MALI : Centre Alkaya Touré : Les promesses d'un avenir radieux

Pour la première fois de son histoire, le CAT disputera cette année les play-off

"Aux âmes bien nées la valeur n'attend point le nombre des années". Cet adage sied parfaitement au Centre Alkaya Touré (CAT) qui, pour la première fois de son histoire, disputera cette année l'ultime phase du championnat national, les play-off. Après avoir échoué par deux fois aux portes de la compétition, le Centre Alkaya Touré a enfin réussi son pari et affrontera lors de ce round final le champion en titre, le Djoliba.
Lors du Top 8, les filles de Alkaya Touré ont réalisé un bon parcours en s'imposant 6 fois contre seulement une défaite concédée face au Djoliba. Dans la rencontre décisive de la dernière journée, le Centre Alkaya Touré (CAT) a créé la sensation en dominant les vice-championnes 2005, le Réal battu 69-52. Qui aurait parié sur la présence du Centre aux play-off face à des Scorpions qui, depuis près d'une décennie, jouent les premiers rôles à côté des Rouges ?. Le manager Oumarou Sidiya, le promoteur du Centre Alkaya Touré et les filles viennent de réaliser un exploit authentique qui sera longtemps gravé dans les annales de notre basket-ball. Exceptés le Djoliba, le Réal et le Stade en dames, aucune autre équipe n'avait, en effet, réussi à se qualifier aux play-off. Le CAT est donc la quatrième équipe du pays à atteindre ce stade de la compétition. Cette présence des Centristes aux play-off n'est pas un hasard, elle est le fruit d'un travail de longue haleine entrepris dès la création du centre par son promoteur et ancien international, Alkaya Touré. "Je suis d'autant plus content que c'est la première fois que nous nous qualifions aux play-off. Dans le système des poules lors des éliminatoires au niveau du District nous avions éliminé le Stade. C'était déjà une bonne performance. Notre objectif de départ était le Top 8. Par la suite nous nous sommes dits que nous pouvions rivaliser avec les autres équipes y compris le Djoliba, bien que nous reconnaissons sportivement la valeur des championnes d'Afrique. Nous avons joué notre basket basé sur la cohésion et la solidarité. Nous avons gagné face aux autres équipes et contre le Réal parce que nous avons pris plaisir à gagner au fil des rencontres", analyse le manager du Centre et principal artisan de la qualification de l'équipe, Oumarou Sidiya. Le technicien du CAT ajoutera que la présence de son équipe aux play-off est la suite logique du parcours de Fatoumata Bagayoko et ses coéquipières lors des éliminatoires au niveau du District.
Le Centre Alkaya Touré est aujourd'hui une fierté pour le monde du basket malien, disait il y a quelques mois le premier responsable de la Fédération malienne de basket-ball (FMB), Hamane Niang, ajoutant que le CAT "constitue un espace d'éducation et de formation pour la jeunesse du pays, un socle pour repartir vers le sommet". Il faut rappeler que les trophées remportés lors des conférences par les juniors à Koutiala (2001) et par les équipes féminines et masculines à Bafoulabé en 2003 avaient déjà propulsé le CAT au devant de la scène nationale. En 2004, les pensionnaires du Centre avaient atteint les quarts de finale de la coupe du Mali aussi bien chez les dames que du côté des messieurs. Nombre de ces éléments dont Fatoumata Bagayoko évoluent dans les équipes nationales junior (hommes et dames) et une douzaine se trouve en France et aux USA.
Le Centre a déjà commencé à se préparer pour les play-off et le manager Oumarou Sidiya mise sur l'enthousiasme et la solidarité du groupe pour faire bonne figure contre le Djoliba. "Nous jouerons notre jeu sans nous préoccuper de l'adversaire", annonce le coach centriste. Le secret de la réussite du Centre ? "Avant le coup d'envoi de la compétition, nous avons beaucoup travaillé sur le plan individuel c'est-à-dire confié des rôles spécifiques à certains éléments. C'est ainsi que Bagayoko a été spécialisée dans les shoots à distance. Ce choix ne s'est pas fait au hasard, Bagayoko a un petit gabarit et de ce fait elle ne peut pas jouer au poste de pivot. Nous le maintenons comme meneuse de l'équipe et parfois nous l'utilisons comme ailière forte, c'est à dire une joueuse qui joue dans l'ombre des ailiers mais dont le rôle est aussi capital que le pivot", répond Oumarou Sidiya.
"Le fait de jouer les play-off est déjà une bonne chose pour l'équipe. L'adversaire c'est le Djoliba, nous n'allons pas nous présenter en victimes résignées. Le panier est le même pour tout le monde. Je demande à mes coéquipières de ne pas se laisser impressionner par le titre de champion d'Afrique des clubs du Djoliba. Nous avons notre chance et il faut la jouer à fond", affirme la joueuse à tout faire du CAT, Fatoumata Bagayoko.

S. BADIAGA