Pour la seconde fois de son histoire, le CSF Bizerte remporte méritoirement son deuxième titre de champion après avoir battu le CS Sfaxien par 55-49, au cours d’une seconde manche qu’il a su maîtriser
Après avoir fait l’ascenseur entre la Nationale B et la Nationale A, le CSF Bizerte est revenu l’année dernière parmi l’élite avec un nouvel état d’esprit qui s’est confirmé en fin de saison avec le recrutement d’un entraîneur-formateur confirmé, en l’occurrence Hamed Kraïmia. Avec un effectif jeune, la marge de progression était grande et il suffisait d’assurer un bon travail en tenant compte des forces et des faiblesses de l’ensemble.
Résultat, le CSF Bizerte affiche un tout autre visage en venant bousculer certains ténors, mais en montrant aussi certaines limites face aux meilleurs. En dépit de cela, les Nordistes réussirent le pari de se qualifier pour le play-off. Face aux trois meilleures équipes de notre championnat, les coéquipières de Nedra Dhouibi vont franchir un nouveau palier en se montrant plus conquérantes et surtout en jouant sans le moindre complexe. Et là encore, le résultat va suivre, puisque les Bizertines accèdent pour la première fois de leur histoire à un super play-off.
Sur leur lancée, elles feront de cet exercice celui des «premières fois». Elles battent pour la première fois le CSS lors de la phase initiale, ce qu’elles ne parviendront plus à faire par la suite lors du retour et lors du play-off. C’est pour cette raison que lors du super play-off on avait jeté en pâture le CSFB à l’expérimentée équipe du CSS. Rares sont ceux qui lui donnèrent des chances de s’en tirer face à un habitué des consécrations (11 titres).
Le CSF Bizerte déjoue les pronostics
Le super play-off démarra à Sfax avec une première surprise puisque les Bizertines s’accrochèrent dans un premier temps avant de clouer au pilori un CSS qui n’y croyait pas ses yeux: 67-64. Dès lors, on s’était encore dit que le CSS a fait preuve de suffisance et qu’il n’avait pas vraiment abordé cette finale du championnat avec toute la concentration requise. Avec un effectif expérimenté composé de Mouna Khrigi, Henda Chébli, Selma Mnasria, Thouraya Adsi et Fatma Zagrouba, on s’était dit que le CSS avait assez de marge pour dompter les Nordistes, même dans leur antre.
Faux, tout faux! Dans une salle de Bizerte pleine comme jamais pour un match de féminines, face à un public tout feu, tout flamme, Azza Brahim et consorts vont se voir pousser des ailes. En dépit de cela, et c’était un peu prévisible dans un match à enjeu, cette finale a été d’un niveau tout juste moyen. Avec un très faible pourcentage de réussite de la quasi-totalité des joueuses qui ont souvent confondu vitesse et précipitation, nous assistâmes à des phases de jeu décousues.
Dans ce contexte et contrairement à son habitude, le CSS débuta mal le 1erquart-temps. Face à un CSFB appliqué, les Sfaxiennes ne trouvèrent pas leurs repères et gaspillèrent beaucoup de balles faciles, permettant aux locales de prendre l’avantage (7-5, 12-8). Voulant revenir rapidement au score, le CSS se heurta sur une défense bizertine de fer.
Ainsi, le 1er quart-temps se termina 14-11 pour le CSFB. Lors du second quart-temps, le CSS tenta de réagir par le biais de ses pièces maîtresses Mouna Khrigi, Fatma Zaghrouba et Selma Mnasria. Mais, sans résultat. Avec les seules Zaghrouba (19 points) et Khrigi (11 points), le CSS n’était pas suffisamment armé pour remettre les pendules à l’heure, mais parvinrent tout de même à rester collé au score à la mi-temps, 28-26.
Le CSFB plus entreprenant
Encouragé par ses bons débuts, le CSFB commence à croire plus que jamais en ses chances et décuple ses efforts. Très appliquées en défense, agressives à souhait, les Bizertines vont fermer toutes les issues face à leur adversaire qui commençait à douter. Rien ne filtrait. En outre, omniprésentes comme jamais sous les paniers, point fort du CSS, les coéquipières de Nedra Dhouibi vont empêcher les Sfaxiennes de revenir au score. Cueillant facilement toutes les balles perdues par le CSS, le CSFB par le biais de Nedra Dhouibi (17 points), Azza Brahim (13 points) et la Sénégalaise Sagna Kady Soune (11 points) allaient creuser l’écart (30-26, 35-26). Et le 3e quart-tempsde se terminer par 42-34. Si près de la source, les protégées de Kraïmia ne pouvaient se permettre de ne pas en boire face à ce public en or.
Il s’agissait dès lors de gérer l’écart. En face, le coach sfaxien, Fayçal Hammami, opta pour le marquage individuel pour déstabiliser son adversaire. Une option qui permit à son équipe de réduire le score: 44-38, 47-42 et 51-47. Mais, le CSS jouait aussi contre la pendule et la minute qui restait dans le match fut insuffisante pour reprendre les 4 points. Au contraire, libérées, les Bizertines vont porter l’estocade à 55-49, remportant le match dans une joie indescriptible. La jeune équipe du CSF Bizerte inscrit ainsi son nom pour la deuxième fois dans l’histoire.
«Je suis sincèrement aux anges. Je ne trouve pas les mots justes qui peuvent exprimer mon contentement. Les filles ont passé une saison pleine avec beaucoup de labeur et de sacrifices. Toutes mes joueuses ont fait des progrès et elles l’ont confirmé aujourd’hui. L’équipe est toujours allée de l’avant et ce beau sacre est un couronnement mérité pour toute la famille du CSF Bizerte, c’est-à-dire staff technique, staff médical, joueuses, responsables, mais aussi autorités locales et enfin ce merveilleux public qui nous a aujourd’hui porté à bras le corps. » Tels sont les propos de l’entraîneur du club, Hamed Kraïmia, très ému par cet exploit.
Camélia TEBBI