TUNISIE : Séminaire sur la réalité et les perspectives du basket tunisien
Des méthodes à revoir
• Cinq commissions permanantes créées
Ce séminaire, malgré quelques dérapages, devra donner lieu à une réflexion générale sur les moyens de relancer le basket en Tunisie. Une chose est sûre : les intervenants ont demandé à revoir les méthodes de travail au niveau de la formation, de la DTN et des clubs. Tout un programme
Quatre heures sont-elles suffisantes pour diagnostiquer le mal du basket tunisien ? Bien sûr que non, mais au moins, nous avons eu droit au coup d’envoi officiel d’une réflexion générale sur le présent et l’avenir du basket tunisien. Cinq commissions devront travailler pour trouver des solutions tangibles. Les problèmes de ce sport populaire, on les connaît depuis longtemps, ce sont toujours les mêmes carences : résultats peu probants au niveau des sélections, des clubs de plus en plus en difficulté au niveau financier, une qualité de l’encadrement technique des jeunes qui régresse, des conflits d’intérêts entre clubs et FTBB…
Les intervenants ont tous parlé pour expliquer pourquoi les choses en sont arrivées là. Seulement, nous avons parlé plus problèmes que solutions de relance.
Plus de 18 personnes sont intervenues durant ce séminaire. Bien entendu, la qualité et la pertinence des interventions n’étaient pas les mêmes.
Parfois, on a pris la parole pour évoquer des cas particuliers ou pour s’attaquer à la FTBB et aux entraîneurs. Pire, on sentait certains venus pour nous parler des vestiges du passé et pour nous dire que le basket tunisien s’est arrêté dans les années 70! Au nom de cette «reconnaissance» envers l’âge d’or du basket tunisien, on a même mis en doute l’expertise et la compétence des entraîneurs actuels et formateurs de jeunes. C’est vrai que la qualité de la formation dans les clubs constitue un problème de fond, mais pour être honnête, peut-on imputer la faute aux jeunes entraîneurs munis de diplômes reconnus ? Il est vrai que la passion et le vécu forgent l’étoffe d’un grand entraîneur ou formateur, mais la formation scientifique reste la pierre angulaire de tout cela. Ce séminaire nous a permis de constater la rupture qui existe entre l’ancienne et l’actuelle génération d’entraîneurs et de dirigeants. Chacun conçoit les solutions selon ses idées et son époque.
Mohamed Snoussi, Mohamed Zaouali, Ali Karabi, Badreddine Ben Amor, Mustapha Bouchnak et Habib Garali ont critiqué les méthodes de travail actuelles au niveau de la détection et de la formation des jeunes basketteurs. Certains parmi eux ont déploré l’attitude de la FTBB qui ne les implique pas dans la gestion technique des sélections et dans la fixation des programmes de formation. Détenir un CV riche en tant qu’entraîneur ou ex-international permet-il de détenir la vérité? Pour faire bouger les choses, nous avons besoin plus que jamais de trouver l’entente entre tous les acteurs du basket tunisien, à savoir fédération, entraîneurs anciens et actuels, dirigeants de clubs, joueurs et arbitres. Cela en tenant compte de l’évolution faramineuse des notions du basket et de son environnement. Alain Gay, l’entraîneur du SN, a touché le cœur du problème en faisant la distinction entre «le basket non professionnel et celui professionnel. Rien à voir entre les deux approches. Les choses sont devenues actuellement plus difficiles pour manager une équipe. Les méthodes anciennes de formation ne sont plus d’actualité. Il y a aussi la réalité économique qui fait que le basket, à l’image du sport, devient une activité lucrative». Le Français a insisté sur le besoin de «se recycler en permanence et de voir comment les autres travaillent».
A partir de l’intervention de Alain Gay, on peut dégager une idée (solution) pour améliorer le niveau des championnats des jeunes. Il convient de mettre les équipes fortes ensemble pour garantir une compétition crédible. Sinon, pourquoi ne pas créer une catégorie benjamins B pour être conforme aux exigences de la Fiba et pour permettre au maximum de jeunes de jouer. Cela est un premier aperçu de ce séminaire. Nous y reviendrons.
R. EL HERGUEM
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