19 mars 2010

MAROC : Demi-finale (retour) de la Coupe du Trône 2009-2010 MAS-IRT: 76-55 (arrêté à 4’35’’ de la fin)

Bien sûr par le passé pour le compte de la Coupe du Trône, à la capitale spirituelle, on a vécu bien des rencontres indécises jusqu’au bout. La demi-finale (retour) de 1998 entre le MAS et le FUS, qui s’est soldée après quatre extra-times, restera l’une des plus captivantes de l’Histoire du basket à Fès. Mais celle que nous avons vécue le lundi à la salle du 11 Janvier marque à son tour la chronique de la grosse balle orange. Jamais une rencontre n’a fait couler autour d’elle autant d’encre que de salives, ou tenir en haleine les supporters des deux équipes du MAS et de l’IRT. L’enjeu est de taille, mais la rivalité qui plane sur les deux camps a fait monter la tension au zénith, au point qu’avant même l’entre deux de la partie, des échauffourées vont éclater, on commence déjà à craindre le pire. Les joueurs de Tanger se cantonnent dans un coin de la salle, au retour, Papis tête bandée, Amr-Allah, sparadrap sur la pommette. Le service d’ordre se démène de part et d’autres, les arbitres et le commissaire de la partie essaient à leur tour de calmer les esprits. Tout le monde est sur le qui-vive.
Ouf ! La partie va enfin prendre son départ.
Cardiaques s’abstenir ! C’est le conseil qu’il aurait fallu donner à l’assistance qui a pris place dans salle mascotte du 11 Janvier, ou encore à ceux qui sont restés devant leur petit écran. On jouait donc à guichets fermés. A l’entrée de la salle, on s’arrache à prix fort les derniers billets du marché noir. Les supporters des Blanquiazuls sont frustrés, ils ont fait le déplacement pour rien, maintenant il faut chercher une T.V. pour suivre la partie, ils ne sont pas les seuls, bon nombre de supporters du MAS ont rebroussé chemins. Il est temps pour des villes comme Fès et Tanger d’avoir des salles à la dimension de leur public.
A l’intérieur de la salle l’ambiance bat son plein. Cinq mille spectateurs, pour ne pas dire plus ont pris place pour assister au duel des titans du basket-ball national. Des supporters venus des quatre coins de la ville, avec cuivres, tambours, bref tout ce qui peut faire du vacarme, des encouragements amplifiés par une grande banderole aux couleurs du MAS.
Le décor est planté, il ne reste plus que les acteurs pour commencer le débat. Un débat qui va être acharné, âprement disputé, où personne ne va vouloir lâcher le morceau. Le MAS courait derrière un retard de 7 points, alors que l’IRT défendait avec bec et ongles son avantage. Un spectacle de toute beauté avec des joueurs qui donnent le maximum d’eux-mêmes, pour ne pas décevoir en fin de compte leurs supporters. Les Tangérois malgré un début de partie en leur faveur 6-0, au fil des minutes, vont marcher plus dans leur lacet que vers le cercle. La crise financière qui frappe de plein fouet l’équipe a fait que les joueurs ne sont pas préparés dans les bonnes conditions. Mais loin de toutes ces considérations, la phalange du MAS à l’image de Massrouri (22pts) a réalisé le match parfait surtout en défense. Le piège tendu à Mustapha Khalfi a fonctionné à merveille pour le MAS, le meneur tangérois ne va réaliser que 6 pts, alors que d’habitude il tourne autour d’une moyenne de 15 pts. Le MAS, dès la huitième minute du premier quart de temps, va prendre bien en main la partie, à la grande joie de son public. Les joueurs du coach Nizar vont tout tenter pour revenir au score, mais le MAS tient bon malgré quelques approximations à l’approche du cercle. Alors qu’on s’achemine vers la fin de la partie avec à la clé une victoire convaincante du MAS, Ben Adams (MAS) écope d’une faute antisportive, une faute qui mettra l’huile au feu. C’est la débandade. Le chronomètre marque qu’il reste encore 4’35’’ à jouer le score est de 76-55 en faveur du MAS. Dasic (IRT) va-t-il exécuter ses deux lancers-franc Non. Les responsables de l’IRT vont déposer une réserve technique à l’encontre des arbitres, pour voir ensuite les joueurs quitter l’aire du jeu. Les arbitres et le commissaire de la partie vont les inviter à reprendre le jeu. En vain. L’équipe de l’IRT refuse de reprendre le jeu.
Le verdict final revient au bureau fédéral, qui doit trancher sans tarder sur ce dossier, car au train où vont les affaires entre les deux camps depuis quelques saisons, prôner le calme sera le meilleur des verdicts.
Messieurs, le sport n’est pas la guerre. Une défaite n’est pas une tragédie.
La tragédie, c’est de laisser le basket-ball national emprunter la voie de la violence, ou encore des personnes chercher la petite bête, ajoutant ainsi de l’huile sur le feu.