12 septembre 2006

SENEGAL : Mondial Feminin - Canada-Sénégal (22h 45) : Magatte Diop : «On tentera le hold-up»

Les y voilà ! Jusque-là, les Lionnes projetaient leur destin dans le championnat du monde de basket-ball féminin. Ce soir à 22h 45 Gmt (19h 45 au Brésil), elles le jouent enfin sur un air de Samba, à Sao Paulo. Un Mondial au Brésil que les Lionnes attaquent dans le moins dur d’une poule de feu : le Canada.

Expédiée dans le groupe B avec l’Australie, la Lituanie et, bien sûr le Canada, l’Equipe nationale du Sénégal doit se glisser dans ses habits de lumière pour atteindre les huitièmes de finale d’une compétition que les Etats-Unis ont promis de vampiriser, malgré l’absence de leur mégastar Lisa Leslie. Magatte Diop, le sélectionneur national, appréhende la mission, mais n’en fait pas une mer à boire. Son but a un horizon plus lointain : «Il ne faut pas qu’on se leurre, notre objectif est de préparer une équipe compétitive pour gagner la prochaine coupe d’Afrique 2007 à Dakar. Maintenant, on y va pour représenter l’Afrique, pour faire aussi une participation honorable.» Pour effacer les cinq participations à une Coupe du monde (1975, 1979, 1990, 1998, 2000) sans jamais s’ouvrir la porte du second tour. Pour gommer aussi l’image pitoyable du basket sénégalais laissée par les Lions lors du dernier Mondial des hommes au Japon.

Magatte Diop refuse de se défiler devant le cahier de charges : «Le Sénégal a déjà fait de bonnes participations à la coupe du Monde, on n’a jamais été 16e et déjà en Allemagne (en 1998), on a été 13e, notre meilleur rang. Maintenant, il faut essayer de se qualifier au deuxième tour. Peut-être, c’est ce résultat qu’on attend de nous pour dire que la participation a été honorable. Et c’est possible avec cette équipe. J’ôte de ma tête l’idée de participer pour participer. Je ne dirais pas que je vais au Mondial pour gagner le titre, mais je dirais que j’y vais avec l’ambition d’être parmi les meilleurs. Depuis un certain temps, on est parmi les 16 équipes mondiales. Maintenant, il faut être parmi les dix premiers.»

Alors si l’envie prend sérieusement, Astou Ndiaye et ses coéquipières de se poser parmi le gotha mondial, elles ont, ce soir, une belle occase de prendre d’entrée une envergure mondiale. «J’ai dit aux filles que le seul match qu’on peut être sûr de gagner est celui qu’on va livrer en ouverture face au Canada mardi (aujourd’hui). On va tenter un hold-up», a dit Magatte Diop à l’envoyé spécial de l’Aps. Sans oublier de préciser sa pensée : «Cela ne veut pas dire qu’on fera montre d’une peur face aux autres équipes. Seulement, la Lituanie et l’Australie sont des nations reconnues du monde du basket et mieux loties que le Sénégal.»

Et pourquoi le Canada le serait-il moins ? «Parce que c’est l’équipe qu’on connaît le mieux pour l’avoir jouée en 2000 lors des JO de Sydney, explique le sélectionneur sénégalais. Le Canada nous avait battus un peu difficilement et le score était très serré durant le match. J’ai revu la casette du match pour rester persuadé qu’on peut les bousculer et les battre.» Le premier adversaire des Lionnes a terminé dernier du tournoi Eletrobras Cup qui avait réuni au Brésil jusqu’à vendredi dernier le Canada, le Brésil, l’Espagne et la Chine. Avec trois défaites, les Canadiennes ont concédé onze points d’écart (74-63) face à la Chine, vingt huit points (87-59) devant les Brésiliennes et 19 points (80-61) face à l’Espagne qui avait battu le Sénégal lors du tournoi de Vannes joué en France le 26 août dernier.

Passé le Canada, l’entraîneur des Lionnes, qui pleure toujours les absences de Aminata Nar Diop («sa taille nous manquera sous la raquette») et Awa Guèye («Je comptais énormément sur sa force de pénétration, son adresse et sa percussion»), s’en remet à peine à l’incertitude du sport : «L’Australie et la Lituanie seront très difficiles à battre parce que mieux cotées et produisant un basket qu’on connaît à travers tout le monde.»