SENEGAL : Trois questions à… Alphonse BILE (Secrétaire général Fiba-Afrique) : ‘Le Sénégal méritait un trophée de fair play à l’issue de la finale’
Wal Fadjri : Quelle appréciation faites-vous de cette finale du championnat d’Afrique qui a opposé le Sénégal au Mali ? Alphonse BILE : On a assisté à un match de basket d’un niveau technique très appréciable. Le Sénégal et le Mali sont deux grandes nations de basket qu’on ne présente plus en Afrique. Les filles ont produit ce soir (avant-hier, Ndlr) un basket de haute facture. Bien qu’ayant perdu le match, l’équipe sénégalaise a produit un gros match. Elle n’a pas démérité. Toutes les deux équipes méritaient de remporter cette finale. Mais, l’équipe la plus chanceuse, c’est-à-dire le Mali, l’a remportée devant une très belle équipe du Sénégal. Les filles sénégalaises ont juste manqué de chance devant les Maliennes qui ont montré une très grande détermination pour remporter ce match. Le niveau technique des deux équipes est très appréciable. Et ceci est très réconfortant pour le basket africain. On est vraiment content d’avoir assisté à une très belle finale. Toutes les équipes présentes à ce championnat d’Afrique sont d’un très bon niveau technique. Et j’ose présager que dans cinq ans, le championnat d’Afrique des dames sera âprement discuté entre les différentes nations. D’un point de vu basket pur, nous n’avons rencontré aucune difficulté à un tel point qu’au dernier moment nous avons failli changer le trophée de fair play, qui était destiné à la Côte d’Ivoire pour le remettre au Sénégal. Tellement l’équipe sénégalaise et son public ont su perdre dans la dignité. La communion de cette fin de match restera gravée dans les annales de Fiba-Afrique. Parce que nous considérons que perdre devant son public, dans la dignité et acclamer l’équipe adverse méritait un trophée de fair play. On est vraiment satisfait du niveau du basket et de la mentalité sportive du public sénégalais. C’est cela le sport. La finale a été une fête. Une belle fête que le Sénégal a perdue dans la dignité. Wal Fadjri : Quel bilan faites-vous de ce 20e championnat d’Afrique de basket qu’a abrité le Sénégal du 20 au 30 septembre ? Alphonse BILE : Cela a été très difficile et compliqué au début du tournoi. La Fédération sénégalaise ne s’était pas, apparemment, bien préparée afin d’assurer la bonne organisation du championnat. Mais, entre-temps, elle s’est ressaisie pour essayer de bâtir quelque chose. Les choses se sont améliorées au fur et à mesure qu’on entrait dans la compétition. Tout s’est bien passé, au finish. Que ce soit à Dakar ou à Thiès, les choses se sont bien passées. Et je pense que c’est ça l’essentiel. Toutes les délégations ont été mises dans de très bonnes conditions. Le Sénégal a, temps soit peu, réussi une bonne organisation à l’issue du tournoi. Maintenant, sur le niveau technique de l’ensemble du tournoi, la conclusion qu’on peut tirer de ce 20e championnat d’Afrique de Dakar, c’est qu’il y a un gros travail à faire. Pas sur la qualité des joueurs ou joueuses, mais sur la qualité de la préparation des équipes nationales. Il y a beaucoup de joueurs de qualité de la diaspora africaine qui arrivent dans les différentes sélections. Et amalgamer tout cela afin de créer une équipe nationale compacte et homogène n’est pas facile. C’est là, la préoccupation des responsables de Fiba-Afrique. C’est un peu le message que nous tenons à lancer aux différentes fédérations africaines pour qu’elles s’attellent à mieux professionnaliser leurs équipes afin que ces grands basketteurs africains, qui sont dispersés dans les différents championnats mondiaux, puissent s’épanouir dans les équipes nationales africaines. Nous nous attelons déjà à cela, au niveau de Fiba-Afrique, pour faciliter la tâche aux sélections nationales. Wal Fadjri : Etes-vous satisfait de l’organisation de ce championnat d’Afrique ? Alphonse BILE : (Hésitations). Je suis seulement à moitié satisfait. Il faut noter qu’il est très difficile de réussir à 100 % une organisation d’un championnat d’une telle envergure. Même au niveau de Fiba-Afrique, nous avions emmené des matériels électroniques que nous n’avions pas su utiliser. Il y a beaucoup de difficultés qui ont été relevées de part et d’autre. N’empêche, je pense que le Sénégal a fait l’essentiel en assurant, jusqu’à la fin du tournoi, l’organisation parfaite des différentes compétitions. Et c’était l’essentiel. Propos recueillis par M. N. SONKO |
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