05 août 2010

RD CONGO : En dépit de l’accumulation des échecs, la Rdc doit se remettre

Par ailleurs, la Fébaco a confirmé les suspensions des athlètes Mikemo & Ndangi (V.Club ) et Tamukiala & Mukoso (INSS )

Depuis l’élimination des Léopards Messieurs aux éliminatoires de la zone 4 de triste mémoire, des voix continuent à s’élever. Les unes pour fustiger ce qui est advenu à l’équipe nationale non seulement éliminée mais humiliée, les autres pour incriminer le Secrétariat de la Fédération de Basket-ball du Congo « Fébaco ». Ce qui est sûre, les uns et les autres clament haut et fort le déshonneur dont a été l’objet toute la République.

En effet, l’on ne peut se permettre d’organiser une si prestigieuse compétition pour se faire éliminer de la manière que l’on sait. Cela doit être souligné de la manière la plus dure possible. Dans le même registre, pas plus tard que dans notre édition d’hier sous le titre combien évocateur : « Les Léopards dames U18 en touristes au championnat d’Afrique au Caire », nous nous sommes permis sur base des éléments probants de preuve, à souligner que les congolais de la Rdc sont incorrigibles. Nous ajoutons volontiers qu’ils semblent ne pas tirer des leçons des expériences du passé. Comment douter de ce constat malheureux lorsque toutes les tares qu’on leur reconnait sont encore loin d’être extirpées du mouvement sportif en dépit de la célébration du cinquantenaire du pays.

* Des arrivées tardives et déblocage des fonds en retard, une maladie propre aux Congolais

Cet état des choses ne concerne pas seulement le basket-ball, mais l’ensemble du mouvement sportif congolais. Il ne plus un secret pour personne. Les congolais passent maîtres en arrivées tardives au lieu de compétitions. Et malgré qu’ils partent en retard, très souvent, ils se déplacent sans que le déblocage des fonds relatifs au déplacement (y compris les frais de mission) soient libérés. Dans la majorité de cas, cela arrive après que la mission ait été effectuée. Nous nous interrogions dans notre édition d’hier que si pareil cas survient, nos amis de l’académie française sont cordialement invités à nous porter main forte pour trouver le mot qui convient. Doit-on toujours continuer de parler de frais de mission ? Si tel n’est pas le cas, quels termes doit-on utiliser ?

Pour revenir au cas des Léopards dames U18 qui prennent part au Caire à la compétition de leur catégorie, la date de la compétition ( du 29 juillet au 6 août ) était connue d’avance par tous les pays affiliés à la FIba Afrique que préside désormais notre compatriote Mabusa Esseka, qui a passé plus de 30 ans à la tête de Fiba zone 4. Mais curieusement comme à son habitude, l’équipe de la Rdc y est arrivée bien en retard et a perdu deux matches par forfait.

De questions fusent de partout pour tirer au clair cette situation, notamment comment a-t-on autorisé à ce qu’il y ait déplacement, alors qu’on sait pertinemment bien que l’équipe était en retard. Ici, la réponse plausible c’est certainement pour éviter des pénalités préjudiciables au pays. Quant à savoir pourquoi cela est arrivé alors que le calendrier de ladite compétition était connue d’avance, cela démontre que les congolais sont distraits ou semblent l’être. Le contraire nous étonnerait. Nous constatons simplement que les congolais se déplacent tout de même bien qu’en retard. Ceci nous amène à deux évidences.

La 1ère est que des fonds existent, c’est plutôt la manière pour les canaliser qui pose problème. La 2è évidence, quel que part, ce n’est pas normal qu’on mobilise des fonds qui à la longue n’auront pas servi à la cause de leur déblocage mais au contraire, portent un discrédit pour notre peuple. Cet état de choses doit être à jamais banni. Ou bien on ne prend pas l’engagement et on ne participe pas plutôt que de gaspiller bêtement de l’argent des contribuables qui devait servir à autre chose. Il n’y a pas que le sport dans ce pays.

* La Rdc pourra-t-elle se remettre de son déclin en basket-ball ?

A cette épineuse question, nous avons deux réponses. Une affirmative et l’autre négative. La réponse est affirmative, parce que la Rdc dispose des atouts pour y parvenir à savoir les potentialités humaines. A ce sujet, aussi longtemps que la démographie dans ce pays restera élevée, le basket n’en souffrira pas. Il sera question de capitaliser les valeurs. D’aucuns estiment que les oiseaux rares ne naissent plus. C’est en partie vrai et en parti faux. Vrai parce qu’à l’époque on avait des dirigeants dévoués à la cause du basket et qui mettaient leurs moyens au service des jeunes. Il y avait aussi des sponsors. En outre, les athlètes congolais avaient des contacts permanents avec l’extérieur. Les autorités mettaient des moyens pour préparer l’équipe.

Aujourd’hui, les choses ont changé. On a du mal à trouver des bons dirigeants qui sont dévoués à leurs équipes. Ceux qui ont des moyens ont déserté le secteur. Conséquence, on retrouve rarement la race des anciennes joueuses de la trempe de Lingenga, Longanza, Kamanga … et des grands joueurs tels le Mozingo, Pili Pili, Lukusa Rico, Mutombo etc. L’immoralité y a élu domicile. Tout compte fait, la Rdc peut se remettre de son déclin que si et seulement si l’on applique une bonne politique de relève et non viser des résultats immédiats qui, à la longue, est à la base du déclin. Pour y arriver, il faut notamment penser à des vraies compétitions de catégories d’âge. Et non chercher à tricher. C’est inadmissible. Ceux de clubs qui ont compris cette vérité à l’image d’Hatari de Kinshasa, ont moins de problèmes mais demeure performante quel que soit le nombre de départ enregistré.

La formation des cadres à tous les niveaux devra être la bataille de tous les temps. Enfin, la multiplication des infrastructures (stadium) est un gage certain pour l’avenir. En définitive, le basket de la Rdc ne pourra pas se remettre de son déclin aussi longtemps que toutes les tares évoquées ne seront pas extirpées du milieu du basket et aussi longtemps qu’on aura pas des dirigeants dévoués pour l’encadrement des jeunes, des cadres compétents et une presse dévouée pour la discipline et qui n’hésite pas à dénoncer le mouvement sportif du pays.

* La Fébaco confirme les suspensions prononcées par la Liprobakin

Hier après-midi, les décisions de la Fébaco sur les dossiers lui soumis nous ont été transmises. A propos du litige V.Club- INSS, le résultat est homologué. Quant aux athlètes suspendues à savoir Mikemo & Ndangi Engambe de V. Club et Tamukiala & Mukoso d’INSS, elles restent suspendues pour 2 mois. Par ailleurs, le Secrétaire sportif de BC INSS en occurrence M. Musedju, il est suspendu pour une durée de 3 ans.

Quant au coach Adèle Kamanga de V.Club, elle est suspendue pour 3 mois. Cependant, le Secrétaire adjoint de V.Club Bruno Mvita, est quant à lui gracié. Enfin, le recours à propos du dossier Molokai- Kauka, la Fébaco confirme le forfait, disqualifie les deux équipes et propose le joueur Mobutu, supporteur de Molokai, est proposé à la radiation. Par contre, M. Masesa, coach adjoint de Kauka, il est lui, suspendu pour 24 mois.

( Antoine Bolia )
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