SENEGAL : Demi-finales coupe du maire de Dakar : Jaraaf passe en finale, Uso-Duc interrompu par la violence
Vainqueur de la première demi-finale, contre Sibac, Jaraaf attendra le verdict de la fédération pour connaître son adversaire en finale de la coupe du maire de Dakar (Dames). La deuxième demi-finale, Duc-Uso, a été interrompue à quatre minutes de la fin. Les ‘Duchesses’ menaient par 47 à 45.
Des évanouissements par-ci, des cris de détresse par-là. Des éléments du Groupement mobile d’intervention (Gmi), déchaînés, qui envoient des grenades lacrymogènes en direction de supporters massés dans les gradins. Une énorme bousculade pour échapper la furie policière. On a frôlé la catastrophe, samedi, à Marius Ndiaye. Il y a eu plus de peur que de mal. Quelle peur !
Le désordre a éclaté à quatre minutes de la fin de la deuxième demi-finale de la coupe du maire de Dakar réservée aux dames. Duc menait de deux points (47-45) face à l’Uso et l’on se dirigeait vers une finale entre ‘Jaune et noir’ et ‘Vert et blanc’ du Jaraaf, qui avaient sorti Sibac, un peu plus tôt, par 52 à 43.
C’est le moment choisi par quelques supporters ouakamois pour aller occuper la partie des gradins réservée aux fans du Duc. Visiblement, les supporters de l’Uso cherchaient à donner davantage de la voix à leur équipe. Ne voyant pas cela d’un bon œil, les inconditionnels de l’autre camp s’opposent. La gabarre éclate. Les coups volent bas.
Les éléments du Gmi entrent dans la danse. Dans un premier temps, ils cherchent à séparer les deux groupes de supporters. Débordés par ces derniers et ne sachant plus où donner de la tête, ils haussent le ton et emploient la méthode forte. Les principales victimes des brutalités notées, les supporters ouakamois, qui avaient investi la partie réservée à leurs concurrents.
N’appréciant pas la tournure des événements, d’autres fans de l’Uso, qui étaient jusque-là calmes dans leur coin, protestent et manifestent leur colère par des jets de projectiles en direction des forces de police et sur le parquet alors que les deux équipes s’acheminaient vers la fin du match. C’est l’enlisement. La partie est interrompue.
Les éléments du Gmi répliquent par des grenades lacrymogènes. Le mouvement de foule est impressionnant, chacun cherchant à sauver sa tête. Le reporter-photographe du journal Le Populaire, qui avait pris des photos des scènes de violences policières, se voit intimer l’ordre se supprimer les images. Il obtempère. Comme si cela ne suffisait pas, le policier lui confisque son appareil.
Le parquet est vide. Les deux équipes ont vite rejoint les vestiaires. Plusieurs jeunes filles s’évanouissent. Elles sont acheminées en dehors du stadium Marius Ndiaye. De l’extérieur, c’est un léger nuage de fumée qui s’échappe de la toiture du stadium.
Pour Atoumane Gaye, un des responsables de la fédération, l’intervention musclée du Gmi n’était pas justifiée : ‘Ce sont des supporters, il faut juste savoir les maîtriser. On devrait bien gérer ce match au lieu de tirer les lacrymogènes dans une salle qui est pratiquement fermée comme Marius Ndiaye. Ce qui s’est vraiment passé est regrettable. Les policiers auraient dû procéder autrement.’
Quant à l’issue de la rencontre, informe Waly Ndiaye, le secrétaire général de la fédération, ‘les membres de la ligue vont se réunir mardi prochain et déposer leur rapport à la commission (compétente), qui va statuer’. D’ici là, le Jaraaf, qui a battu (52-43) Sibac en première heure, jubile.
Donald NDEBEKA
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