09 mars 2007

REUNION : CCCOI : Saint-Pierre conteste


Depuis quelques jours, un litige oppose la ligue régionale au Saint-Pierre BB au sujet des modalités de qualification pour la prochaine Coupe des clubs champions. Se référant à la charte de l’Océan Indien, les dirigeants saint-pierrois contestent la décision d’engager le vainqueur du week-end des As et sont déterminés à aller jusqu’au bout pour se faire entendre.Les faits remontent au 20 mars 2005. Après la traditionnelle réunion des présidents de clubs, la ligue régionale décide de créer une toute nouvelle compétition : le week-end des As. Cette épreuve, dont la première édition s’est déroulée en décembre dernier, réunit les quatre meilleures équipes féminines et masculines de la phase aller lors d’un petit tournoi sur deux jours. Cerise sur le gâteau, ce sont désormais les vainqueurs de cette compétition qui seront qualifiés pour la Coupe des clubs champions de l’océan Indien (CCCOI). “En organisant le week-end des As, nous souhaitions redynamiser le championnat. Nous voulions redonner du piment à la phase régulière, explique Yolaine Coste, la présidente de la Ligue. C’était aussi un moyen d’engager la meilleure équipe réunionnaise du moment à la CCCOI (N.D.L.R. : Avant 2005, c’était le vainqueur du championnat de la saison précédente qui était engagé pour la CCCOI. L’équipe qualifiée n’était donc pas toujours la plus compétitive lors de la saison en cours...)”. A l’époque, cette décision honorable est appréciée par tous et donc adoptée à l’unanimité. Par tous y compris par Jean-Philippe Abrantés, le président de Saint-Pierre. Ces modifications sont donc envoyées puis approuvées par la Fédération française. Et en décembre dernier, en finale du premier week-end des As, les Aiglons d’Orient dominent le Saint-Pierre BB. Logiquement les Dionysiens décrochent du même coup leur qualification pour la CCCOI (qui se déroulera en mai prochain à la Réunion), privant ainsi Saint-Pierre, vainqueur du championnat 2005-2006, de cette compétition prestigieuse. Jusqu’ici rien d’anormal... Oui mais voilà... Quelques semaines plus tard, alors qu’ils disputent à Mayotte la finale régionale de Coupe de France, les Saint-Pierrois tombent, “complètement par hasard”, sur la charte de l’océan Indien. Celle-ci stipule que seul le champion ou, à défaut, le vice-champion peut prétendre participer à la CCCOI... “Lorsque nous avons pris connaissance de ce point de règlement, nous sommes tombés de haut, explique Jean-Philippe Abrantés. Même si nous reconnaissons la défaite face aux Aiglons d’Orient, nous nous sentons lésés. La ligue doit respecter le règlement.” Du côté de la Ligue, on est encore plus surpris par les contestations saint-pierroises. “Je ne comprends pas, s’interroge Yolaine Coste, la présidente. La Charte de l’océan Indien n’est pas un règlement officiel, c’est plutôt un “Gentlemen Agreement”. Chaque île peut désigner comme elle l’entend ses représentants pour la CCCOI. Le règlement stipule d’engager le champion, nous avons choisi d’engager le champion du week-end des As... C’est très clair depuis le début. Cette décision a été approuvée par la Fédération. Saint-Pierre, qui a commencé à contester cette décision après sa défaite en finale, doit l’accepter. Ce qui me désespère c’est que quand on change les habitudes pour le bien du basket réunionnais, on ne soit pas suivi par tous. C’est comme s’il fallait faire preuve d’immobilisme pour que tout le monde soit content...”

Saint-Pierre déterminé à aller jusqu’au bout

Mais certains de leur bon droit, les dirigeants saint-pierrois n’en démordent pas. “Ce que l’on conteste ce n’est pas le fond mais la forme. Si c’est pour ne pas la respecter, il ne fallait pas signer la charte de l’océan Indien, poursuit Jean-Philippe Abrantés. Nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout. Nous avons déjà envoyé un courrier (N.D.L.R. : jeudi dernier) à la Ligue. Pour l’instant on attend, mais s’il le faut, on pourrait saisir la Fédération française et pourquoi pas la FIBA puisque c’est une compétition internationale...” Pour l’instant rien ne semble pouvoir empêcher les Aiglons d’Orient d’organiser et de disputer la prochaine CCCOI. Une compétition qui, d’ailleurs, a souvent tout d’un cadeau empoisonné pour les clubs en raisons des lourdeurs d’organisation et des exigences financières qu’elle impose... En attendant la suite !

F.T.