12 mars 2007

TUNISIA : Edition d’un DVD sur le lancer franc

«Le lancer franc, le tir le plus accessible…»
… souligne Ridha Laâbidi
L’entraîneur et formateur connu vient d’éditer un DVD destiné aux entraîneurs et aux formateurs sur la méthodologie de perfectionnement du lancer franc, élément de jeu fondamental dans le basket. Un travail riche et bien fourni.

Entraîneur qui a roulé sa bosse partout avec au passage plus de 20 ans d’expérience à la tête de plusieurs clubs ou de l’équipe nationale, Ridha Laâbidi, actuel directeur technique des jeunes au CA, vient d’éditer (travail personnel) un DVD dont le thème est le perfectionnement de l’exécution du lancer franc. Un véritable trésor pour les puristes du basket, essentiellement les entraîneurs des jeunes et les joueurs eux-mêmes. On y trouve tout sur le lancer franc : comment le tirer? Quelles sont les méthodes pédagogiques efficaces pour apprendre à tirer un lancer franc? A quel point le lancer franc est important dans le basket de nos jours? «Durant toute ma carrière, j’ai remarqué que l’obligation de performance est le premier souci de tous. Gagner passe avant la beauté du jeu. N’empêche que l’on peut offrir du spectacle tout en restant efficace. Les tirs en général sont l’élément le plus spectaculaire au basket. Encore faut-il être adroit dans ce registre. Les lancers francs représentent, selon les statistiques internationales, plus de 25% dans le nombre de points inscrit. Le taux de réussite pour une équipe performante (et non individuel) atteint les 70%. Nos basketteurs sont moins adroits avec 16% par rapport au total des points inscrits. De plus, et même si on améliore le taux d’adresse, on n’utilise pas assez l’arme du lancer franc. C’est-à-dire qu’on ne cherche pas à gagner des lancers francs au cours du jeu. Aux entraînements pour seniors et jeunes, on les travaille dans le cadre du repos actif», assure R. Laâbidi.

Deux phases à réussir

Notre interlocuteur explique, sous un angle théorique, la meilleure manière de tirer un lancer franc : «Disons que l’on peut définir deux phases. D’abord la phase préparatoire et ensuite la mécanique du tir. Un joueur devra — dans le cadre de la 1ère phase — réussir ses appuis, la tenue de la balle et l’accrochage visuel. Il a à se mettre en plein axe face au panier en avançant légèrement un pied (droit pour le droitier et gauche pour le gaucher). La tenue de la balle est très importante avec les deux mains. Le plus important c’est que le joueur vise bien où il va tirer. Par la suite, il faudra bien armer, bien réaliser et finir. A noter la nécessaire coordination entre les jambes et les bras et la position du coude, et le mouvement du poignet au moment du lancer».

Savoir apprendre

On peut se demander alors comment en pratique on pourrait transmettre tout ce savoir théorique. C’est que les clubs tunisiens sont soumis à des difficultés de tous genres. Ils ont du mal à réussir le volet formation des jeunes. Le lancer franc n’est pas «un élément secondaire au basket. Il mérite d’avoir un intérêt dans les séances d’entraînement. Les entraîneurs des jeunes sont tenus de communiquer beaucoup avec leurs joueurs à propos du lancer franc. Il faut expliquer les bases de ce mouvement. En même temps, les joueurs profiteront mieux s’ils ont un retour d’information sur leur comportement au niveau de l’exécution du lancer franc. En étant pédagogue, l’entraîneur peut miser sur la confiance, la concentration et la constance, et le jeune sera plus réceptif», selon Ridha Laâbidi, qui trouve que «la répétition excessive des lancers francs ne veut pas dire que le jeune sera adroit. Il vaut mieux alors tirer 100 fois juste que 300 fois mais faux!».
L’ordinateur et la télévision constituent enfin des moyens de visionnage appropriés pour corriger les imperfections et pour permettre aux jeunes de voir les basketteurs de haut niveau tirer des lancers francs.
R.E.H