04 février 2008

REUNION : Trophée Coupe de France : l’analyse de Parata

Laurent Parata a joué sur une jambe samedi soir. Touché au pied droit une semaine auparavant en amical contre le BCD, l’ailier de Saint-Pierre a fait “ce qu’(il) a pu” (8 pts) pour résister, comme ses partenaires, à la force de frappe de Souffelweyersheim (N2), logiquement qualifié pour les 16e de finale du Trophée Coupe de France, après sa victoire (63-77), samedi soir à Mandela. Parata devrait manquer l’entame de la Poule des As. Mais son équipe semble prête à défendre son titre.

Vous êtes-vous réveillé aujourd’hui (hier) avec des regrets ? Laurent Parata : “Non. On avait vu des vidéos d’eux avant le match. On savait qu’on pouvait créer l’exploit en mettant un grain de folie sur quelques séquences et en jouant avec la chaleur. Sur le terrain, même si on a donné, ça s’est joué à la répétition. On a sorti un gros match, on a limité la casse. On joue en région et ils sont semi-pros, on n’a pas la même fraîcheur. Quand ils sont passés devant, on n’avait plus de jus. Mon plus grand regret, en fait, c’est qu’on ne retransmette jamais le basket à la télé, comme à Mayotte. On donne tout au football.

Qu’avez-vous pensé de votre adversaire ? C’est un basket léché, un collectif. Pas comme nous, qui nous reposons sur des qualités individuelles. Ils ont des systèmes pour chaque individu, notamment Appel. D’ailleurs, s’il s’est vraiment blessé, c’est un gros souci pour eux. Je ne l’ai pas trouvé excessivement fort hier, mais on voit qu’il est à l’aise dans son basket. Il a un shoot fluide.

Où avez-vous perdu le match, alors ? Ce sont plutôt leurs grands qui nous ont fait mal. Sur leurs premiers tirs, même s’ils rataient, ils prenaient le rebond derrière et remettaient dedans. C’était un peu décourageant. Ça s’est joué sur les deuxièmes chances. On n’a pas de grands, on ne pouvait pas rivaliser avec eux. On n’a même pas pu leur mettre un contre !

L’entraîneur alsacien a déclaré que Julien Minatchy et Alexandre Dubard n’étaient pas des “joueurs propres”... Pour moi, ça n’a pas été aussi rugueux que ça. Il faut relativiser. Sur notre première possession de balle, je me fais pousser par Marc Bénard. Eux possèdent cette culture de pousser pour se démarquer. Ce sont des petits détails, nous ne sommes pas habitués à ça. Quand on va en métropole, on doit s’adapter au jeu et à l’arbitrage. Eux doivent s’adapter aussi à notre jeu, c’est du contact. Julien, c’est un massif. Il prend sa place, mais il ne veut blesser personne. Alexandre non plus.

Quels enseignements tirez-vous de ce match ? Que notre préparation commence à payer. Je ne dis pas que parce qu’on a fait un bon match on est déjà mieux, mais quand tout le monde tire dans le même sens, c’est bénéfique pour l’équipe. On monte en régime. Il fallait un match comme ça pour préparer la Poule des As et la CCCOI, où on retrouvera des grands costauds en face, dans les équipes des Seychelles ou de Mada. Et puis c’était une belle fête, c’est encourageant pour le basket.

Laurent a sorti le grand jeu... Il était dans un bon soir, même au-dessus des meneurs de “Souffel” : il posait le jeu, il était plus rapide qu’eux sur les montées de balle... Mais je pense qu’il aura des soirs encore meilleurs contre le Tampon.

Justement, quel est le favori de la Poule des As ? Pour moi, c’est le Tampon. C’est l’équipe à battre. Miguel (Ramirez, coach du Tampon) a un gros effectif, son équipe est la mieux préparée physiquement. Nous, on est 4e, à notre place, en embuscade. On n’a pas pu faire l’exploit, on a vu nos lacunes, maintenant il faut passer à autre chose. Notre but, c’est d’aller en finale. Après, on verra.”

Propos recueillis par F-X. R.


- BLESSURE D’APPEL : "SOUFFEL" LÉGÈREMENT RASSURÉ Sorti à la 30e minute de la rencontre après s’être blessé à la cheville gauche sur une pénétration d’Alexandre Dubard, “l’ailier de Souffel” Romain Appel craignait samedi soir que les ligaments soient touchés et que la blessure soit plus sérieuse qu’une simple entorse. “Ça a craqué”, soupirait le joueur. Hier matin, son entraîneur semblait (un peu) rassuré quant à la nature de la blessure de son meilleur marqueur (15,8 pts). “Pour l’instant, ça n’est pas trop enflé. Romain peut un peu marcher. Nous sommes allés chercher ce qu’il fallait à la pharmacie. C’est peut-être moins grave que ce qu’on pensait. On va demander une place dans l’avion (les Alsaciens sont partis hier soir) pour qu’il puisse mettre sa jambe en l’air. On fera les examens dès qu’on sera arrivés.” Le shooteur alsacien devrait être éloigné des terrains pendant quelques semaines. Il manquera donc le prochain match des siens, samedi prochain, contre le Recy-Saint-Martin de Rudy Picardo. Un gros coup dur pour le leader de la Poule D de N2 dans l’optique des play-offs d’accession en N1.


- LE COUP DE GUEULE DE YOLAINE COSTES “Nous sommes en février 2008 et nous n’avons pas été payés pour 2007 !” Yolaine Costes était en colère samedi soir, avant d’assister au 32e de finale Saint-Pierre - Souffelweyersheim. Ce qui provoque l’ire de la présidente de la Ligue réunionnaise ? “Nous sommes en attente de la subvention (du Conseil Général) 2007 pour le Pôle. Actuellement, il fonctionne sur nos fonds propres. Ce qui est embêtant, c’est qu’on recommence une année sans savoir de quel budget on dispose. On ne peut pas demander à des bénévoles et à des présidents d’association d’avoir une politique cohérente quand on travaille avec de l’argent virtuel.” Le budget nécessaire au fonctionnement du Pole de la Plaine des Cafres avoisine les 50 000 euros. La subvention du département compte pour beaucoup dans ce total, puisqu’elle s’élève à 36 000 euros. S’ajoutent à cela 13 000 euros de la Fédération française, ainsi que la participation des parents des “apprentis basketteurs” et celle de la Ligue, “sur l’argent des licences”, précise Gilles Kurtzmann, secrétaire général de la LRBB.