17 juillet 2010

SENEGAL : Raisons de l’échec de l’Afrobasket 2009 : ‘Adidas’ s’explique sur le fiasco libyen

Beaucoup d’encre et de salive avaient coulé après la débâcle des ‘Lions’ aux championnats d’Afrique en Libye. Mais ce n’est qu’hier que le sélectionneur national Abdourahmane Ndiaye ‘Adidas’ a donné son point de vue, en profitant d’un point de presse.

C’est parti pour le troisième quart-temps entre Abdourahmane Ndiaye ‘Adidas’ et les ‘Lions’. Après l’Afrobasket de 2005 et les championnats d’Afrique de 2009, le technicien se lance dans une nouvelle aventure avec l’équipe nationale masculine du Sénégal, en direction des qualificatifs de l’Afrobasket 2011. Mais, avant d’entamer son troisième passage sur le banc des ‘Lions’, le sélectionneur national a jugé bon de faire le point sur le dernier fiasco de son équipe en Libye. Les ’Lions’ s’étaient classés à la septième place lors des 25es championnats d'Afrique qui se sont déroulés du 5 au 15 août dernier en Libye. ‘On avait eu beaucoup d’espoir pour la Libye. On a essayé de créer la meilleure équipe possible pour avoir de bons résultats. Malheureusement, on n’a pas eu les résultats escomptés’, a d’emblée fait remarquer hier, Abdourahmane Ndiaye, au cours d’un point de presse au siège de la Fédération.
Après avoir accepté les critiques faites au lendemain de cette débâcle libyenne des ‘Lions’, ‘Adidas’ a donné sa version des faits par rapport à son expérience et à ce qu’il a vécu. Notre interlocuteur en tire deux grands enseignements. Sur le premier point, il révèle que ‘l’équipe nationale n’avait pas d’âme’ au pays de Kadhafi. En Libye, se rappelle ‘Adidas’, ‘l’équipe n’était pas cohérente par rapport à elle-même’. Et d’ajouter : ‘On a essayé de mettre en place une somme de meilleurs joueurs, qui ne fait pas une équipe non plus. On avait beaucoup de bons joueurs, mais on n’a pas eu le temps de vivre une histoire ensemble et d’avoir un objectif collectif sur le plan humain et du basket.’ Ce qui, selon lui, n’a pas permis que certaines choses du point de vue de la hiérarchie et du rôle de chacun soient acceptées par tout le monde.

Très en verve en donnant sa version de cette débâcle, le technicien national avoue qu’en Libye, la hiérarchie, l’entraîneur et les joueurs ne tiraient pas dans le même sens. ‘Il y avait un état d’esprit malsain. Les gens se regardaient en chiens de faïence’, déclare-t-il. Alors que ‘l’action d’une personne, poursuit-il, doit supporter celle de l’autre. Car, on ne peut pas avoir quelque chose en partant d’une façon dispersée’. Faisant la comparaison entre l’Afrobasket en Algérie et la campagne de la Libye, ‘Adidas’ soutient qu’en 2005, il y avait douze joueurs qui aspiraient à jouer et qui se dégageaient sur le plan ‘du leadership et du soldat’. Parce que, souligne-t-il, ’dans une équipe nationale, même si on est joueur majeur dans son club, on peut être remplaçant.’ Cela devait être, selon lui, pareil en 2009, si le staff technique et les joueurs avaient eu le temps. S’agissant du jeu en Libye, ‘on a souffert d’un manque d’expérience. Dès que le meneur Babou Cissé était blessé, on a eu des problèmes en apportant le ballon. Il nous manquait forcément un deuxième arrière capable de remonter facilement le ballon’, reconnaît Abdourahmane Ndiaye.

Après la Libye, ‘Adidas’ affirme que le Sénégal a gagné au moins en expérience. ‘Avec deux campagnes en tant que coach de l’équipe du Sénégal et où l’on a été vice-champion et quart de finaliste, ce sont des résultats qui reflètent ce qu’on voulait faire. Parce que c’était un projet à long terme’, informe-t-il. Pour le sélectionneur national, le mot ‘échec’ n’existe pas dans son vocabulaire. Seuls les résultats comptent dans sa tête. Il est temps de recoller les morceaux et de décider de perspectives nouvelles.

Mais, pour avoir un groupe fort, ‘Adidas’ veut des matches amicaux réguliers et ne pas attendre les compétitions. Aussi, il demande que l’environnement de l’équipe nationale soit très professionnel et que tout le monde tire dans le même sens.

Donald NDEBEKA