11 avril 2010

TUNISIE : Le SN, net vainqueur à Kairouan (62-83) - La maîtrise des Nabeuliens

Contrairement à leurs derniers matches, les Kairouanais entamaient mal ce quart de finale de la Coupe de Tunisie. Ils choisissaient d’ailleurs une défense en Zone (2/3) qui convenait parfaitement à leurs hôtes nabeuliens. Ces derniers en profitaient pour dérouler le jeu qu’ils affectionnent le plus.

Avec des joueurs très adroits à l’instar de Anis et Béchir Hdidane, Knioua ou encore Mohamed Hdidane qui sait jouer à tous les postes, ils purent d’emblée contrer la défense susmentionnée par des tirs réussis. Ils passaient après 3 minutes de jeu à plus 9 (0/9) alors que les locaux ne trouvaient aucunement les solutions offensives pour leur tenir tête.

Rapide dans leur montée de balle, prompts à le faire circuler dans leur zone d’attaque, ils laissent très peu de temps de réaction aux défenseurs et s’octroient des occasions de marquer aussi bien de l’extérieur que sous le cercle. D’ailleurs, dans ce compartiment, le Russe Sergei a fait d’énormes progrès et semble, à la fois, plus incisif et décisif.

Mais bien vite, le coach Walid Gharbi se rendait compte de la faillite de cette défense et la changeait en (2/3).

Cette fois ci, les « Potiers » étaient gênés et commettaient des erreurs sur leurs choix offensifs avec moins de possibilité de s’emparer de la seconde possession puisque les trois défenseurs Aghlabides en bas pouvaient bloquer les rebondeurs.
Les débats en second quart temps tournaient à leur avantage.
Mieux organisés défensivement et menés d’une main de maître, celle de Marwan Laghnej, dans la phase offensive, les Kairouanais montraient en ce moment du match une vélocité et une efficacité qui leur permit de prendre le premier avantage de la rencontre (22/21).
Quand Laghnej est inspiré, les Aghlabides sont sur des nuages
Ce joueur de la trompe des Njah et Garali peut tout faire avec un ballon! Il possède l’art inégalable de fixer par son dribble bas les défenseurs, les attirant à lui pour servir dans le timing idéal le coéquipier resté libre de tout marquage.
Grâce à lui, ces coéquipiers purent accrocher les Nabeuliens rentrant aux vestiaires, à la mi-temps, en retard d’un tout petit point (32/33).

Un seul être vous manque…

Voulant, sans doute, profiter davantage des qualités techniques de Laghnej et lui permettre de prendre plus d’initiatives, Walid Gharbi le faisait passer en ailier, avec le démarrage de la seconde mi-temps. Il mettait Hamza Slimane à l’organisation (poste 1), ce qui déstabilisait totalement l’équipe en attaque.
Les schémas tactiques aghlabides s’embrouillaient et les attaquants butaient contre l’arrière garde nabeulienne où Mouin, Sergei et Hamoudi devenaient intransigeants.
Knioua se servait de son agilité pour subtiliser de bons ballons et transformer ses interceptions en contres attaques.
Les Nabeuliens imprégnaient, ainsi, leur rythme à ce 3ème quart-temps et prenaient 11 points de différence après 3 minutes de jeu (32/43).
Les choses se compliquaient pour les Kairouanais quand Laghnej écopait de sa 3ème faute et Walid Gharbi son coach fut obligé de le sortir.
« Un seul être vous manque et tout est dépeuplé!», cet adage s’applique parfaitement à la JSK qui sans son métronome (Laghnej) devient une équipe tout à fait ordinaire!
D’ailleurs, durant ce quart-temps, les Aghlabides ne marquaient que quatre points, totalement insuffisants pour prétendre se qualifier à une demi-finale!
Les Nabeuliens se rassuraient en aggravant la différence à plus 20 (36/56).
Les gars de Monem Aoun entamaient la 4ème période avec sérénité et confiance et géraient merveilleusement bien les débats.
Les Aghlabides avec le retour sur le parquet de Laghnej (auteur de 20 points) et de Jaouadi n’avaient d’autres alternatives que de presser en défense et de jouer en première intention en attaque.
Légitime pour rattraper le score mais difficile à réaliser contre une équipe rompue aux grandes occasions et possédant des joueurs expérimentés et aux automatismes bien rodés.

La différence était plus qu’évidente surtout au mental.

Nous sentions, dans les cinq dernières minutes que les Aghlabides jouaient sans aucune conviction. Leur repli était nul.
Les Nabeuliens marquaient, de ce fait, des paniers faciles et terminaient la rencontre triomphalement par 21 points d’écart (62/83) gagnant le premier ticket de qualification aux demi-finales.
La saison se termine pour les aghlabides. Ils doivent, d’ores et déjà, revoir leur effectif et procéder à des recrutements ciblés dans plusieurs postes.
Laghnej ne peut pas continuer à porter l’équipe à bout de bras.

Il est évident « qu’une hirondelle ne peut faire, à elle seule, le printemps!»

Aida Arab Achab