TUNISIE : Finale de la Coupe de Tunisie - SN-ESR 73-69
Un beau SN, une superbe ESR
Le SN s’adjuge son deuxième doublé de l’histoire, au terme d’un match plein où il a fait valoir son métier face à une impressionnante ESR qui aura craqué vers la fin
Les joueurs du SN jubilent. Ils viennent de joindre la coupe au championnat. Bravo! (Ph. M.HMIMA)
Le public nabeulien chante son SN après avoir remporté la Coupe de Tunisie 2008 et ainsi le doublé. Le public radésien applaudit ses joueurs malgré la défaite, voilà l’image qui restera gravée dans les mémoires du public qui a suivi la finale 2008.
Un beau vainqueur, le SN qui a fait imposer ses qualités de gagneur malgré des frayeurs, et un superbe vaincu, l’ESR qui a fait parler d’elle et de son prestige. L’ESR était tout près de gagner (ce ne serait pas immérité), mais le métier et la fraîcheur physique ont tranché en faveur d’un SN qui peut se prévaloir le titre de meilleur club cette saison. Nous avons retrouvé le charme et la saveur des grands classiques du basket tunisien. Franchement, personne ne méritait de perdre dans ce match.
L’ES Radès n’a pas eu peur du SN, ni de la finale. Contre toute attente, elle domine de bout en bout la 1ère mi-temps en acculant un SN surconfiant et incapable de jouer au rythme d’une ESR conquérante. Une ESR à qui tout réussit, et un SN perdant toute sa concentration et son basket consistant, telle est l’image de cette première mi-temps. Des exemples ? Le jeu collectif extérieur-intérieur et la libération des pointeurs de trois points, une stratégie propre du SN et qui réussit à la perfection chez l’ESR. Cette dernière impressionne tout le monde par son intelligence en défense et sa capacité à porter en flèche le compteur du résultat en sa faveur. Une défense agressive homme à homme, puis une transition et une vitesse de jeu qui permet à l’ESR de se retrouver sur un nuage : 19-15 (1er quart-temps) et 46-37 à la mi-temps. L’écart aura atteint les 15 points avec 40-25. Belhassine, Dge Dge, Ghayaza, Hajri et Bouslama ne ratent rien, avec un incroyable taux de réussite dans les tirs à 3 points (8 pour une mi-temps !). Les Potiers, qui comptaient sur la réussite à 3 points, ont changé de tactique dans le second quart-temps en optant plus pour les débordements et la recherche du jeu dans la raquette, ce qui leur a permis de réduire l’écart et surtout de coller de nombreuses fautes aux Radésiens. Badreddine Ben Amor, entraîneur de l’ESR, l’avait vu juste, il ménage quelques joueurs de base qui ont totalisé 2 ou 3 fautes.
Le SN revient
A la pause, on se demandait bien si les Radésiens allaient trouver le jus pour contrer la richesse de solutions au SN. Ce dernier se calme et retrouve sa lucidité : Mohamed Kridane se surpasse, Rezig, Mebarek, Hdidane et les autres permutent, bougent et jouent à 100 à l’heure. Le SN contrôle assez nettement la partie, mais l’ESR ne se fait pas avoir. Faute d’expérience surtout, l’ESR a raté des paniers faciles qui ont permis au SN, très en verve sur le plan collectif, de revenir de loin dans la partie.
Appréciez le scénario fou et charmant du match : 63-55 pour l’ESR au 3e quart-temps puis 67-59, 67-61, 67-66 et 68-67 pour le SN à 3’40’’ de la fin soit le premier avantage dans le match pour le tenant du titre. L’ESR, qui a jeté toutes ses armes dans la bataille, et avec des Ghayaza et DgeDge dans tous leurs états, s’accrochait.
Mais quand on se bloque face à un club aussi expérimenté comme le SN, cela se paye cash. Mohamed Hdidane, meilleur joueur du SN, épaulé de Kenioua et de Mebarek et à l’image de tous les joueurs, tuèrent le match en leur faveur.
C’était plus difficile que prévu pour le SN, tel est le charme de Dame Coupe, mais l’essentiel est fait. L’ESR peut regarder l’avenir avec optimisme, cette génération de joueurs peut rebâtir la gloire du passé.
R.E.H
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