REUNION : Surprenants Tamponnais
BCD - TBB : 68-74. Transfigurée, la TBB est venue à bout d’un BCD qui n’a pas pu répondre correctement. Le Tampon mène une manche à rien dans la finale.
Sans Yannick Doro (qui s’est disputé il y a quelque temps avec son entraîneur, et qui ne s’est pas entraîné de la semaine), le Tampon aurait pu avoir l’air d’une équipe sans âme, un peu tristounette. Or, c’est bien une révolution qui s’est opérée dans le collectif de Marc Risacher. Le fantasque n’est plus, vive la rigueur ! Peut-être un peu plus ennuyeux. Mais ô combien plus efficace. Le Tampon a changé. Hier soir à Champ Fleuri, la Tamponnaise a d’abord mieux commencé son match qu’elle ne l’avait fait lors des deux manches de demi-finales contre Saint-Pierre. Enfin réguliers, les Tamponnais ont d’entrée bloqué la raquette par le biais de l’inévitable Tami-Tabeth, libérant quelques espaces pour Chane Kee. Le BCD laissait aussi beaucoup filer dans son dos, et répondait en attaque par de bonnes pénétrations de leurs lignes arrières, et notamment Kay Botterman. Ils finissaient par accélérer en fin de quart-temps pour repasser devant d’une courte tête (24-22, 1er quart-temps). Tami-Tabeth, plaque tournante et pilier de l’équipe, aura finalement tenu tout son match sous le cercle. Marquant énormément (20 points), mais surtout attrapant tout ce qui passait aux environs de ses grands bras. “Même en le prenant à deux, il monte trop haut. On savait que c’était un joueur à surveiller. On n’a pas réussi.” Le constat de Georges Assassa du banc était le même que celui des quelque 700 personnes dans la salle : le BCD était croqué dans les deux raquettes. Dans ces moments-là, en général, on s’en remet aux extérieurs. Le duo Biscou-Botterman a donc pris pas mal de risques en rentrant sous les gros. Pas toujours récompensés. D’autant que Séry, en face, rentrait ses shoots mi-distance.
Dominés dans la raquette
A la mi-temps, le Tampon était passé devant (38-43, 2e quart-temps). Que faire pour Saint-Denis ? Compter sur la maladresse de Tami-Tabeth, d’abord. Car il a beau gober les rebonds, le Camerounais rate beaucoup de près. Bon boulot de Bitor, un temps, qui gêna pas mal son confrère pivot. Plus bas, Botterman, gentil lutin malicieux, attrapait les ballons traînant au niveau des genoux. Un trois points de Payet transformé en deux points par les arbitres n’empêchait pas le BCD de revenir, un petit peu, au score. 48-50 un temps, avant de conclure le quart-temps par un -4 peu flatteur pour les Verts (50-54, 3e quart-temps).
Dubard enfin bon
C’est maintenant qu’il faut parler de l’ambiance. Elle a été silencieuse pendant le premier quart-temps, il a fallu attendre l’arrivée des Tamponnais coincés dans les embouteillages à Saint-Paul pour que Champ-Fleuri s’anime un peu. Est-ce ce qui a poussé la TBB à remettre un coup dans les dernière minutes ? Peut-être bien. Car le match s’est finalement tendu, tout d’un coup. Saïbo tombait dans le panneau des provocations de Dubard, et sortait à 5 fautes. Séry ceinturait comme un malpropre Biscou qui partait tout seul. Et Dubard, qui aime bien cette ambiance-là, se mettait à artiller de près de loin, réalisant peut-être ses meilleurs dix minutes tamponnaises. Bitor avait beau tenter beaucoup, sans énormément de réussite, le Tampon gardait un petit, tout petit matelas de six points en moyenne. Ce sera d’ailleurs l’écart final (68-74). “On a maîtrisé le match. On n’a pas été très adroits, mais on a défendu très fort. On a été plus réguliers, moins marché en dents de scie. La moitié du chemin ? Non, on a gravi juste une marche”, réagissait Risacher après coup. Pour Assassa, le temps était à la dédramatisation : “On perd de 6 points, ce n’est pas 15, ou 20… Le Tampon a joué comme il le fallait, et nous, nous n’avons pas su élever notre niveau. Il y a eu quelques étincelles, mais elles n’ont pas enflammé le match.” Reste, malgré tout, un petit point qui l’a fait tiquer… “Bon, je réagis à chaud, mais je suis étonné de voir que les arbitres sifflent toute la saison d’une manière, et qu’ils nous préviennent juste avant la finale qu’ils vont être plus sévères. Ce qu’ils ne sifflaient pas, ils se sont mis à le siffler…” Mais comme Risacher, 5 minutes avant, avait dit, plus diplomatiquement, “à trois secondes de la fin, il peut arriver des choses, on ne sait jamais. Des problèmes d’arbitrage, par exemple”, on est rassurés : les deux équipes ont été traitées de manière égale. Et sur ce coup là, c’est bien le Tampon qui a été le plus malin, prenant une petite option sur la victoire finale.
Loïc Chaux
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