12 avril 2010

REUNION : Pas sorties de nulle part

BCD-CSP - Retrouver les Portoises favorites de la finale de ce soir, une surprise ? Pas si sûr…

Il y en a au moins deux pour qui ce n’est pas une surprise de retrouver le Port en finale du championnat de la Réunion. Ça tombe bien, ils se rencontrent ce soir, Harry Seperoumal et Victor Carlot. Le premier, qui a répété plusieurs fois dans la saison qu’il espérait retrouver le Port en finale, a été exaucé. Rien d’étonnant : “C’est une équipe qui joue ensemble depuis des années, qui a tout gagné dans les autres catégories !” Si les Portoises en sont là, ce n’est pas tant à cause de la liquéfaction des Tamponnaises (qui se déclaraient pourtant vouloir taquiner le BCD jusqu’en finale en début de saison, et qui se retrouvent à virer leur entraîneur dans une fin de saison en eau de boudin) que de leur propre talent. Victor Carlot explique : “On a beaucoup travaillé pour en arriver là. Nous avons, avec le BCD, la meilleure défense du championnat, ce n’est donc pas un hasard si nous en sommes là.” Le collectif, la clé des Portoises : “Sur la défense notamment, il faut travailler collectivement. Tout le monde doit être concerné, c’est pour cela que je pratique peu la défense de zone. J’aime bien que les filles prennent leurs responsabilités.”

Ensemble depuis l’école primaire

L’an passé, déjà, elles n’étaient pas passées loin de la finale, à “une possession de balle.” Et ce n’était pas gagné… “Notre équipe était composée quasiment uniquement de cadettes. En début de saison, nous nous posions la question de savoir s’il fallait engager une équipe cadettes, et une équipe seniors, avec les mêmes joueuses. Dans les deux cas, si on avait dû choisir plutôt l’une que l’autre, cela aurait appauvri le basket local. Donc on a fait les deux.” Ce qui a été bien compliqué à gérer, puisqu’il est arrivé que des filles ayant joué en fin d’après-midi en cadettes enchaînaient directement avec le match seniors… Cette année, l’équipe est encore à forte consonance “jeunes”, mais un peu moins. Notamment grâce à l’apport de Maëva Zémire, transfuge du BCD : “C’est une bonne manieuse de ballon. Ce n’est pas elle qui change tout, c’est un plus dans notre équipe. Et si c’est un gain pour nous, c’est aussi une perte pour le BCD…” Un BCD, donc, que le Port a battu trois fois cette saison. “D’une possession de balle, ce qui n’est pas grand chose”, tient à rappeler Carlot. Des victoires qui ont tout changé : “On s’est dit qu’on pouvait les battre. Mais le déclic date de plus vieux. Il y a deux ans, nous n’avions perdu “que” de dix points contre Saint-Denis. Nous avons alors compris que nous étions capables de leur passer devant.” Pour Carlot, une victoire dans cette finale serait une jolie récompense. “Je suis un ancien, dans le basket local. Ces filles, elles on tout gagné depuis les mini-poussines. Je les ai trouvées en école primaire, alors ce serait bien, oui, si elles gagnaient. Le BCD, ils ont déjà tellement de titres…”

L. C.