20e CHAMPIONNAT DE BASKET FEMININ : Hamchétou Maïga, ailière malienne : Marius retrouve sa «Maïga»

Hamchétou Maïga, l’arme fatale du Mali, fera face à ses anciennes coéquipières du Duc, ce soir à l’occasion du dernier match de poule, opposant le Sénégal au Mali. L’ex-Reine de la balle orange sénégalaise sera de l’autre côté dans un duel titanesque pour la tête du groupe A.

Elle est la grande attraction de l’équipe du Mali. Depuis qu’elle a foulé le sol dakarois, l’ancienne Duchesse a retrouvé sa famille d’adoption qui ne cesse de lui manifester son affection. Une sympathie qui ne laisse pas indifférent son coach : «Hamchetou, il y a ton fan club qui te réclame», chambre José Ruis. D’un rire communicatif, elle s’extirpe du bus sans chichi. Hamchétou Maïga a de l’humilité à revendre. Son parcours sportif très riche ne lui a pas encore monté à la tête. Elle ne joue pas à la star. Au contraire, la Malienne sombre dans l’anonymat au milieu de ses coéquipières.

Normal qu’elle pense collectif. «L‘important, dit-elle, c’est de jouer en équipe. Nous ne nous focalisons pas sur combien de points l’une ou l’autre a marqué, mais c’est qu’on gagne.» L’arme fétiche de José Ruis porte son équipe. Jusque-là, elle n’a pas failli à sa mission de booster ses coéquipières et de les sortir de situations complexes. Hier, encore, elle a sonné l’alerte quand le Mozambique a voulu plomber l’aile de l’Aigle. Ses qualités ne sont plus à démontrer sous nos cieux. N’a-t-elle pas été la Reine de l’orange du temps de son passage au Duc.

Toutefois, Cheikhou tient à rappeler ses forces : «Elle joue très haut en défense. Elle a une forte présence sur les rebonds et sur la remontée des balles et conteste les passes.» Un rappel qui laisse de marbre «le Sénégal de l’orange». Des Sénégalais qui se réjouissent du retour de sa «Maïga». Les supporters lui courent après et ont du mal à la considérer comme un adversaire encore moins, un concurrent. Normal quand on a été bien adopté. «C’est avec une immense plaisir. Le Sénégal m’a beaucoup adopté. J’adore ce pays, c’est un plaisir d’être de retour et de savoir que les gens ne m’ont pas oubliée», s’extasie-t-elle. N’empêche, le porte-drapeau du Mali se veut ferme en renouvelant ses voeux à la Mère patrie. «Notre objectif est de prendre les matches un par un et de les gagner. Là, on ne peut qu’être contente de gagner des matches en préliminaire, mais cela ne nous donne pas le titre final», commente-t-elle.

A 29 ans, celle qui fait la fierté du basket malien retrace les différences existant entre le haut niveau et basket africain qui se ronge dans l’amateurisme. «La différence, c’est juste au niveau des moyens et du professionnalisme. En Europe et aux Etats-Unis, on s’entraîne deux fois par jour de plus, on n’est pas motivé. En Afrique, on joue parce qu’on aime la discipline mais pas pour ce qu’on peut avoir. C’est normal qu’il ait un gap entre les deux baskets», reconnaît-elle. «Mais, il y a beaucoup de talents en Afrique.»

«J’AI LA BENEDICTION DE MON MARI»

Mariée depuis 2005, la titulaire d’un diplôme Universitaire en informatique et d’un Mba en Global management pense servir le sport africain au soir de sa retraite. «Pour le moment, j’ai pas encore une carrière professionnelle. Pendant l’été, je joue en Wnba et pendant l’hiver en Europe», informe la sociétaire de Houston qui, grâce à la bénédiction de son mari, parvient du mieux qu’elle peut à cumuler vie de famille et pratique sportive. «C’est pas facile de cumuler vie de famille et sport. Mais, j’ai la bénédiction de mon mari qui me supporte beaucoup. Il me suit le mieux qu’il peut quand il le peut», confie l’ailière malienne. Sous ses 1m 85, elle pense à la reconversion professionnelle : «J’aimerais croire que les études que j’ai fait vont me servir à quelque chose. J’ai fait un master en global management pour essayer d’aider la jeunesse africaine.» Une très noble mission !

Boly BAH -