MAROC : Entretien avec M. Ramzi Berrada, président de la Ligue de la Chaouia)
« La construction du centre a éclipsé les autres chantiers de la fédération »
Après une année à la tête de l’une des plus importantes ligues du Royaume, M. Ramzi Berrada est plus que optimiste pour l’avenir du basket-ball au sein de sa ligue en particulier et national en général, reste tout simplement de bien choisir ses hommes pour pouvoir réaliser ses objectifs. Pour M. Ramzi l’avenir du basket-ball passe par un encadrement à la hauteur pour les jeunes qui restent la base principale pour atteindre les objectifs sportifs et éducatifs escomptées. A la fin de l’assemblée générale ordinaire de la ligue de la Chaouia, une assemblée majeure, puisque les débats furent plus que fructueux, nous avons rencontré pour vous M. Ramzi Berrada qui a bien voulu nous livrer ses impressions sur les activités de sa ligue et sur les perspectives du basket-ball national.
L’Opinion Sport : Pour votre deuxième année à la tête de la ligue comment voyez-vous l’avenir du basket-ball dans l’optique de ce qui se trame autour ?
M. Ramzi Berrada : Tout d’abord, je tiens à remercier votre journal pour l’intérêt qu’il porte pour le basket-ball en particulier. En ce qui concerne la ligue de la Chaouia nous sommes sur la ligne des objectifs que nous avons tracé, et ce malgré les difficultés que nous avons rencontré durant la saison, mais grâce à la volonté et l’abnégation de l’équipe dirigeante on a pu surpasser bien des obstacles.
Q : Peut-on dire que les équipes de la Chaouia conjugue le même verbe que vous ?
R : Malheureusement non, puisqu’on trouve certaines équipes qui n’arrivent pas à adhérer au changement et se mettre au diapason de la nouvelle donne que compte instaurer le bureau de la ligue.
Q : Des difficultés financières ?
R : Nul ne peut nier le problème financier, mais nous sommes là pour anticiper sur ce volet, et ce il faut pour ne pas dissimuler son échec contracté sur le plan sportif, donc il assumer jusqu’au bout ses responsabilités.
Q : La formation reste le tabou du basket-ball national ?
R : Nous sommes sur la bonne voie, et là la commission technique fait du bon travail en passant par toutes les catégories, puis nous allons mettre sur pied pour le mois de novembre un stage qui sera dirigé par M. Jean Marie Deganis, conseillé technique au sein de la fédération française. Pour ce stage les entraîneurs de la ligue sont invités à y prendre part.
Q : La participation au tournoi de Cahors (France) est devenue une tradition pour votre ligue ?
R : Plus qu’une tradition, c’est un devoir envers les jeunes de la ligue, à quoi bon de continuer à les faire jouer un championnat régional, si on ne pense pas à les faire jouer à un degré supérieur, nous permettons aussi de découvrir les réelles possibilités de nos jeunes. Il faut souligner que cette année la Chaouia s’est illustrée de belle manière, puis le jeune Réda Harras a été choisi meilleur joueur du tournoi. L’année prochaine nous comptons prendre part à deux tournois en France et l’Espagne (Benjamins et minimes).
Q : Des tournois de calibre international font défaut chez nous ?
R : C’est vrai au niveau des grands on voit très rarement l’organisation avec la participation des équipes étrangères chose qui touche de très près l’évolution du basket-ball national, ajouter à cela l’absence quasi-totalité de l’équipe nationale sur le sol marocain. En ce qui concerne notre ligue, on essaie de combler ce vide par l’organisation des tournois au niveau des jeunes, et l’année prochaine nous sommes en train de mettre sur pied un tournoi à grande échelle.
Q : Que manque au basket-ball national pour sortir de son anonymat ?
R : Chaque année les observateurs se disent que ça serait la bonne, mais à la fin on se retrouve au même point de départ, pourtant ce ne sont pas les moyens qui manquent, mais je pense que l’absence d’un vrai programme de restructuration est pour beaucoup, car il ne suffit pas de faire des promesses, mais il faut passer au travail, et faire à chaque fois son propre bilan. Puis on est trop clément avec soi-même, et là il faut avoir du courage pour dire que j’ai échoué, qui peut se vanter de ne jamais se tromper !?
Q : Où se trouve l’avenir du basket-ball national ?
R : Il se trouve à sa base, je veux dire par là au sein d’une nouvelle génération, aussi bien au niveau des équipes dirigeantes que chez les jeunes joueurs qu’il faut doter d’un encadrement à la hauteur.
Q : Le centre construit à Rabat ?
R : Le président depuis sa prise en main de la fédération a orienté ses efforts sur la construction du centre en oubliant les autres volets pour aller de l’avant avec cette discipline, on n’a pas une équipe nationale forte, une absence de continuité au sein de la commission technique, détection de joueurs évoluant à l’étranger en un mot, le centre reste un simple acquis sportif dans la mesure où il n’a pas sa propre salle de formation.
Q : La relation ligue-fédération ?
R : Je ne serais pas le seul à le dire, il y a un manque de coordination, puis nos doléances à chaque fois sont restées lettres mortes. La fédération la seule occasion où on peut vraiment la voir, c’est lors de l’assemblée de la ligue. A ce sujet, les responsables de la fédération doivent changer de politique, une fédération sans la contribution des ligues n’a pas de grande valeur. Le basket-ball est un jeu collectif, alors sa direction doit être de même.
Q : Votre avis sur la fédération actuelle ?
R : Il y a le président puis une ou deux personnes, mais le reste je ne vois personne capable d’apporter un plus au basket-ball national. Le président actuel est un homme intelligent, il doit s’entourer de même avec des personnes capables de discuter clairement de l’avenir du basket-ball, et non des personnes pour faire de la figuration à ses côtés.
Q : Comment voyez-vous la prochaine assemblée générale ?
R : Je la vois une assemblée majeure, il est temps que les responsables des clubs prennent conscience de la situation du basket-ball national. Q : La candidature de l’actuel président reste un dilemme ?
R : Lorsque M. Ben Abdenbi a pris les destinées de la fédération, une année après il a présenté une doléance que tout le monde a approuvé, que le mandat du président ne doit guère aller au-delà de deux mandats, l’histoire lui témoigne. Nous ne doutons pas de son abnégation vis-à-vis du basket-ball national, mais là c’est le règlement et il doit le respecter, si on veut faire l’impasse, alors c’est autre question qui se pose.
Q : La position de la ligue de la Chaouia durant l’AG ?
R : La ligue de la Chaouia a toujours eu une position claire dans les affaires qui touchent l’avenir du basket-ball. Croyez-moi nous n’allons pas déroger à la règle, et toutes personnes capables d’apporter un plus à la discipline, nous sommes là pour le soutenir.
Entretien réalisé par Saïd BEN CHERKI
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