SENEGAL : Finales coupes du maire de Dakar dimanche : Duc-Bopp, à qui le double ?
Après-demain dimanche dans l’après-midi, le stadium Marius Ndiaye devrait vivre de grands moments de basket avec une première historique : la « double finale » Duc-Bopp (messieurs et dames) en coupe du maire de Dakar. Entre les « Duchesses « qui ont fait une « OPA » sur le circuit féminin depuis les années 1990 et les Boppoises qui avaient vampirisé les compétitions de 1973 à 1986 et qui rêvent de revivre un passé glorieux, le face à face promet beaucoup.
Tout comme l’autre finale qui va opposer d’une part, les Boppois qui depuis 1993, avec la génération des Pape Babacar Cissé « Babou », Mokhtar Ly, Oumar Mar, Alioune Diagne « Lopy » et autre Kandioura Dieng, jouent les premiers rôles parmi l’élite masculine et de l’autre, les basketteurs universitaires de Dakar qui entendent désormais imiter leurs sœurs de l’équipe féminine. Jouer deux finales le même jour surtout pour une formation de Bopp qui s’était un moment retirée des compétitions pour des raisons financières, n’est guère aisé. Aujourd’hui, avec ces deux places de finaliste de la coupe du maire, Bopp qui a déjà remporté la coupe Saint Michel, ne regrette pas selon sa présidente, l’ancienne « Lionne » Rokhaya Pouye Aya, d’être revenu sur sa décision.
Après les dirigeants et les coaches du Duc dans notre édition d’hier, ceux de Bopp, le grand club (des quartiers de Bopp, Ouagou Niayes, Cité Port, Colobane) du basket sénégalais, font leurs finales.
Bopp, au nom des nostalgiques
Il est loin le temps où « les demoiselles » de Bopp qui formaient aussi l’ossature des « Lionnes » du coach « Bona » de 1973 à 1986 (entre autres feue Awa Dia, Mame Penda Diouf, Marième Ba, Adji Touré, les sœurs Diawara, Coumba Dickel et Mama et Pouye, Diaynaba et Rokhaya Pouye « Aya » actuelle présidente du club), faisaient la pluie et le beau temps sur le continent et au Sénégal. A cette période dorée, Bopp égrenait son chapelet de titres de champion du Sénégal (1974, 1975, 1976, 1977, 1978, 1984, 1985 et 1986 ) et d’Afrique (vainqueur de la première édition de la coupe d’Afrique des clubs champions féminins en1985), de coupes du Sénégal (1979, 1980 et 1981) , de la très convoitée coupe Mme Abdou Diouf (1984, 1985, 1986) et tutti quanti (coupes du Sahel, challenge Marzin Sports, Sénégambie, Quinzaine de la femme, tournoi de l’Amitié etc.)
Depuis, plus rien ou presque. Un seul trophée : la coupe Arc-en-ciel remportée par Khady Mbaye « Bébé » et Khady Dièye (toujours solides au poste) et consorts, dix neuf ans plus tard (en 2004), cela fait désordre dans un club toujours soutenu par l’ONG USE (Union pour la solidarité et l’entente), jadis bardé d’honneurs mais qui n’a pas su survivre à la retraite de sa génération dorée et aux départs de leurs successeurs. A tout le moins, cela rend nostalgique la présidente du club Rokhaya Pouye « Aya ». « Nostalgique, oui ! A Bopp, dans le passé, perdre était un calvaire ; aujourd’hui dans le basket sénégalais en général, les filles deviennent vite des stars car elles ont brûlé les étapes, c’est là notre principal problème ».
C’est peut être pourquoi, quand, en début de saison, la prometteuse équipe de Bopp formée des deux « anciennes » Khady Mbaye « Bébé » et Khady Dièye, Lika Sy, Fanta Lèye a reçu des renforts de poids Ndèye Astou Mbaye (ex Duc) et Mada Ndiaye (ex USO), au moment où le Duc, la JA et Saint Louis basket club s’étaient dépeuplés, elle s’est vite vue très belle. Déjà au ciel. Seulement, quatre gifles reçues, (deux contre le Diaraf en championnat et en demi-finales de la coupe Arc-en-ciel ; et deux contre le Duc en championnat) ont fait revenir la formation coachée par Samba Niang sur terre. Depuis, ce dernier, ancien coach de la grande équipe de la JA de 1987, limogé avant de retrouver son « banc », s’est fait une religion ou a révisé ses ambitions. « Effectivement, en début de saison, les espérances étaient folles. Seulement, il y a eu le problème Samba Niang et des problèmes entre les filles ». Et puis « c’est mal connaître les réalités du basket. Le Diaraf qui est très tactique, est l’une des équipes les plus difficiles à jouer et le Duc malgré les départs de certaines joueuses, a conservé ses atouts sur le plan du jeu ». Justement à propos des « Duchesses », leur opposition avec les Boppoises dimanche en finale de la coupe du maire de Dakar, promet beaucoup. « Une finale c’est toujours du 50-50, le Duc misera sur son expérience, sur le plan de la charge émotionnelle, nous risquons d’avoir des pépins car la pression est très grande. Nous essayerons de gagner pour faire plaisir à notre présidente et surtout à nos supporters ». Aya Pouye considère que ses protégées, éliminées de la coupe arc-en-ciel (par le Diaraf et par forfait de la coupe nationale par le Duc) devraient gagner « pour sauver leur saison ». Pour une équipe qui rêvait secrètement de mettre fin à l’hégémonie du Duc, c’est ni plus, ni moins un semi-échec en attendant l’issue du play-off.
Les messieurs désormais à l’honneur
Bopp version masculine abonnée au succès depuis 1993 avec la génération des Pape Babacar Cissé « Babou », Mokhtar Ly, Oumar Mar, Alioune Diagne « Lopy, » et autre Kandioura Dieng, n’a pas le spleen de son pendant féminin. Oubliée la saison blanche 2007 (elle est déjà vainqueur de la coupe Saint Michel aux dépens du Duc et en quarts de finale du play-off), les protégés de l’affable coach Ousmane Diallo allias « Oussou Bondé » qui avaient l’objectif de « construire une équipe pour aller jouer et gagner la coupe d’Afrique d’ici deux ou trois ans », sont sans nul doute en avance sur leur tableau de marche. « Nous avons toujours eu une bonne relève, c’est ce qui explique notre permanence au sommet ». A côté des gardiens du temple, Malick Gadiaga le capitaine (« j’ai tout gagné dans le basket sénégalais », a-t-il déclaré) et Malick Guèye Faye, les autres Papis Diatta, Ibrahima Baldé, Abdourahmane Sène, Robert Sène et compagnie, cherchent à se faire un nom et un palmarès.
Avec deux défaites en championnat et un succès en finale de la coupe Saint Michel, devant le Duc, Oussou Bondé estime qu’il ne peut y avoir de favori pour dimanche. « Il n’y en a pas. Pour la finale de la coupe Saint Michel, on a eu plus de chance, car le Duc est l’une des meilleures équipes de cette saison où au moins cinq formations se valent. L’équipe qui va mieux défendre aura plus de chance, l’expérience et la maturité pourraient beaucoup jouer ».
Comme côté expérience, Oussou Bondé déjà champion en 1993, en a à revendre et son capitaine Malick Gadiaga a « tout gagné dans le basket sénégalais », Bopp pourrait sans nul doute partir avec l’avantage d’un habitué à ces joutes finales.
A Bopp depuis quinze ans, c’est l’équipe masculine qui comble les nostalgiques d’un passé glorieux des féminines.
El Hadj Mamadou DIOUF
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