ALGERIE : Arbitre à la Ligue d’Oran

«C’est devenu une passion chez moi»

Issue d’une famille de sportifs, actuellement universitaire, Nadjet Zenagui, âgée de 32 ans, se trouve être l’unique arbitre féminin de basket-ball au niveau national. La Ligue d’Oran l’a désignée pour officier le derby ASPTTO-MCS (voir notre édition d’hier). Un baptême du feu au niveau de la division nationale (Groupe Ouest).

Vous connaissez bien ce sport ?

Effectivement puisque je suis une ancienne basketteuse, native de Aïn Témouchent. J’ai connu le sport à travers ma famille. Mon père a été un champion de boxe. J’ai un frère entraîneur à Dubaï, un autre, joueur de football, à M’sila et une sœur handballeuse. Actuellement, je suis arbitre à la LOBB et en même temps je suis étudiante à l’université où je prépare une licence en langue anglaise.

Dans notre pays, diriger des matchs n’est-il pas réservé à la gent masculine ?

En jouant au basket, j’ai côtoyé beaucoup d’arbitres du temps où j’évoluais au CR Témouchent et ensuite au RG Oran. Cette fonction me fascinait. Je m’y suis tellement intéressée que finalement je suis devenue arbitre à mon tour. A mes débuts, j’ai intégré la Ligue de wilaya d’Oran où j’ai effectué des stages pour connaître les règlements. Ensuite j’ai commencé à officier les petites catégories. La saison passée, j’ai eu l’occasion d’arbitrer les trois play-offs seniors dames. Cette année, je dirige les seniors de la régionale.

A ce niveau, c’est une première pour vous ?

Oui, mais j’ai été quelque peu surprise par le jeu dur et par l’agressivité des joueurs. C’est ce qui m’a perturbée au cours du derby ASPTTO-MCS. Je sais que je n’ai pas été à la hauteur. En quelque sorte, j’ai paniqué, mais ce n’est que partie remise, je finirai par m’habituer à ce jeu.

Vous allez donc vous investir à fond dans cette fonction ?

C’est mon souhait le plus cher. C’est une passion. J’attends avec impatience le stage d’arbitrage qui aura lieu à Oran en mars prochain. J’espère de tout cœur en faire partie afin d’accéder au grade d’arbitre fédéral et international.

Vous pouvez concilier sport et études ?

Je m’y emploie sérieusement et j’espère réussir dans mes études, tout en étant arbitre. Je voudrais tellement voir le basket-ball revenir sur la scène nationale comme avant, surtout le basket féminin qui se dirige droit vers sa disparition. Je lance un appel aux joueurs pour qu’ils respectent les arbitres. Enfin, je tiens à remercier mes parents qui m’ont permis de faire du sport, ainsi que tous les arbitres qui m’ont initiée, car sans eux je ne serai pas là aujourd’hui.

Propos recueillis par

S. Belkheir