03 août 2006

RD CONGO : Quelles leçons peut-on tirer du championnat de la Liprobakin ?

La saison 2006 étant clôturée

Les lampions se sont éteints sur la saison 2006 du championnat de la Ligue provinciale de basket-ball de Kinshasa " Liprobakin " depuis le jeudi 27 juillet dernier. Dans notre édition du samedi 29 juillet, nous avions dressé le bilan complet de ce qu’a été le championnat de la Liprobakin et celui de ses deux Ententes urbaines Est et Ouest. Dans cette édition, nous publions les leçons que nous avons pu tirer de cette saison et nous donnons quelques pistes de solution pour faire mieux la prochaine fois.

Constats

Il se dégage du bilan publié dans nos colonnes un fait qui saute aux yeux des férus du basket-ball kinois. L’édition 2006 de la Liprobakin a consacré le renouveau au sommet du basket kinois aussi bien chez les dames que chez les messieurs. Chez les dames, Hatari, champion du Congo en titre a pris le dessus face à Arc-en-ciel, champion de Kinshasa.

Aspects techniques

Chez les messieurs, l’Asb Kauka, éternel second a réussi par la plus petite différence qui puisse exister, à détrôner l’inamovible champion du Congo et de Kinshasa l’Asb Onatra pour ne pas le citer. Le score de 58-57 en sa faveur ayant sanctionné la finale en dit long. Un autre fait et non le moindre à relever est que les équipes masculines ont affiché une rivalité sans pareille. Aucune équipe ne descendait sur le terrain de jeu en victime expiatoire. L’on a ainsi assisté à de nombreuses rencontres restées mémorables. Bref, le vainqueur n’était connu qu’à la fin. Contrairement à la version féminine où l’écart était grand entre le sommet et le bas du tableau. Le vainqueur était trop souvent connu d’avance. Chez les dames, il y a lieu de relever la baisse de régime dans la quasi-totalité des grands clubs que compte Kinshasa, entre autres V.Club, Arc-en-ciel, Inss et Tourbillon qui a même loupé de jouer le play-off. Dragons qui avait commencé en fanfare le championnat en rivalisant avec les ténors a fini par dégringoler à la fin. Le niveau général des équipes était moyen au regard des maigres scores enregistrés lors des grands chocs. A titre illustratif, Hatari-V.Club 54-44 en aller au play-off et V.Club-Hatari 50-40 au retour. Et Arc-en-ciel-Hatari : 37-48.

Arbitrage

D’une manière générale, les arbitres alignés par la Liprobakin s’étaient bien tirés d’affaires en dépit des situations inhérentes à la nature humaine. Félicitations au trio arbitral Kabulo, Banza et Paul Kabemba qui a officié la finale Onatra-Kauka. Ils ont su maîtriser les ardeurs des acteurs et des fanatiques de deux clubs précités. Ont été également à la hauteur de leurs tâches Dany Ngalamulume, Willy Kabasele, Léon, Omer et autres. Somme toute, l’on a enregistré moins de matches soldés en queue de poisson.

Affluence au stadium

En ce qui concerne l’affluence au stadium des Martyrs, il y a lieu de noter qu’elle était moindre à la première phase et à la deuxième de six. Mais elle était montée d’un cran au play-off pour atteindre le plein en finale. Le moins que l’on puisse dire est que l’affluence n’est pas encore à la hauteur de ce qui était le basket-ball lorsqu’il se jouait encore au stadium de l’Ymca. L’on a enregistré moins de problèmes que les éditions précédentes.

Leçons à tirer

La première leçon à tirer et que la Liprobakin doit changer le fusil d’épaule pour redonner au basket sa vraie place dans le cœur des sportifs kinois. La première des choses, c’est de trouver un sponsor pour son championnat. Autre chose à tenir en compte, c’est de créer des vedettes. Et ici l’apport des médias peut-être requis. En effet, le championnat de la Ligue est dépourvu des vedettes ou stars pouvant amener le public à venir au stadium. Cependant, quelques éléments de valeur existent dans différents clubs. La presse peut être mise à contribution pour la création des stars. Nous dirons même que c’est une recommandation. L’on ne peut avoir une grande affluence que si le spectacle est garanti. De même, la présence d’un sponsor rehausse le prestige de la compétition et motive les athlètes à se surpasser sachant très bien que leur labeur sera récompensé à leur juste valeur. Un autre fait à relever a trait au niveau technique de la compétition. Il se fait que la domination actuelle de Bc Hatari est le fruit du rajeunissement de son effectif opéré il y a de cela trois ans. Quant à Bc Kauka, son sacre est consécutif à sa cohésion. Cette équipe est restée ensemble depuis plusieurs années. Elle récolte maintenant ce qu’elle a semé. Dans le lot, nous pouvons épingler l’exploit qu’ont réalisé les jeunes recrues de V.Club qui ont réussi à attendre la demi-finale.

A l’opposé de ce qui vient d’être relevé, les équipes telles que Arc-en-ciel, Inss, Dragons et autres sont tenues d’appliquer le rajeunissement de leur effectif pour ne pas subir la domination d’Hatari. L’équipe de Tourbillon qui était par le passé une véritable école du basket car elle disposait jusqu’à trois équipes de jeunes, n’est plus que l’ombre d’elle-même. Elle doit repenser sa politique de formation.

Antoine Bolia