02 décembre 2006

SENEGAL : Can Junior - Ndèye Maguette Sarr et Néné Diamé (Duc) : En simples serviteuses

«On a 20 ans. Il ne faut pas dire qu’on a diminué nos âges», rigolent les capitaines pour cacher leurs gênes. Un poil sur la défensive, la locomotive de la relève se met au pouvoir, en misant sur la complémentarité.

Néné Diamé, la future «Duchesse», est une meneuse à la noirceur d’ébène, tandis que sa future coéquipière au sein du Dakar Université club (Duc) est un pivot au teint clair. Toutefois, les deux capitaines des juniors partagent le poids de la responsabilité, avec un parcours presque identique.

Certes, elles n’ont pas encore partagé une présence commune en Equipe A, mais chacune a, à sa corde, une sélection en Seniors. Néné était au Mondial brésilien de septembre dernier, alors que Ndèye Maguette est une des vice-championnes d’Afrique à Abuja en 2005. Aujourd’hui, elles rêvent de brandir ensemble une Coupe d’Afrique des nations. Et pourquoi pas à Maputo ? La motivation, toujours au top, elles savourent leur nouveau statut de capitanes d’une sélection de Lioncelles dont le but avoué est de «gagner une place pour la prochaine Coupe du monde juniors en Australie».

Signe de promotion pour elles et non de régression dans la classe d’en-dessous. «Cette sélection nous offre une chance de remporter un titre et d’être fin prêtes pour le championnat», analyse Néné Diamé. «C’est une responsabilité, car on est là pour apporter notre expérience», renchérit Ndèye Maguette Sarr. Et elle ne croit pas si bien dire car, chez les Lioncelles, on s’est déjà fait une religion sur les grandes sœurs : «Elles nous apportent le moral et la confiance. Elles peuvent régler la situation à tout moment», se convainquent leurs partenaires. Une mission à laquelle, ces capitaines sont bien conscientes : «On a appris beaucoup de nos aînées et c’est ce que nous comptons apporter aux espoirs. On les rectifie sur le terrain quand les nerfs sont tendus. Mais, on ne leur crie pas dessus, on attend la sortie pour leur expliquer.»

D’ailleurs, leur vécu a été convoqué lors de la publication de la liste des 12 pour le Mozambique. Au chevet des filles non sélectionnées pour Maputo, Ndèye Magatte Sarr a fait parler le métier : «C’est dur de s’entraîner pendant des semaines et d’être recalé au dernier moment, mais c’est aussi une autre façon d’apprendre la vie.» Néné renchérit : «C’est juste une étape et cela nous pousse à retravailler davantage pour être dans le groupe.» Mais les capitaines n’ont pas commis le péché de s’oublier dans l’aventure. Elles se sont aussi fait un dessein pour Maputo : «Nous voulons bien passer professionnel. Nous ne comptons pas passer toute notre carrière au Sénégal. Le fait de jouer à l’étranger participe à forger un caractère.» Reste à le démontrer sur le parquet !