03 octobre 2013

CCCOI 2013 : Un Real taille patron



Méfiez-vous de la bête blessée, dit-on. Le Real n’a pas fait mentir l’adage, en venant à bout des Malgaches d’ASTUC hier soir au gymnase de Phœnix au terme d’un match remporté sur le score de 82-79. Avec dans ses rangs un Joey Gérie de gala, une défense en béton armé et un attaque de feu, les protégés de Neva Vadiveoo ont maté le cinq malgache pour se maintenir dans la course vers la finale.
« J’avais dit que c’est notre attaque qui n’avait pas marché contre les Hawks. Aujourd’hui, la question est réglée », souriait calmement Neva Vadiveloo après la rencontre. Un contraste avec Jean Raelison qui, lui, restait sobre dans la défaite. « On a peut-être sous-estimé le Real sur ce coup-là. »
Mais une rencontre que personne ne veut perdre peut vite virer au désastre. Coup d’envoi, et le Real marque coup sur coup (6-0). L’entame du match est aux antipodes de ce qui s’est passé la veille contre les Hawks. Si lundi la machine port-louisienne s’est grippée, hier, rien de tout ça. Tout réussissait aux Mauriciens.
Puis, un écart de six points (8-2), qui monte à dix, avant d’arriver à 15 unités (21-6). Mais après, la panne sèche. Ils voient fondre sur eux les Malgaches, qui réduisent l’écart à quatre points (22-18). C’est d’ailleurs le score au premier quart-temps.
Il semblait que le match se jouerait avant la pause. On se bat pour prendre l’avantage, surtout que les Malgaches ont mené pendant le deuxième quart-temps, laissant cette fois le Real courir après eux. Statistiquement, les Port-Louisiens ont passé près de la moitié de cette période sans marquer. « À un moment, les choses nous ont un peu échappé. Mais après, on s’est bien repris », poursuit l’entraîneur du Real. « On a été trop relaxes. Du coup, on a tardé à entrer dans le match, puis on a accumulé du retard, ce qui fait que nous avons couru après le score », expliquait Jean Raelison.
À la pause pourtant, après que les choses se sont tassées pour le Real, les coéquipiers de Mohamed mènent de trois points (40-37). Cette réussite, éclatant contraste avec le match de lundi, s’explique par deux choses. « Joey Gérie a été le joueur du jour pour nous et Ugbage Ajodoh a joué son rôle », avance encore Neva Vadiveloo.
Avec Ajodoh qui récupérait les rebonds en véritable tour de contrôle, et une attaque du tonnerre, la combinaison était payante. Le match, jusqu’ici à l’avantage du Real, vire au vert pour les Malgaches. Leur compatriote du Real, Hans, manque deux lancers francs décisifs. Par contre, Jonathan Jules ne l’imite pas.
À la fin du troisième quart-temps, le score est de 55-56 pour les Malgaches, qui ont profité des lacunes des Port-Louisiens. « Après avoir mal débuté, nous avons douté de notre jeu. Je pense que les garçons n’étaient pas assez motivés », souligne l’entraîneur des rouges. La quatrième période tourne rapidement à un chassé-croisé entre les deux équipes. Avec un écart aussi mince, c’est à qui prendra l’avantage. Le Real mène (57-56), puis passera à 61-56, avant de monter à 64-58.
Mais, coup du sort, il est rattrapé (64-64), avant de prendre un léger avantage (65-64). C’est là que les choses se corsent. L’avance des uns et le retard des autres forcent les deux équipes à sortir leur meilleur basket, même s’il a par moment été un peu brouillon. Le jeu d’ASTUC étant basé sur la vitesse d’exécution, on se demandait alors si le Real tiendrait le coup. Encore une fois, les équipes confondent vitesse et précipitation.
L’avance du Real dépasse rarement plus de six points et ne descend pas souvent sous les cinq points. Mais subitement, les Malgaches retrouvent leurs moyens. Ils enchaînent les tirs à trois points et marquent quinze points pour se retrouver à hauteur de 76-70. Une dernière action à suspens, des deux côtés, porte le score à 80-79.
Puis, Mohamed se retrouve avec deux lancers francs, dont un raté (81-79). Gérie, qui a planté trois dunks pendant la rencontre, hérite quelques secondes après de deux lancers francs également. Lui aussi en place une sur les deux (82-79). « Lors de son premier match, il était passé à côté. Nous lui avons parlé et lui avons dit qu’un des quatre matches serait le sien. Aujourd’hui, on a vu le résultat », sourit encore Neva Vadiveloo.
Le score, malgré quelques échanges assez disputés, n’évoluera pas. Le Real a vraiment fait l’impossible. « En 2008, nous avons essayé de battre une équipe malgache. Mais après avoir mené pendant trois quarts-temps, on s’est fait rattraper. Là, on a redressé quelques torts », avance Neva Vadiveloo. Quant à Jean Raelison, il se concentre déjà sur son prochain match. « Les Mahorais ne sont pas forcément plus faciles à manier. Logiquement, on aurait dû battre le Real. Mais le basket-ball n’est pas logique », rappelle-t-il en conclusion.