16 décembre 2008

SENEGAL : Ousseynou Ndiaga DIOP (Directeur technique national) : ‘Beaucoup d’équipes ne sont pas encore prêtes à l’entame de cette saison’

La saison de basket est lancée. Les équipes, masculines et féminines, ont joué samedi dimanche et lundi. Elles sont encore au rodage, mais il fallait reprendre la compétition. A en croire le directeur technique national, Ousseynou Ndiaga Diop, le jeu devrait être plus attrayant dans deux ou trois semaines, quand les formations tourneront en plein régime. D’ici là, il fixe les balises de la saison et annonce quelques petites innovations dans la première partie de l’entretien qu’il nous a accordé dimanche.

Wal fadjri : Quelle analyse faites-vous de la première journée de cette saison 2008-2009 tenue entre samedi et lundi ?

Ousseynou Ndiaga Diop : Nous avons voulu que cette année démarre très tôt de manière à entrer dans notre cadre habituel de compétition. C’est-à-dire la période située entre les mois de novembre et de juillet. Il s’agit d’éviter les longues saisons que nous avons connues ces dernières années pour avoir tardé à démarrer. Et chaque fois, il y a des paramètres qui nous obligent en tout cas à rester longtemps sans jouer. Si vous comparez, nous avions une saison de dix mois et en réalité, nous ne jouions pas suffisamment. Aujourd’hui, nous souhaitons simplement, à partir du mois de décembre, densifier un peu la compétition dans le cadre même de la formation de nos joueurs pour que le championnat se déroule dans un délai limite, qui favorise la compétitivité et la densité et qui nous met à l’abri des prolongations qu’on peut éviter. Ce qu’il y a seulement à déplorer, c’est que beaucoup d’équipes ne sont pas encore prêtes à l’entame de cette saison.

Wal fadjri : Pourquoi n’avoir pas attendu que les équipes soient prêtes avant de lancer la saison ?

Ousseynou Ndiaga Diop : Nous pensons qu’il ne s’agissait pas d’attendre que les équipes soient prêtes. Mais, nous allons tenir compte de cela. Si vous n’avez pas peut-être la qualité en début de saison, il faut le mettre sur le compte du déficit de la préparation dans certaines équipes. Mais, peut-être dans une semaine à deux, nous aurons même une compétition beaucoup plus relevée. Pour l’heure, nous sommes déjà satisfaits par rapport à ce que nous voyons. En dehors du forfait de l’équipe masculine de Saint-Louis basket club (Slbc), qui devait jouer contre la Police, je crois que nous n’avons pas enregistré d’autres défections et par conséquent, cela signifie que le basket a démarré sa saison.

Wal fadjri : Comment jugez-vous les forces en présence ?

Ousseynou Ndiaga Diop : Personne ne peut juger, il faut d’abord attendre qu’on fasse la revue des troupes. Cela ne pourra se faire que dans trois semaines. Aujourd’hui, il n’y a que des noms. La preuve, hier (samedi, l’entretien s’est déroulé dimanche dernier, Ndlr), chez les dames, par exemple, le Saint-Louis basket club a été battu (56-60) par l’Us Ouakam, qui a joué les perdants l’année dernière. C’est dire que nul ne peut préjuger de la valeur de l’une ou de l’autre des équipes. Il faut attendre que les journées se déroulent d’ici deux à trois semaines, que les mutations soient complètes, que les effectifs soient stabilisés et que les équipes aient leur groupe de performance. C’est en ce moment qu’on pourra dire quels sont les rapports de force.

Wal fadjri : Les premiers résultats de la saison n’expriment-ils pas des tendances ?

Ousseynou Ndiaga Diop : Les premiers résultats montrent quand même une tendance qui s’est dessinée l’année dernière : l’Asfa, chez les messieurs, est allée battre (67-65) l’Usl à Louga. Gorée a été défaite (58-68) à Saint-Louis par l’Ugb. Et hier (samedi), Duc a battu (70-59) Rail. Il y a une tendance qui se dessine mais cela ne peut pas être un repère, il faut que les effectifs atteignent leur stabilité. A partir de ce moment, on pourra parler véritablement des rapports de force.

Wal fadjri : Pourquoi avez-vous décidé cette saison de faire jouer les finales des play-offs (filles et garçons) en un seul match ?

Toutes les finales seront primées et le minimum qu’une équipe puisse toucher en gagnant une finale, c’est un million.

Ousseynou Ndiaga Diop : Nous avons essayé d’analyser premièrement, l’impact de ces finales et deuxièmement l’enjeu. Nous nous sommes rendus compte qu’entre entraîneurs… parce que ça c’est le vœu pratiquement de beaucoup d’entraîneurs au niveau de la direction technique, vœu corroboré aussi par le souhait de la Fédération, donc des autorités administratives, qui est de faire des grandes finales pouvant être des fêtes de basket. Nous nous sommes alors rendus compte qu’en jouant un match en aller et retour, il était donc souvent difficile d’organiser dans le deuxième match la véritable fête. Soit la large victoire à l’aller de l’une des équipes enlevait le suspens, soit c’est toujours l’incertitude jusqu’au dernier match, c’est tant mieux. Mais, on est jamais sûr de pouvoir appeler les gens à une fête qui soit véritablement à la dimension de ce que l’on attend et qu’on puisse ce jour-là peut-être remettre le trophée et vendre l’événement. Nous avons pensé deux choses : soit aller à une belle qui se jouera à Dakar pour organiser un grand événement. Mais, cela enlevait aussi quelque peu le caractère équitable de la compétition. En organisant deux matches et en disant que le deuxième match, nous l’organiserons à Dakar, nous ne mettons pas les deux équipes sur un pied d’égalité.

Wal fadjri : La meilleure formule, selon vous, c’était donc de faire comme la finale de la coupe du Sénégal.

Ousseynou Ndiaga Diop : Oui, nous avons pensé faire un match comme la finale de la Coupe du Sénégal. La finale du championnat se jouera en un seul match. Ce jour-là, nous souhaiterions faire une grande fête et vendre l’événement de manière que les équipes puissent en tirer profit. Vous avez vu que nous avons accompagné cela de primes. Aujourd’hui, toutes les finales seront primées et le minimum qu’une équipe puisse toucher en gagnant la finale, c’est bien sûr un million. Tout cela, il faut le faire dans un cadre qui permettra dans les deux ans à venir de pouvoir juger véritablement de la meilleure formule qui permettrait à la fois au basket d’être compétitif mais aussi de pouvoir se vendre. Il faut qu’on organise les événements qui sont les véritables fêtes.

Wal fadjri : Vous venez de vous engager pour votre deuxième saison en tant que directeur technique national. Etes-vous satisfait de votre bilan ?

Ousseynou Ndiaga Diop : Ce n’est pas seulement le travail de la Direction technique, mais c’est la combinaison de tous les efforts, notamment les administratifs, les techniciens et les arbitres. C’est cela qui nous a emmené à vivre dans la sérénité. Il y a certes eu des problèmes, mais nous avons appris à les gérer avec lucidité et clairvoyance de manière à ce que le sport soit sauf. Et n’eut été la franche collaboration entre les techniciens, les administratifs et les arbitres et même le public, nous n’aurions jamais réussi donc à le faire. Nous rendons grâce à Dieu et nous souhaitons cette année ne pas avoir à vivre ces problèmes. C’est la philosophie qui nous anime depuis lors. C’est la philosophie de la concertation et de la collaboration, quel que soit le secteur concerné. C’est ensemble que nous bâtirons ce basket et c’est aussi ensemble que nous en tirerons les lauriers. A suivre

Propos recueillis par Donald NDEBEKA