REUNION : CCCOI : Bilan mitigé pour les clubs réunionnais

Si les filles du BCD ont frôlé l’exploit face aux Malgaches de Sotrata, les Aiglons d’Orient, incapables de remporter le moindre match, sont passés à côté de leur tournoi.

Les Aiglons n’ont pas décollé.

4 matchs, 4 défaites ! Les Aiglons d’Orient, qui rêvaient d’une place sur le podium, n’ont guère brillé lors de cette CCCOI qu’ils disputaient pour la première fois. Trop justes physiquement, les Dionysiens ont été surclassés, en début de tournoi, par les favoris Seychellois et Malgaches avant de se s’incliner de justesse face aux deux adversaires les plus modestes sur le papier : les Mahorais de Jeux d’Afrique et les Mauriciens du Real Sporting Club. Les Aiglons étaient venus pour apprendre, ils en ont oublié l’essentiel : gagner ! En alignant parfois dans son cinq de départ certains éléments habitués du banc, Alain Joharane a, peut-être, voulu faire trop plaisir à tout son effectif... Comme souvent, ce sont les anciens (Fong-Kiwok, Boyer, Saïbo) qui ont tenu la baraque et évité le naufrage d’une équipe toujours joueuse, très courageuse, mais limitée. À leur meilleur niveau, les Aiglons d’Orient avaient les moyens de remporter au moins deux matchs. Le problème c’est qu’ils en étaient loin... “On a fait trop d’erreurs, explique David Fong-Kiwok, toujours lucide. Une telle compétition se prépare autrement.”

Les Aiglons avaient-ils leur place ?

Après la prestation en demi-teinte des joueurs d’Alain Joharane, à court de condition physique depuis leur élimination en poule des As il y a plus d’un mois, la question est revenue. C’est une évidence, Saint-Pierre ou le Tampon avaient, peut-être, de meilleurs arguments à faire valoir dans cette compétition... Mais une chose est sûre, les Aiglons n’ont pas volé leur place ! En décembre dernier, lorsqu’ils ont remporté le week-end des As, qualificatif pour l’épreuve, ils étaient tout simplement les meilleurs. À l’époque, ils étaient les mieux armés pour représenter la Réunion. Six mois plus tard, le constat n’est plus le même mais le règlement reste le règlement. Face à cet état de fait, et sans remettre en cause le week-end des As, la ligue réfléchit aujourd’hui à un autre mode de désignation du représentant réunionnais à la CCCOI. “Nous nous interrogeons sur le bien fondé de qualifier les clubs sur un match sec comme la finale du week-end des As, explique Yolaine Costes, la présidente de la ligue. Nous avons d’autres pistes en cours de réflexion, comme engager les vainqueurs de la phase aller du championnat à la CCCOI ?”

Le BCD tout près du but.

Les Dionysiennes avaient fait de cette CCCOI 2007, organisée à domicile, leur priorité de la saison. Finalement, il ne leur aura manqué que trois petits points pour devenir la meilleure équipe féminine de l’océan Indien. Les joueuses du BCD risquent de ruminer longtemps cette défaite concédée sur le fil face aux Malgaches de Sotrata (leur seul véritable adversaire du tournoi) alors que la victoire semblait leur tendre les bras. Au top de leur forme, les Bécédiennes, emmenées par une Leïla Sellier et une Maëva Zemire des grands jours, avaient assurément les moyens pour réussir dans leur mission. Que leur a-t-il manqué ? Rien ou presque. Un peu plus d’expérience et de vices (à l’image de ces mauvais choix dans les derniers instants de la rencontre face aux Malgaches) et une Évelyne Fari qui n’a pas eu tout à fait son rendement habituel face à Sotrata. Le BCD peut nourrir de gros regrets.

Les clubs réunionnais ont-ils été mis dans les meilleures conditions ?

Irréprochable et saluée par toutes les délégations, l’organisation n’a, en revanche, peut-être pas tout mis en œuvre pour permettre aux clubs réunionnais d’avoir tous les atouts de leur côté pour briller. Par exemple, contrairement aux autres, les deux équipes de l’île ont joué quatre jours de suite alors qu’une journée de repos leur aurait fait le plus grand bien (aux Aiglons notamment). Par ailleurs, les deux formations ont débuté face aux grands favoris (Seychelles et Madagascar) lors des deux premières journées : le BCD aurait sûrement eu plus de chances de l’emporter en défiant les Malgaches, à l’effectif très réduit, en fin de tournoi... Par soucis d’équilibre et de parité, la ligue a tout fait pour mettre toutes les équipes dans les mêmes conditions (horaires...). De même, les organisateurs avaient choisi depuis longtemps de préserver les clubs réunionnais (le BCD chez les filles) qui disputeront la finale de la zone océan Indien face à Mayotte ce week-end, en leur évitant de jouer mercredi, lors de la dernière journée. Un argument et une ligne de conduite tout à fait honorables, même si, à froid, on ne peut s’empêcher de penser que si la compétition avait eu lieu, à Madagascar (par exemple...) l’affaire aurait été toute autre.

Florent Turpin