09 août 2007

REUNION : Marco Risacher : “Ça va être très chaud”

Marc Risacher (ici au dribble) l’assure, “la Réunion a les arguments pour gagner.”
  • Marc Risacher (ici au dribble) l’assure, “la Réunion a les arguments pour gagner.”

  • Vainqueur des Jeux en 1998 et 2003 sous le jersey réunionnais, Marco Risacher promet à ses compatriotes un séjour pimenté sur le sol malgache. Mais il croit au triplé.

    Avant de se pencher sur la saison à venir de son petit frère Stéphane (34 ans), qui a rempilé d’un an à Murcie après une saison 2006-2007 impeccable (10,4 pts et 4,3 rbds en 32 matches), “Marco” Risacher aura le regard rivé vers Madagascar, où la sélection tentera de glaner un troisième titre consécutif. Cette fois-ci, ce jeune retraité (44 ans) du basket, responsable technique à la Tamponnaise, ne sera pas de la fête, lui qui restera dans l’histoire comme étant l’un des quatre mousquetaires (avec David Fong Kiwok, Claude Abdallah et Stan Irigaray) à avoir participé aux deux campagnes victorieuses (1998 à la Réunion, 2003 à Maurice). S’il rêve d’une passe de trois réunionnaise, Risacher aura aussi le cœur à l’ouest, puisque sa femme, Christine Louise-Risacher, défendra les couleurs mauriciennes. Décidément, chez les Risacher, le ballon orange est une affaire de famille.

    Vous avez remporté votre premier titre en 1998. Quel souvenir gardez-vous de la finale contre Mada ?

    Marc Risacher : “La sélection n’avait jamais gagné la médaille d’or. Nous avions une très grosse équipe, avec notamment Jean-Philippe Tailleman et des jeunes pleins d’avenir, comme Irigaray ou Abdallah. Je me souviens de la finale au Port, du gymnase Cotur rempli à ras bord. Nous avions gagné de 40 points. Du jamais vu. Avant ça, le basket malgache était la référence. Ça a été un déclic pour le basket réunionnais.

    En tant que joueur, quel sentiment vous anime lorsque vous participez aux Jeux ?

    On sent vraiment un engouement autour. C’est un honneur formidable. À la Réunion, mais aussi dans les autres îles. On le sent au moment de la cérémonie d’ouverture. On a l’impression de participer à de mini-Jeux Olympiques.

    Existe-il une stratégie particulière pour gagner les Jeux ?

    Le jeu est hyper physique. En 1998, notre équipe était très athlétique. On était très costaud, avec de vrais pivots. Les règles étaient différentes (deux mi-temps de 20 minutes, 30 secondes de possession de balle), on posait beaucoup notre jeu sur demi-terrain. En 2003, on manquait de pivots. On jouait beaucoup plus écarté avec de “faux” pivots comme Gilles Chane Kee qui shootait à trois points. Ça avait beaucoup déstabilisé nos adversaires.

    À Mada, la sélection défendra son titre. Quelles seront selon vous les clefs de la réussite ?

    Uniquement le mental. Là-bas, tout sera orchestré pour essayer de déstabiliser les joueurs avant, pendant, voire même après le match. Ça va être très chaud et les gars le savent. Il faudra rester concentré uniquement sur le jeu.

    Madagascar évoluera cette fois-ci devant son public. Est-ce un handicap énorme pour la sélection ?

    Le public va être un sixième homme important, mais je ne place pas pour autant les Malgaches favoris. Je suis partagé. C’est du 50-50. La Réunion possède les arguments pour gagner.

    La poule des Réunionnais (avec les Comores et Mayotte) semble la plus “facile”...

    Il faut se méfier. Le basket mahorais progresse à grand pas. On l’a vu par exemple sur les matches de Coupe des Clubs Champions, où ça fait plusieurs fois qu’ils battent les clubs d’ici. Et avec les Comores, il y a toujours des surprises. C’est une poule piège. Par contre, la sélection a toutes les armes pour passer. Le groupe qui s’est envolé pour Mada vous apparaît-il aussi homogène que celui sacré à Maurice ?

    Je ne veux pas trop m’engager. On n’a jamais vraiment de certitudes. Parfois des joueurs se révèlent. En 1998, on n’était sûr de rien. On n’attendait pas forcément Stan Irigaray, qui était alors un petit jeune talentueux. Finalement, il est sorti à un moment décisif. Et en 2003, on se posait aussi des questions : la maladie du coach (Elysée) au dernier moment, les 2-3 défections de dernière minute... Cette année, je ne suis pas surpris de la sélection. Elle est bien équilibrée.

    L’apport de kréopolitains pourrait-il être déterminant ?

    Bien sûr. Quelqu’un comme Florent Eleleara, qui est un joueur d’équipe et qui a l’expérience de la Pro A et de la Pro B, va apporter énormément à l’équipe. Il ne cherche pas à tirer la couverture à lui, il va se fondre dans le groupe.

    Espérez-vous une finale Réunion-Madagascar ?

    Ce serait sympa, car l’ambiance est vraiment particulière quand on joue Mada, même lorsque le match se déroule à la Réunion. C’est engagé. Pas méchant, mais parfois limite. J’attends aussi une demi-finale Maurice-Réunion chez les filles.

    Votre pronostic ?

    La Réunion première. Pour les filles, je ne dis rien !”

    Propos recueillis par F-X.R