour juger. Seulement le Kenya et le Cameroun devraient être très à l’aise dans le rôle de coupeurs de tête. Mais avec le système de compétition qui qualifie 4 pays sur 6 par poule tous les « grands » devraient se retrouver en quart de finale.
Les groupes Groupe A à Dakar : Sénégal, Mozambique, Cote d Ivoire, Tunisie, Mali, Madagascar.
Groupe B à Thiès : Nigeria, RD Congo, Angola, Cameroun, Kenya, Cap-Vert
Programme du jour Stadium Marius Ndiaye de Dakar 15h30 : Cérémonie d’ouverture 17 h : Sénégal - Côte d’Ivoire
Stars à gogo
Avec la non sélection de son icône Astou Ndiaye, première et seule « Lionne » à intégrer la très sélect Wnba (la version féminine de la Nba) et championne d’Italie cette saison, l’équipe sénégalaise aura comme tête de file les machines à points, Adama Diakhaté et Awa Guèye, l’autre ailière, la très talentueuse Aya Traoré sans compter le pivot Astou Traoré ou Ndèye Ndiaye ou encore la meneuse Mame Didio Diouf. La Malienne aux mains expertes Hamchetou Maïga devrait être exacte au rendez-vous. Les Mozambicaines Clarisse Machwangana, Anna Flavia Anizheira, Nica Gemo, les Nigérianes Mfon Sunday Udoka (meilleure basketteuse d’Afrique à l’heure actuelle) et Amachree qui ont étalé leur savoir faire sur les parquets américains et européens, seront sans nul doute les locomotives de leurs différentes sélections et surtout les principales attractions du tournoi. A côté des retrouvailles très attendues entre le Sénégal, référence sur le continent, et le Nigeria le nouvel épouvantail qui perturbe le sommeil des « Lionnes », la bataille pour le titre de meilleure joueuse (MVP) du continent détenue par la Nigériane Mfon Udoka fera rage sur les parquets de Dakar et de Thiès.
Cheikh Hadjibou Soumaré chez les « Lionnes » : « Tout le peuple sénégalais est derrière vous »
Le Premier ministre Cheikh Hadjibou Soumaré, accompagné du ministre des Sports, Issa Mbaye Samb, a rendu hier, une visite de courtoisie à l’équipe nationale féminine en son lieu de regroupement. Une visite fort appréciée par les « Lionnes » et leur encadrement.
A quelques heures de sa rencontre, cet après-midi, avec la Côte d’Ivoire en ouverture du 20ème championnat d’Afrique des nations de basket, l’équipe nationale de basket a reçu la visite du Premier ministre. « Je suis venu au nom du chef de l’État pour vous apporter son soutien et celui de tout le Sénégal. Je suis heureux en venant vous voir de trouver vos aînées qui restent une référence et qui ont beaucoup apporté au Sénégal. Aujourd’hui étant avec vous, vous serez davantage galvanisées pour ne penser qu’à votre pays quand vous serez sur le terrain. Le chef de l’État m’a demandé de tout faire pour venir ici vous apporter ce soutien et vous encourager. Tout le peuple Sénégalais est derrière vous. Nous ferons tout notre possible pour vous soutenir. Vous serez dans le terrain pour défendre les couleurs de votre pays. Vous penserez aussi aux sacrifices consentis par votre entraîneur. Ayez toujours en tête tout ce que vos aînées ont fait pour ce pays et que nous ne pouvons jamais oublier », a soutenu le PM.
Pour l’entraineur Maguette Diop, cette visite après celle effectuée par le ministre des Sports, Issa Mbaye Samb, est une grande source de motivation. « Cela nous suffit largement dans la bataille que nous allons entamer pour défendre les couleurs du Sénégal. On a fait une bonne préparation. Ainsi, on fera tout ce qui est possible pour gagner la coupe ». Le Président de la fédération de basket a abondé dans le même sens. Il a qualifié la visite de réconfortante avant ce championnat d’Afrique très important pour l’équipe nationale féminine. « On va à la reconquête du titre africain et aussi une place pour les Jeux olympiques de 2008. Donc, ces championnats d’Afrique sont un événement important et d’un enjeu capital. Cette visite est source de motivation et d’encouragement ».
OUMAR NDIAYE
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