06 novembre 2006

CÔTE DE IVOIRE : Benga Lemou Entraîneur de l’ABC : “Nous avons manqué d’expérience”

L’équipe féminine de l’Abidjan basket club est rentrée bredouille de l’expédition de Libreville. Son entraîneur explique la débâcle.

Que retenir du championnat d’Afrique dames qui vient de s’achever à Libreville ?

Après notre participation à la 11è édition, à Bamako, nous nous étions fixé l’objectif de faire beaucoup mieux cette année. L’équipe s’est donnée les moyens en allant faire 21 jours de préparation au Sénégal. Nous avons travaillé avec un effectif qui n’a rien à voir avec celle que nous avions l’année dernière. Il y a six nouvelles filles parmi nous. Nous avons renforcé l’équipe avec deux basketteuses, et non des moindres venues du Mali, une “ailière” et une joueuse de l’intérieur. Nous avions placé beaucoup d’espoir en ces filles qui sont d’un apport offensif important. Elles nous ont montré beaucoup de bonnes choses durant la phase de préparation. Malheureusement, une fois au Gabon, on nous a signifié qu’elles ne pouvaient pas être qualifiées pour cette compétition.

Comment êtes-vous arrivés à cette situation pareille ?

En ma qualité d’entraîneur, je pensais que les choses allaient être réglées avant les épreuves. Mais le Djoliba du Mali, club d’origine des deux joueuses, était de surcroît le premier adversaire de l’ABC dans le tournoi. Donc naturellement, cette équipe a refusé de les libérer. Malgré l’insistance des dirigeants de l’ABC, le Djoliba est resté campé sur sa décision et nous avons été contraints à évoluer avec neuf joueuses au lieu de douze. Parce qu’entre temps, on avait une autre joueuse qui, pour des problèmes administratifs n’avait pas encore rejoint le groupe.

Pourtant, vous avez bien entamé cette 12è coupe d’Afrique des clubs en battant d’entrée cette équipe malienne du Djoliba qui détenait le titre?

Sur un match, tout peut arriver. Maintenant, nous nous retrouvons avec deux joueuses en moins. Cela nous a enlevé beaucoup au niveau de nos potentialités. Mais surtout dans la conduite de l’équipe, dans les rotations et autres, c’étaient deux joueuses en moins. Forcément, cela a accru le temps de jeu de chaque fille et à la longue, cela a pesé et on a eu des problèmes de récupération.

Concrètement, qu’est-ce qui n’a pas bien tourné au niveau de l’équipe ?

Les statistiques sont claires. Nos insuffisances sont au niveau de l’attaque. Sur le plan du jeu intérieur, nous avons étalé notre inexpérience du haut niveau. Du coup, nous n’avions plus beaucoup de choix sur le plan tactique. Contre le Primeiro, l’ABC a dominé son vis-à-vis avant de perdre le match. Grâce à cinq tirs à trois points réussis et qui ont fait la différence. Mais je pense que nous avons encore beaucoup appris. L’équipe est jeune et il faut poursuivre le travail. Cela dit, l’ABC a terminé deuxième meilleure défense du tournoi.

L’ABC qui termine 11è sur 12, êtes-vous déçu ?

Je suis déçu. Parce que je pense sincèrement que bien que nous soyons versés dans le groupe le plus relevé du tournoi, on avait un bon coup à jouer à Libreville. Quand je vois Primeiro qui gagne alors qu’on les a malmenées, le Djoliba qu’on bat à l’ouverture et Ferroviaro qui fait match difficile avec l’ABC et qui arrive en finale, on se dit qu’il y avait de la place à prendre. Mais nous avons une équipe très jeune avec une bonne marge de progression. Je suis convaincu que si nous continuons de travailler, nous arriverons bientôt au sommet.

Interview réalisée par Paul Bagnini