TUNISIE : Enième duel, énième vérité…

Ce sera un duel différent des précédents. L’ESS veut sauver sa saison, alors que le SN piste le doublé

S’il y a une équipe qui a dominé l’épreuve de la Coupe de Tunisie cette dernière décennie, c’est bien le SN, qui jouera samedi prochain sa 7e finale en 10 ans, et sa 5e de suite. Un chiffre qui veut tout dire sur les qualités du SN, revenu en force sur la scène locale depuis 5 saisons.
S’il y a par contre une équipe qui s’est renforcée et qui a mis le paquet pour redorer son blason, c’est bien l’ESS qui est revenue en force depuis 3 saisons. Aujourd’hui, l’hégémonie de ce duo sur le basket tunisien ne fait plus l’ombre d’un doute. ESS-SN est le duel qui tranche sur les questions du championnat et de la coupe. Pour cette saison, le dernier mot est revenu au SN en championnat (2-1). Pour la Coupe de Tunisie, on attendra samedi prochain pour y voir plus clair. Ce sera l’acte IV en deux mois presque, entre deux équipes qui se connaissent à la lettre. Plus le temps de découvrir le profil de l’adversaire, le SN et l’ESS ont pris le temps pour s’étudier.
Maintenant, l’adresse, la maîtrise du nombre de fautes individuelles et la fraîcheur physique vont décider de l’identité du vainqueur de la coupe. C’est vrai que les chiffres plaident pour le SN qui a une meilleure présence dans les finales, mais ce sera très équilibré et indécis.

L’ESS, le tout pour le tout
Battue en finale du championnat, éliminée en quarts de finale du championnat arabe des clubs (élimination sévère!), l’ESS est devant son destin : brandir la coupe face à son principal adversaire sera la meilleure consolation pour oublier les échecs précédents. Ce n’est pas une question de revanche sportive, mais plutôt de récompense pour les efforts consentis durant la saison. A l’Etoile, il y a de la qualité : même si cette qualité et ce potentiel n’ont pas pu ramener un titre à l’Etoile cette saison; Ridha Laâbidi peut compter sur un groupe fort sur le plan physique et bien inspiré. Tout va dépendre, à notre avis, de la prestation de Jamar. L’Américain a eu une fin de saison difficile. L’ESS n’a pas eu un meilleur sort. Ça ne veut pas dire que les autres Etoilés n’ont pas de poids. Mejri, Ben Romdhane et Braâ surtout représentent des solutions valides dans le jeu intérieur. Ça reste le premier atout aux côtés de Ridha Laâbidi.

Le SN, la force tranquille
Le SN vit une période faste. L’équipe est à l’apogée de son art, sous la houlette d’un Monem Oune qui vient de remporter le titre de champion 2010. Rien à dire sur le parcours des «Potiers» qui ont acquis, au fil des années, une régularité et des automatismes de toute efficacité. Le basket du SN n’a pas beaucoup changé : il se base sur la défense, sur la rotation en attaque et en défense aussi et sur l’application par rapport à un schéma tactique. Avec Mohamed H’didane, ailier fort et de grande utilité, qui prend ses responsabilités au bon moment, et avec Anis et Béchir H’didane, présents dans tous les duels musclés, le SN peut aller encore plus loin. Ce n’est pas tout, Nizar Kénioua a fait beaucoup de progrès sur le plan orientation du jeu, sans oublier l’apport inestimable de Sergueï dans la raquette.
Bref, c’est un SN confiant et serein qui affronte l’ESS. Avantage psychologique après le titre de champion? C’est difficile de l’affirmer.
L’histoire nous montre bien que l’équipe qui se trouve «obligée» de réagir trouve son compte. Ce n’est pas aussi le fait de gagner un titre de champion qui va faciliter la tâche des Nabeuliens.

Auteur : R.E.H