Sur le papier, la Réunion peut sortir deux équipes de feu pour le tournoi. Si tout le monde dit oui.
Quand on lui parle de “Dream Team”, Daniel Martinou, le CTS, freine des quatre fers : “On ne peut quand même pas faire de telles comparaisons…” On y est peut-être allé un peu fort, Jerry Boyer ne ressemble pas du tout à John Stockton. Mais, sans rire, les deux équipes réunionnaises sont potentiellement de belles armadas, tant la diaspora est importante. Mais entre renégociations de contrats, choix de carrière ou même de vie, tous ce monde-là n’est pas encore aux Seychelles, loin de là. “Ils en ont tous envie, détaille Daniel Martinou. De toute façon, on ne peut pas refuser une sélection pour des motifs qui ne seraient pas valables. La Fédération est vigilante là-dessus, elle peut imposer des sanctions, c’est déjà arrivé (Jean-Philippe Tailleman, en 2003, ndlr).” Dans tous les cas, il serait bon que quelques Kréopos viennent renforcer les effectifs locaux. Notamment dans la raquette, un point faible réunionnais. Pas de joueur dépassant le double-mètre (à part Mathieu Géréone), une raquette locale dominée depuis longtemps par des joueurs non-sélectionnables (Mougnol hier, Tami-Tabeth aujourd’hui), le secteur aura besoin du sang frais des Elisabeth-Mesnager et Var pour aller titiller les gros steaks malgaches et surtout Seychellois.
Cohésion
Dans la zone océan Indien, le niveau est globalement homogène. Les rencontres entre clubs, par exemple, mahorais et réunionnais sont équilibrées. Lors de la dernière CCCOI, qui avait vu, à domicile, une nette domination des équipes malgaches, laisse cependant présager, surtout chez les femmes, des qualités de Madagascar, championnes en titre d’ailleurs. Chez les hommes, le BCD s’était fait manger tout cru par les Seychellois. Ils seront favoris, surtout s’ils parviennent à récupérer le jeune Abdel Sylla, joueur espoir à Nancy (pro A). Ils seront de plus à domicile : “Et jouer à domicile, c’est déjà 20% d’avantage en plus”, pense monsieur Martinou. En attendant d’y aller, donc, les Réunionnais se préparent, à raison d’un rassemblement tous les mois et demi, en gros. Des rassemblements où les entraîneurs font faire des matches, des petits jeux de ballon, et un peu de tactique. Surtout, pour créer “une cohésion”, arguent en choeur les entraîneurs. Pour l’instant, ils sont à chaque fois une vingtaine de joueurs à être appelés. Il est fort possible que beaucoup d’entre eux restent à la porte, une fois que les Kréopos auront rendu une réponse définitive. A ce moment là, la Réunion pourra en effet rêver d’or
Loïc Chaux
CAP SUR LES SEYCHELLES SELECTION - Les quatre entraîneurs (Miguel Ramirez et Georges Assassa chez les hommes, Harry Speroumal et Victor Carlot chez les femmes) organisent, quasiment tous les mois, des regroupements des sélections. Une liste non définitive et élargie de joueurs sera publiée à la mi-juin, tandis que la liste finale sera connue juste avant le départ pour les Seychelles. En juillet, les sélections réunionnaises passeront 15 jours à Nantes (où joue Florine Basque) pour y effectuer un stage et des matches amicaux.
Entre rêve et réalités LES FORCES EN PRESENCE - Il y a, d’un côté, les équipes idéales, de l’autre, les pragmatiques. Dans les “idéales”, Mickaël Var, Boris Elisabeth-Mesnager, Damien Gara, Florine Basque y sont. Mais entre les renégociations de contrat d’un côté, la potentielle sélection chez les U19 nationaux pour la Tamponnaise, impossible pour l’instant d’avoir une idée précise sur l’effectif. A la Réunion, en revanche, les regroupements élargis balaient encore large. Sans surprise, les membres des équipes championnes ou finalistes l’an passé sont très représentés. Tendance notable, les effectifs féminins sont plus jeunes que ceux des garçons.
De l’or OBJECTIF 2011 - “Il faut se méfier de tout le monde, en fait. Pour gagner, il nous faudra notre meilleur effectif possible. Je vise l’or, ce ne sera pas aisé, mais faisable” explique Daniel Martinou qui ne veut pas partir gagnant d’avance, mais conscient de ses possibilités.
Un niveau dense DANS LA ZONE OI - Les Mahorais progressent d’année en année. Les Malgaches sont souveraines chez les filles, costaudes chez les hommes. Les Seychellois ont aussi une diaspora à rameuter, et son durs à bouger. Maurice est valeureux. Autant dire que le tournoi de basket sera très serré. Les dernières compétitions dans la zone ont montré que la Réunion n’était pas au-dessus, loin de là. En novembre, Saint-Paul avait en effet perdu (de peu) à Mayotte. tandis que lors de la dernière CCCOI, les filles du BCD avaient atteint la finale, pas les garçons. Dans les deux sexes, une équipe malgache s’était imposée. Les Tamponnaises, qui sont en ce moment à Maurice pour affronter la sélection, devraient revenir avec des indications précieuses.
Les hommes en patrons MADAGASCAR 2007 - Les deux finales avaient tout simplement proposé les mêmes affiches, Réunion-Madagascar. es filles avaient perdu, pas les garçons. A l’époque, les deux équipes s’étaient baladées en poules, étrillant les Comores et Mayotte, avant d’éliminer les Seychelles en demi-finales.