TUNISIE : Au profit de la sélection, au détriment des clubs

Les clubs contestent le fait de jouer deux fois par semaine, alors que la sélection en profite pour préparer les qualifications du championnat d’Afrique. Dilemme.
Juste après la décevante prestation du cinq national au dernier championnat d’Afrique (Algérie : août 2005) où il a terminé 8e, les responsables de la sélection ont évoqué la mauvaise préparation : pas de rassemblements suffisants, pas de tests de haut niveau.
Maintenant, nous avons un nouveau bureau fédéral et une nouvelle DTN qui gèrent la sélection. L’une des priorités, lors de la mise en œuvre du calendrier 2006/2007, étant de dégager la compétition autant que possible de façon à réserver le temps nécessaire à l’équipe nationale pour se préparer au championnat d’Afrique. En même temps, on a évité aux clubs des matches les mercredis et samedis. La formule retenue et le premier calendrier établi devraient réduire les journées du mercredi. Même si la formule demeure assez discutable (elle permet au dernier classé de la première phase de pouvoir jouer le play-off, quel enjeu alors?!), le premier calendrier a respecté en quelque sorte la réalité des clubs et des joueurs. Sans pour autant toucher au programme de la sélection riche en rendez-vous, mais pas tous respectés.

Les éliminatoires et la case départ !

Ce projet de calendrier a été remplacé par un deuxième, complètement différent avec des rencontres de la première phase deux fois par semaine. L’équipe nationale en profitera pour jouer le tournoi de Jordanie (décalé du mois d’août vers le mois de novembre, apprend-on). Un tournoi amical en Algérie, avant de chercher sa qualification pour le championnat d’Afrique le 7 février.
C’est là, le cœur du problème. D’habitude, la qualification se dispute vers la fin de la saison (avril ou mai), mais le FIBA-Afrique a fixé la date vers le mois de février (ce qui ne constitue pas une contrainte imprévisible!). «Du coup, nous étions obligés de réviser le calendrier pour permettre à la sélection de disputer le tournoi de Jordanie, retardé pour le mois de novembre. L’objectif est d’assurer une préparation sérieuse pour les qualifications. Il n’y avait pas d’autres choix», souligne le DTN, Naceur Ghrib. Ces qualifications tiennent leur importance du fait qu’elles qualifient au championnat d’Afrique des nations et aux Jeux africains.
Ce que nous comprenons de l’explication officielle à propos du remaniement du calendrier, c’est que l’on a cherché l’intérêt de la sélection. Un tournoi du calibre de la Jordanie — même décalé — ne peut être refusé, car il s’agit de réussir les qualifications zonales.
Ainsi on n’aura plus d’excuses ! Trois semaines en novembre (du 5 au 10 en Turquie et du 15 au 24 en Jordanie), deux semaines en décembre (du 17 au 31 stage et tournoi en Algérie), et presque deux semaines de janvier (stage et accueil du 23 janvier au 5 février).
Voilà le programme qui devra toutefois être appliqué à la lettre.

Le risque de jouer mercredi

Revenons au calendrier. Au-delà des contraintes imposées par la FIBA-Afrique, nous nous retrouvons à la case départ. Les clubs n’auront pas leurs joueurs pendant presque tout le mois de novembre, mais devront en même temps payer salaires et charges fixes. Faute de championnat, on peut imaginer leur calvaire.
Pis encore, si on joue les mercredis, des chocs risquent de se dérouler devant des gradins vides. Ces chocs sont l’unique source de recettes des clubs. Qui a tort, qui a raison dans cette histoire ? Le jugement importe peu. Seule la manière de communiquer avec les clubs et de s’entendre sur le calendrier et sur des concessions mutuelles permettront d’arrondir les angles.
La sélection a le droit de préparer comme il faut ses échéances, mais les clubs ont leur quotidien et leurs difficultés. Un dilemme difficile à résoudre.
En tout cas, le championnat se jouera deux fois par semaine comme l’année dernière. Changer est parfois difficile !

Rafik EL HERGUEM